Présent sur le plateau du Late Rugby Club, le consultant Vincent Etcheto a évoqué le départ de Patrice Collazo et l’arrivée de Franck Azéma au sein du Rugby Club Toulonnais.

Selon lui, Franck Azéma a le profil pour réussir à Toulon. Extrait: 

« Franck Azéma a le profil pour reprendre Toulon. Il avait l’air heureux d’aller à Toulon et il dégage de la sérénité comme entraineur. Il va peut-être amener ce calme dans la folie de Mayol. »

Il prévient néanmoins qu’il est toujours compliqué de reprendre une équipe en cours de saison. Extrait:

« C’est toujours compliqué de prendre une équipe en cours de saison car quand on arrive c’est qu’elle est en difficulté. Parfois, il y a un effet sur les premiers matches car c’est euphorisant et les joueurs se donnent. Maintenant, il va analyser tout ce qu’il se passe au niveau des joueurs et de l’encadrement. Il va récupérer un staff qui est déjà là. Il va prendre tout d’un coup. Est-ce qu’il va réussir à mettre en place ce qu’il a réussi à mettre en place à Clermont ? C’est ce qui m’intéresse de voir. Il a les joueurs pour faire tous les projets de jeu qu’il souhaite car il y a de la vitesse et de la puissance. C’est un garçon intelligent et posé qui va le faire calmement. Mais il y a aussi l’exigence des résultats et son président va lui dire de lui donner raison vite. »

Selon Vincent Etcheto, les résultats du RCT ne sont pas bons mais pas catastrophiques non plus. Extrait:

« Les résultats ne sont pas bons mais ils ne sont pas catastrophiques non plus. On peut parler du contenu, oui. Mais c’est surtout que c’est un club qui a son histoire avec un passé récent très glorieux. Le président est impatient car il y a la pression de Mayol derrière aussi. Il est jeune dans le rugby j’ai l’impression et il veut avoir des résultats vite, il met de l’argent, il veut des résultats, il achète des gros joueurs. Il faut des résultats, on le sait, surtout à Toulon où tout est multiplié par dix. »

Concernant le départ de Patrice Collazo, il craint que l’ancien manager du RCT ait divisé son vestiaire en ce début de saison. Extrait:

Si on divise le vestiaire, il faut des résultats. Sinon les joueurs vont vite s’enlever les responsabilité et dire que c’est à cause du coach. Je connais Patrice, j’ai joué avec lui et j’ai passé mes diplômes d’entraineur avec lui. Il est entier et caractériel. Pour moi, il n’a pas voulu s’entourer. Il s’est entouré de jeunes entraineurs et il s’est isolé. Il a une façon de penser le rugby qu’est la sienne, il a eu son succès à La Rochelle avec de la formation et de la longue durée. Là, il se l’est fait tout seul, il s’est isolé et il s’est retrouvé à prendre des décisions, à voir son vestiaire se partager, se diviser. C’est quelqu’un d’entier qui peut être dur, qui est un passionné de rugby. Et à un moment donné, ça ne passe plus et quand les résultats ne passent plus c’est rédhibitoire. »

Vincent Etcheto pointe également du doigt les compositions effectuées par Patrice Collazo. Extrait:

« Dans son fonctionnement, il y a toujours beaucoup de turnover. Patrice Collazo est un adepte de la polyvalence, il teste les joueurs à plusieurs postes. Pour mettre de la concurrence c’est parfait. Mais pour mettre un projet de jeu en place et donner des automatismes, c’est le problème. Tout système a ses limites. Et le projet de jeu Toulonnais, il n’y en a pas. On ne l’a pas vu. C’était de l’expérimentation en permanence. »

Tout le monde joue un peu de la même façon. Pour moi, il y a Toulouse qui est à part dans sa façon de jouer les duels. Toutes les autres équipes ont un système bien huilé avec un chef d’orchestre. Il y a une ossature, une colonne vertébrale, un système en place avec une façon de procéder. A Toulon, en trois ans, on se dit qu’ils sont capables d’avoir des systèmes et de tenir le ballon, mais c’est trop sporadique et on n’a pas l’impression qu’ils sont convaincus. On voit qu’à Clermont, ils on un système alors qu’à Toulon ils font les montagnes Russes et c’est là la déception du public. »

Pour conclure, Vincent Etcheto évoque la colère des supporters Toulonnais suite aux mauvais résultats. Extrait:

« J’ai connu le déplie amoureux à Bayonne. Les gens ont tellement de passion et c’est ce qu’on aime à Bayonne, mais j’ai vu des supporters envahir des assemblées générales et ça ne s’est pas toujours bien passé non plus. Une institution, ce sont des hommes ou des femmes. On est fort quand tout va bien et quand tout va mal, il y a des faiblesses. Mais ils ont capables de se relever et peut-être que dans trois mois, ce sera un Mayol en feu ! »