Wilkinson millésime 2003 ( Source Le Quotidien )

Wilkinson millésime 2003 ( Source Le Quotidien )

Le vendredi 8 octobre 2010 à 9:22 par David Demri

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Jamais avare d’un bon mot, le président toulonnais Mourad Boudjellal n’y va pas par quatre chemins : « En ce début de saison, Jonny est millésimé 2003!», lance-t-il, en référence à l’année où le joueur fut sacré champion du monde avec le XV d’Angleterre, à qui il offrit le titre devant l’Australie d’un drop fatal à la dernière minute des prolongations.

De fait, ses statistiques à début octobre fleurent bon les temps de gloire. « Wilko » est en tête des réalisateurs du Top 14 avec 135 points en huit matches, soit, à plus de 16 points par rencontre, un rythme de croisière nettement plus élevé que celui de la saison 2009-2010, pourtant déjà rondement menée (230 points).

Assurant 75 % des points du RCT, il a également inscrit deux essais, passé neuf drops (!) et porté quasiment à lui seul son équipe devant Clermont (23 points), après avoir marqué les 15 points du succès à La Rochelle… Autant dire que Toulon s’adonne, avec bonheur, à une totale « Wilko dépendance ».

« Revanchard »
C’est comme si, à 31 ans, l’ancien ouvreur de Newcastle rattrapait le temps perdu. Celui passé à panser son corps meurtri de blessures, comme cette dislocation de la rotule qui l’a tenu à l’écart des terrains d’octobre 2008 à juillet 2009.

« Il est désormais rassuré par son corps, il est revanchard. Mais il n’est pas pour autant content de lui. Il n’y a pas encore adéquation entre ce que sa tête veut faire et ce que font ses jambes. Il cherche la perfection », confirme Boudjellal. Ses séances de travail acharnées, ses cahiers noircis de notes lors de séances vidéo – « on dirait qu’il va réviser le soir ! » – témoignent de cette envie, nourrie d’une implication supérieure dans le vestiaire et d’une adaptation réussie au mode de vie varois.

Si Wilkinson flambe autant sur le pré, c’est également parce que les avants toulonnais lui préparent au mieux le terrain. Comme le remarquait justement le pilier Laurent Emmanuelli à l’issue de la victoire contre Clermont : « Jonny nous porte avec son pied, mais le comportement de nos avants lui a aussi permis d’être à l’aise ». Plus puissant que la saison dernière, avec l’arrivée de l’ex-pilier All Black Carl Hayman George Smith (AUS), du 3e ligne australien George Smith et du seconde ligne anglais Dean Schofield, le pack rouge et noir met ainsi plus souvent son homologue adverse à la faute. Soit autant de pénalités pour « Wilko ». Des « gros » qui avancent, c’est aussi du temps de gagné pour préparer ses coups…

« Il joue avec le sourire, alors qu’il était revenu en juillet avec un petit moral. Mais s’il prend du plaisir, c’est que collectivement le groupe lui donne les solutions pour être bon », résume le manager du RCT, Philippe Saint-André.

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