Une association féministe peste contre les retours de Jegou et Auradou en équipe de France !

Une association féministe peste contre les retours de Jegou et Auradou en équipe de France !

Le jeudi 13 février 2025 à 15:08 par David Demri

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Chantal Lapuerta, présidente de l’association « Les Simones Veillent » a accordé, ce jeudi 13 février 2025, à France 3 Occitanie un entretien exclusif. Elle a remis en cause la gestion de la Fédération Française de Rugby vis-à-vis des dernières affaires judiciaire qui touchent le rugby français.

Depuis plusieurs mois, les affaires judiciaires plombent la Fédération Française de Rugby. Des condamnations pour violences conjugales de Taleta Tupuola et Hans Nkinsi (joueurs de rugby à l’Association Sportive de Béziers Hérault) à l’affaire de viol présumé d’Hugo Auradou et d’Oscar Jegou, de nombreuses associations sont montées au créneau. France 3 Occitanie a rencontré, ce jeudi 13 février, Sandra Lapuerta, membre de l’association « Les Simone Veillent ». Elles se battent pour l’instauration de sanctions sportives pour les joueurs de rugby condamnés par la justice.

Votre association « Les Simone Veillent » a dénoncé la réintégration de Taleta Tupuola et demandé des sanctions contre Hans Nkinsi. Quelle a été la réaction du club à vos demandes ?

La réaction du club ? Eh bien, je n’en sais rien, puisqu’ils n’ont pas réagi directement. Ce que je sais, et c’est un point qui nous rassure un peu, c’est que la nouvelle direction de l’ASBH s’est opposée à la décision du coach de faire rejouer Hans Nkinsi. Il y a eu un refus de leur part, et heureusement, parce que je pense qu’ils veillent à l’image du club, qui a déjà beaucoup perdu ces derniers temps à cause de ces affaires. Heureusement qu’ils ont pris cette position.

Ce qui est moins rassurant, en revanche, c’est que Taleta Tupuola joue depuis cinq ou six matchs et que ça ne semble poser aucun problème à personne. Il n’y a aucune interrogation éthique sur la légitimité de sa présence sur le terrain. Pour moi, il a été condamné, donc il est impensable qu’il puisse continuer à jouer.

Que répondez-vous à ceux qui estiment qu’il n’y a aucune raison d’interdire ces joueurs de terrain, puisque leurs condamnations n’ont rien à voir avec le rugby ?

Je leur réponds que ça se joue à deux niveaux. D’abord, il y a l’éthique du sport, qui est complètement entachée et salie. Les fondements du rugby, c’est l’honneur, le respect, la solidarité et l’humanisme. Aujourd’hui, ces joueurs sont impliqués dans des affaires de violences contre des femmes, et pas des faits anodins. Ce sont des actes d’une extrême gravité.

Nous, ce que nous demandons, c’est qu’au-delà de la condamnation judiciaire, il y ait des sanctions sportives à l’échelle de la Fédération Française de Rugby. Ces joueurs ne peuvent pas continuer à jouer sans être inquiétés.

Dans d’autres professions, les conséquences sont immédiates. Un chauffeur poids lourd, s’il est pris en état d’ivresse, perd son permis et son travail. Il sait qu’il ne doit pas boire avant de conduire. En politique, un élu doit faire preuve d’exemplarité et peut devenir inéligible après une condamnation. Pourquoi serait-ce différent pour les joueurs de rugby ? Ils doivent en prendre conscience.

Et s’il n’y a pas de limites, jusqu’où ça peut aller ? Cela signifie qu’après une condamnation, ils peuvent recommencer, sans conséquence sur leur carrière. Ils se disent que même jugés coupables, ils ne risquent rien pour leur métier. C’est trop facile.

Si le club n’a pas de directives claires de la FFR, c’est la porte ouverte à tout et n’importe quoi. C’est pour cela que ces affaires se multiplient.

Lors de votre rencontre avec le président de la FFR, Florian Grill, à Marcoussis, que vous a-t-il dit ?

Florian Grill n’est pas très à l’aise avec cette question, parce que c’est un enjeu clé. Ça pose la question des joueurs recrutés par les clubs et même en équipe de France.

Je trouve par exemple très problématique la sélection de Hugo Auradou et Oscar Jegou pour le Tournoi des Six Nations alors que leur affaire est encore en cours, puisqu’il y a appel. Qu’ils soient convoqués en équipe nationale, c’est choquant. Ces joueurs ont été reconnus comme étant sous l’emprise de drogues et d’alcool au moment des faits. Et pourtant, on les sélectionne ? On marche sur la tête ! Ce n’est pas ça, l’éthique du rugby.

Quand j’ai vu Florian Grill, il était mal à l’aise, oui. Mais avec son directeur général, nous sommes tombés d’accord sur le fait qu’il serait intéressant d’intégrer dans le règlement du rugby français des sanctions transversales en cas de condamnation pour violences. Cela mettrait en place une véritable ligne rouge à ne pas franchir.

Si les joueurs savaient qu’une condamnation peut réellement impacter leur carrière, ils réfléchiraient peut-être davantage à leurs actes. Aujourd’hui, ce n’est plus possible de fermer les yeux. Il faut que chacun prenne ses responsabilités.

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