Il y a une dizaine de jours, l’équipe Rochelaise s’est imposée sur la pelouse du Stade Mayol contre le Rugby Club Toulonnais à l’occasion de la huitième journée du Top 14.

Lors d’un entretien accordé au Midi Olympique, le coach de l’ASR, Xavier Garbajosa a accepté d’évoquer brièvement sa séparation avec Patrice Collazo qui est désormais le manager du Rugby Club Toulonnais.

Dans un premier temps, il souhaite remercier Patrice Collazo de lui avoir tendu la main il y a cinq ans désormais. Extrait:

« Dans le sport, notamment au rugby, certaines choses ne sortent pas du vestiaire. Je voudrais surtout remercier Patrice pour m’avoir tendu la main, il y a cinq ans. Il est venu me chercher et m’a donné l’opportunité de débuter le métier d’entraîneur. Il a fait grandir ce club, il m’a aussi fait grandir. Petit à petit, Patrice m’a donné des responsabilités. Il m’a fait confiance jusqu’à la totale autonomie, dans certains secteurs : la mise en place du projet de jeu, l’approche tactique des matchs en collaboration avec Giorgadze. Je dois lui rendre cela. »

Questionné sur les tensions qui règnent entre les deux hommes, Xavier Garbajosa a avoué que la séparation a été pénible. Extrait:

« Bien sûr qu’il y a eu des discordances. Nous n’étions pas d’accord sur tout. Ces séparations sont toujours pénibles. Il y avait de la passion des deux côtés, ce qui a tendu la situation. Je pense surtout qu’on a donné une mauvaise image de nous-mêmes et du club. C’est ce qui m’attriste le plus. Mais ce chapitre est fermé. »

Par ailleurs, il avoue avoir coché la date de ce match contre Toulon depuis un petit bout de temps. Mais il ne voyait en aucun cas cette rencontre comme un règlement de comptes. Extrait:

« Bien sûr que ce match, je l’attendais. Comme Patrice et les joueurs rochelais devaient aussi l’attendre. Mais je ne voulais surtout pas que ce soit un règlement de comptes. Nous devions être responsables et passer au-delà du contexte. En faire une revanche personnelle, ça aurait été se tromper de cible. D’autant que les joueurs jouent pour eux, pas pour un entraîneur. »

Xavier Garbajosa explique également avec humilité que ce n’est pas parce que La Rochelle s’est imposée à Mayol qu’il est meilleur que Patrice Collazo. Extrait:

« Ce qui m’agace, ce sont les comparaisons de personnes qui ont été faites à partir du résultat d’un match. À Mayol, nous
n’avons pas prouvé que nous étions meilleurs que Patrice Collazo. Nous avons gagné à Toulon ? Peut-être. On en a aussi pris quarante à Bordeaux, après s’être fait dérouillé à Toulouse. Ma mission, je le répète, c’était d’amener l’équipe le plus haut possible. Ça passait par un match à Mayol. Que nous avons gagné, c’est vrai. J’en suis heureux pour mon équipe, qui avait besoin de redresser la barre du comportemental à l’extérieur, où les copies étaient pâles jusque-là. Les garçons ont eu le mérite de s’offrir un match référence dans l’engagement. Ils l’ont fait pour eux, pas pour prendre une revanche. C’est tout. »

Pour conclure, le coach Rochelais a brièvement évoqué le moment où il a croisé la route de Patrice Collazo sur la pelouse de Mayol. Extrait:

« Nous nous sommes croisés furtivement, avant le match, sans trop y prêter attention. Chacun était dans sa bulle, pour préparer son match. Je ne l’ai pas vu après. Au regard du résultat, je ne voulais pas aller en rajouter. Il faut être digne dans la défaite mais aussi dans la victoire. Ce n’était ni le moment, ni le contexte. Je sais que Patrice est dans le dur, je ne voulais pas en rajouter. Je lui souhaite de rebondir avec Toulon. »