Yannick Bru : « Je savais q’un poison lent allait entrer dans nos veines »
Yannick Bru : « Je savais q’un poison lent allait entrer dans nos veines »
Le mercredi 17 avril 2024 à 13:06 par David Demri
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Samedi dernier, l’Union Bordeaux-Bègles s’est inclinée à domicile contre les Harlequins en quart de finale de la Champions Cup.
Interrogé via Midi Olympique à l’issue de la rencontre, le manager Bordelais Yannick Bru est revenu sur ce résultat très décevant.
Il tente d’expliquer l’échec de son groupe. Extrait:
Il y a plein de petites déceptions qu’on a essayé de surmonter, la première c’est le non-match des vingt premières minutes au terme desquelles nous étions menés 14 à O. Dans ces vingt minutes-là, on a perdu énormément de collisions, alors que nous savions que cette équipe des Harlequins, il ne fallait pas la jouer au milieu de terrain. On a aussi loupé beaucoup de lancements de jeu, on a fait des passes par terre. Un tel manque de précision dans un match de ce niveau nous interpelle.
Nous avons commis beaucoup d’erreurs qui nous ont demandé beaucoup d’énergie, pour revenir dans le match. Parmi les erreurs, il y a aussi eu la mêlée évidemment, avec cinq pénalités contre nous aujourd’hui.
Il explique ensuite sa décision d’effectuer deux changements à la mi-temps avec les sorties de Matéo Garcia et de Lekso Kaulashvili. Extrait:
A la pause, nous avons impulsé quelque chose, comme tous les staffs techniques sont tentés de le faire. Nous étions en difficulté en mêlée, Mateo Garcia était un peu en perte de confiance. Il fallait tenter quelque chose. Notre deuxième mi-temps fut plus consistante, notamment grâce à notre formidable public auquel je donne un coup de chapeau. Alors dans les faits, c’est vrai, on a perdu sur une transformation après être revenus à grands coups d’effort et de coups d’épaule. On est repassé devant et puis on a fini avec une énorme erreur : cet essai encaissé sur une contre-attaque de quatre-vingts mètres et ça, c’est inadmissible dans un quart de finale européen.
Il analyse ensuite la bonne seconde période de l’UBB. Extrait:
L’énergie de notre équipe, avec l’appui de Chaban-Delmas, ça fait partie de nos forces. Heureusement ! Mais c’est vrai, on aurait pu s’écrouler en étant menés de seize points à la mi-temps, mais on ne l’a pas fait. Mais je reconnais que des lumières rouges se sont allumées dans certains secteurs, et ça renforce notre rage d’avoir perdu de match. Nous ne pouvons avoir aucune ambition majeure, si on ne les corrige pas.
La claque qu’on a prise aujourd’hui nous renvoie à la nécessité de travailler avec beaucoup d’humilité. Mais ceci dit, elle n’efface pas tout le côté positif accumulé dans cette compétition, elle n’efface pas la confiance qu’on a les uns envers les autres. On aura donc bientôt une semaine de repos pour travailler tout ce qu’on doit travailler.
Dans la foulée, il explique ne pas avoir été surpris par la qualité des Harlequins. Extrait:
Non, ils ne m’ont pas surpris, mais ils ont été très brillants, c’est vrai. Je savais qu’après la victoire contre les Saracens, un poison lent allait entrer dans nos veines sous l’effet d’un certain climat d’euphorie. Les Harlequins sont d’abord très costauds devant, et ils comptent plusieurs « facteurs X » chez leurs trois-quarts. Ils ont cette faculté incroyable à mettre beaucoup de vitesse, ils marquent beaucoup de points, souvent quarante par match, tout ça, nous l’avions identifié. Donc ce n’était pas une surprise.
La vraie surprise de ce match, c’est notre apathie dans les vingt premières minutes, ça oui !
Yannick Bru avait annoncé un match « de merde » à venir contre les Harlequins après la large victoire contre les Saracens.
Il confirme avoir lancé cette phrase pour piquer ses joueurs. Extrait:
Evidemment, j’avais dit ça pour essayer de nous mettre en éveil. Alors nous n’avons pas fait un match affreux, c’est sûr. Mais il reste loin du niveau qu’on doit viser quand on veut entrer dans le dernier carré européen. Cette compétition a un côté magique avec des scores comme celui d’aujourd’hui, 41-42.
Elle a aussi cette capacité à t’envoyer des marrons dans la figure en te disant : « Voilà, ça s’arrête aujourd’hui tu as été trop moyen. » À partir de là, il ne nous reste plus qu’à compter les valides et à retrousser nos manches pour notre deuxième chantier à savoir le Top 14 et on va voir si on est des grands garçons.
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