Yannick Bru explique pourquoi se relation avec Philippe Tayeb s’est détériorée
Yannick Bru explique pourquoi se relation avec Philippe Tayeb s’est détériorée
Le jeudi 30 juin 2022 à 11:11 par David Demri
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Le manager de Bayonne, Yannick Bru a décidé de quitter le club Basque cet été malgré une très belle saison 2021 / 2022.
C’est Grégory Patat qui le remplacera dès le 1er juillet.
Interrogé dans les colonnes du journal Sud-Ouest, le technicien est d’abord revenu sur les longues festivités de l’équipe première suite au titre de champion de France de Pro D2. Extrait:
« On a ressenti le besoin de fêter ça ensemble, de passer nos derniers moments ensemble. On s’était fait une promesse, entre nous. On l’a tenue. Il y a donc eu une vraie joie. Tout ceci a été renforcé par le fait que Jeff Dubois, essentiel dans la bonne humeur de la saison, arrête là. Par le fait que Ludo Loustau, présent depuis le premier jour avec moi, arrête aussi. Cette fin de chapitre est heureuse.
Le premier grand moment, c’est celui passé dans le vestiaire à Montpellier, tous ensemble, avec des gens qui nous sont proches. Ça m’a rappelé un de mes plus beaux souvenirs : le titre de champion d’Europe de 2010 obtenu avec Toulouse au Stade de France. J’en suis sorti en dernier, au bout d’une heure et demie, avec Ludo Loustau, Cyril Gomes (préparateur physique), les intendants David (Fort) et Mathieu Nimis. C’était un moment fort. Comme la journée passée avec le staff dans les rues de Bayonne, avec nos épouses. L’état d’esprit était enfantin. On était heureux. »
Dans la foulée, il explique pourquoi sa relation avec le président Philippe Tayeb s’est détériorée. Extrait:
« On a réussi à atteindre l’objectif ensemble, donc il y a aussi eu une forme de coopération. Mais il y a eu une perte de confiance. En ce qui me concerne, dans la direction prise par le projet global de l’Aviron Bayonnais. Après, à certains moments de la saison, avec l’ensemble du staff, on a senti de la défiance de notre direction. Ce n’est pas méchant, ce que je dis. C’est notre ressenti. Mon principe, c’est : « on gagne ensemble, on perd ensemble ». J’ai mal vécu qu’à certains moments, des gens se soient désolidarisés de nous parce que la rage de remettre l’Aviron là où il doit être, on l’a toujours eu au fond de l’estomac. Je suis le premier à reconnaître qu’on n’a pas fait que des bons matches, qu’on a livré parfois des performances en deçà de notre potentiel, mais cette D2 est difficile. C’est un marathon. Au fond de moi, je savais qu’on avait un groupe de compétiteurs qui allaient attendre les grands matches pour donner le meilleur. C’est important d’être là le jour J à l’heure H. »
Il regrette également le discours que son président a tenu juste avant le premier match de la saison 2021 / 2022, affirmant haut et fort que le seul objectif de l’équipe était de remonter en Top 14. Extrait:
« Je comprends le discours de Philippe. On s’en est expliqué. Il n’y a pas beaucoup de non-dits entre lui et moi. Il était dans son rôle de fixer le cap. On l’a mal vécu parce que c’était à quatre jours de la première journée de Pro D2. On recevait Agen, l’autre relégué. Je ne suis pas quelqu’un qui va crier sur tous les toits quelle est mon ambition. J’aborde les choses avec réserve, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de la détermination. Peut-être par méprise, on a reçu cette interview comme une façon de dire : « Moi, j’ai bien réussi, mais vous, vous vous êtes plantés. »
Disons qu’à ce moment-là, j’ai senti qu’on passait d’une relation affective à une relation contractuelle. »
Ce n’est pas tout : Yannick Bru explique avoir décidé de ne pas poursuivre son aventure à Bayonne car le projet du club axé autour du centre de formation a été modifié. Extrait:
« Je suis venu pour un projet qui s’appelait « Jean-Dauger Etxea », basé sur les jeunes du club, la formation locale, le territoire. Etxea, ça veut dire la maison. La priorité était la construction du centre de performance, une usine à champions. Après la montée en Top 14, on m’a informé que la vision avait un peu changé. C’est le droit le plus total des actionnaires. Le club en tant que SASP, sous maîtrise d’œuvre privée, a mis ses investissements prioritaires dans la construction de deux tribunes, de réceptifs, dans le but de donner une dimension économique au club. Il a délégué la construction du centre à la Ville et aux pouvoirs publics. La symbolique était forte. Il n’y a pas une écurie de Formule 1 qui confie la création de son moteur aux pouvoirs publics. Ou alors, c’est que tu considères que ce n’est plus ton moteur.
Je n’ai pas compris, même si je respecte, que la priorité ne soit pas la construction du moteur. Moi, je ne suis pas venu pour participer aux querelles bayonnaises, ni pour faire du billard à trois bandes avec M. Etchart (chef d’entreprise dans les travaux publics et actionnaire de l’Aviron). Ou alors, il fallait me le dire dès le départ et je ne serais pas venu.
Ce qui va sortir de terre, c’est déjà très bien parce qu’à Bayonne, le staff bosse dans des Algeco et les conditions d’entraînement des jeunes du club sont indignes du haut niveau, mais c’est loin du projet initial qu’on avait réalisé. Etxea, c’est une maison et il n’y aura pas de logements pour les jeunes, alors que c’est un problème central au Pays Basque. C’est ça, aussi, qui nous fait perdre beaucoup de jeunes joueurs. Les surfaces vont être mutualisées avec des associations locales et des scolaires. »
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Impressionné par ses dires.
Il semble être un homme de parole et qui va au bout de son contrat même avec des divergences.
Bru voulait arrêter après la défaite à Biarritz, donc la descente en ProD2. C’est le président de Bayonne qui le supplie de continuer. Je pense que Bru a peut être été sollicité par un club de TOP14 en cours de saison et ça ne s’est pas fait.
Pas illogique de changer de manager à Bayonne pour redonner une autre dynamique.
On pourrait tourner le problème dans l’autre sens, Tayeb donne sa chance à Bru d’entraîner un club pour sa première expérience en tant qu’entraineur principal. Bru ambitieux voulait aller plus haut et entraîner un club du TOP6, la place ne s’est pas libérée
Des deux c’est celui qui ne fallait pas qui part !
Mais la cote basque aujourd’hui est gérée par les promoteurs les assureurs et les politiques .. donc ne jamais faire confiance .
Beau passage de Bru a Bayonne .. homme droit ! Mais qui sait ?? Il y reviendra peut etre un jour puisque maison il a et qu’il a dans l’idée de la garder a vie tellement l’endroit lui plait !!
Bonne suite a lui