Lors d’un entretien accordé au Midi Olympique, le troisième ligne Toulonnais, Virgile Bruni affirme que Toulon n’ira pas à Bordeaux avec une équipe bis.

Selon lui, il n’existe pas d’équipe une et d’équipe deux au sein du RCT. Tous les joueurs veulent donner le maximum pour le club. Extrait:

Face à Bordeaux, Bernard Laporte devrait procéder à de nombreux changements par rapport à l’équipe victorieuse face au Leinster. C’est l’occasion pour vous de démontrer que vous pouvez être un titulaire ?

Je ne le vois pas comme cela. L’an passé, le groupe s’était resserré plus rapidement pour les phases finales ; à l’inverse,
pour diverses raisons et, notamment, les blessures des uns et des autres, il y a eu plus de turnovers cette saison. Reste aussi que cela fait trois ans que pour la plupart nous travaillons ensemble. Des liens se sont créés entre nous. Du coup, ce sont les 35 joueurs qui sont concernés par notre parcours. Alors, peu importe qui est sur la pelouse, l’important c’est le RCT.

Toulon fait-il l’impasse à Bordeaux ?

Vous savez, c’est une notion qui n’existe pas pour nous joueurs. Les impasses, c’est pour les entraîneurs et les présidents. Les joueurs, eux, ne font jamais d’impasse. Ils rentrent sur un terrain pour gagner. Autrement, il faut arrêter ce sport. N’importe qui, quand il joue, veut démontrer qu’il est bon. À Toulon, il n’y a pas d’équipe une ou deux. Il y a un groupe. Après, Bordeaux est une très belle équipe qui produit beaucoup de jeu. Mais nous nous rendrons en Gironde avec l’espoir de gagner pour bien nous positionner en vue de la fin de saison.

Depuis trois semaines, Toulon impressionne alors que durant l’hiver on a craint de voir le RCT privé de phases finales. Que s’est-il passé ?

La défaite face à Grenoble à Mayol nous a mis une grosse claque. Même si nous perdons sur une interception, le contenu
de la rencontre n’avait pas été suffisant. On s’est retroussé les manches, dits quelques vérités et nous avons travaillé dans notre coin. Nous étions au pied du mur, il nous fallait réagir. C’était une obligation, nous n’avions pas d’autres choix. Si nous n’avions pas eu de réaction, nous n’avions plus rien à faire sur un terrain. Nous avons eu envie de prouver que nous étions à la hauteur. 

Particulièrement les avants. Cette année le paquet n’a pas été épargné par les critiques…

C’est clair et c’était en quelque sorte mérité. Nous avons essayé d’améliorer notre touche et notre mêlée qui parfois
n’était pas à la hauteur. 

Et vous avez changé de dispositions tactiques. Moins de combat au près et plus de déplacement des zones d’affrontement, plus de jeu large-large ?

Nous avons effectivement modifié quelque peu notre plan de jeu. C’est vrai que l’on se déplace beaucoup plus, mais je vous rassure on se régale à jouer comme cela. Je crois que Bernard Laporte a perçu en fonction des absences, les qualités intrinsèques de notre groupe. Avec Pierre (Mignoni, N.D.L.R.) et Jacques (Delmas), ils ont prédéfini les trois, quatre, cinq premiers temps de jeu, ensuite c’est aussi une question de feeling. Nous avons des joueurs derrière qui aiment les espaces, les matchs sous le beau temps. On en profite. Mais, on est prêt aussi à changer notre fusil d’épaule si un joueur une équipe nous contre dans ce système.

À quand remonte le déclic ?

Je dirais qu’il s’est produit en deux temps. Je le répète mais Grenoble au final a été un mal pour un bien. Le groupe a pris conscience que nous étions en train de passer à côté de notre saison. Après, Clermont, malgré la défaite, nous a aussi confortés dans notre travail aux entraînements. Nous n’avions pas de pression, nous nous sommes lâchés et depuis nous essayons de maintenir cet état d’esprit.