Xavier Garbajosa : « Ce match, j’aurais aimé le jouer, e vivre de l’intérieur… »
Xavier Garbajosa : « Ce match, j’aurais aimé le jouer, e vivre de l’intérieur… »
Le vendredi 8 septembre 2023 à 16:26 par David Demri
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L’ancien manager de Montpellier et du LOU Rugby, Xavier Garbajosa a rédigé un édito pour Midi Olympique au sujet du match opposant le XV de France aux Blacks.
Il l’affirme : il aurait vraiment aimé jouer cette rencontre.
A lire ci-dessous :
« D’abord, une confidence. Ce match, j’aurais aimé le jouer. Le vivre de l’intérieur. Sentir la chaleur d’un Stade de France en ébullition. Chanter «La Marseillaise » avec ce maillot frappé du coq sur la poitrine dans un stade de 80 000 personnes, devant peut-être 10 millions de téléspectateurs.
Qui n’est pas jaloux de ces 23 chanceux qui porteront haut les couleurs de la France ce vendredi soir ? Que les menteurs lèvent le doigt. Toute la nation aura les yeux braqués sur le Stade de France. Le monde aussi. Tous les supporters, de Johannesburg à Sydney, en passant par Buenos-Aires, Londres ou Auckland, seront devant leur poste de télévision. Peut-on rêver plus belle affiche que cette rencontre entre la France et la Nouvelle-Zélande pour lancer la Coupe du monde ?
Et pourtant, ce match, Ô combien fondamental, n’a rien de décisif. Ni pour les Bleus, ni pour les Blacks. L’affiche est belle, la rencontre symbolique. Une rencontre qui doit lancer le XV de France dans sa compétition. Soigner son entrée sans se mettre sous pression. Une défaite ? Elle n’hypothéquera pas nos chances de soulever le si convoité trophée Webb-Ellis. Une victoire ? Elle ne fera pas de nos Bleus des champions du monde en puissance. Enfin, pas plus qu’à l’heure où j’écris ces lignes.
Seulement, si succès il doit y avoir, ce sera un message envoyé au monde entier. Toutes les équipes auront les yeux rivés sur cette rencontre. Ce match, c’est donc l’opportunité de frapper les esprits et de valider un travail long de quatre années. Dans le pays, l’engouement est fort, puissant, les joueurs auront forcément un poids sur les épaules. Ils vont devoir dompter ce sentiment. Parmi eux, il y a aujourd’hui des champions de France, des champions d’Europe, des joueurs qui ont l’habitude de gagner.
Mon sentiment ? Cette équipe de France, c’est la force tranquille. Il y a des blessés, des « turn-over », des polémiques… Et alors ? Rien. Cette équipe est dans son monde, le regard fixé vers son objectif. Même topo sur le terrain. Il y a des ballons perdus, des cartons jaunes, des plaquages ratés… Ces joueurs ne s’affolent jamais. Les leaders dégagent une forme de sérénité, de maîtrise.
Cette équipe est froide, pragmatique, résiliante. Une victoire en guise d’amuse-bouche transportera tout le pays. Et embarquer tous les Français dans cette aventure, c’est s’assurer d’une énergie folle pour les joueurs. À ne pas négliger. Et les Blacks, nous direz-vous ? Je suis bien placé pour affirmer qu’il faut toujours se méfier de cette équipe, surtout lorsqu’elle est annoncée moribonde, en fin de cycle ou encore au bout du rouleau.
Que n’a-t-on pas entendu ou lu sur les joueurs du lan Foster ? Si vous ne deviez retenir qu’une idée de cette chronique, c’est que les grandes équipes ne meurent jamais. Les Néo-Zélandais ont un maillot à porter, un statut à honorer, une certaine idée du rugby à défendre. Ils seront prêts, n’en doutez pas. « L’équipe de France est en mission », claironne Fabien Galthié depuis quatre ans ; Sam Cane, le capitaine des Blacks, a dit de même pour son équipe… Quatre ans que l’on attend ce rendez-vous. Quatre longues années pour qu’un destin se joue peut-être sur une course de dix secondes. »
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