Un Racing renversant (racing-metro92.com)

Un Racing renversant (racing-metro92.com)

Le lundi 10 janvier 2011 à 11:50 par David Demri

Publicité

Bousculé par le RC Toulon, mené de 9 poins à la mi-temps (3-12), le Racing Metro 92 a su trouver les ressources pour s’imposer finalement 15 à 12 dans son stade Yves du Manoir lors de la 16ème journée de Top 14. Un succès qui en dit long sur la force mentale des Ciel et Blanc qui prennent ce soir seuls la deuxième place du classement.

Une stat suffit parfois à résumer un match. Jugez plutôt: à la mi-temps, le Racing, malmené, était mené 12-3. Quarante minutes plus tard, les hommes de Lionel Nallet ont infligé un cinglant 12-0 aux Toulonnais pour remporter un match bien mal engagé. Quelle réponse!


Mais si les chiffres peuvent résumer, ils ne disent cependant pas tout. Ils n’exposent pas, par exemple, l’exceptionnel force de caractère qu’il fallut aux Ciel et Blanc pour renverser la tendance. Ils n’expriment pas le doute qui a dû traverser les esprits franciliens lorsqu’aux alentours de la demi-heure de jeu, le Racing bénéficia de cinq pénalités de rang à cinq mètres de la ligne adverse, mettant sous une pression extrême son adversaire, pour in fine… perdre le ballon. Ils ne traduisent pas non plus le découragement qui a dû parcourir les coeurs des Racingmen alors que ce diable de Jonny Wilkinson enquillait les drops comme on enfile des perles.


Mais de découragement, il n’y eût point, car cette équipe, comme aucune autre, est capable de trouver au fond d’elle-même des ressources incroyables. Sinon, comment expliquer que, patiemment, les hommes de Pierre Berbizier aient pu revenir du diable vauvert.


A dire vrai, on ne donnait pas cher des Racingmen à la mi-temps. Etouffés par les velléités toulonnaises pendant tout le premier acte, châtiés par le jeu au pied de Wilko, parfois coupables de maladresses, les Racingmen passaient à côté de ce rendez-vous en prime time. Le Racing se cherchait et ça se voyait. Jérôme Fillol venait prendre des consignes sur le bord de touche. Nallet, lui, réunissait ses troupes peu avant la pause pour les remotiver.


Puis, comme par enchantement, le passage aux vestiaires retourna la donne. Ce cher vestiaire, endroit mystérieux par excellence, que Berbizier lui-même appelle « la boîte noire ». Ce que le manager des Ciel et Blanc aime par dessus-tout dans ce lieu mystique, c’est que 23 mecs y rentrent doux comme des agneaux et en ressortent affamés comme des lions. On ne saura sans doute jamais ce qu’il trouva à dire à ses joueurs à la mi-temps, mais ses mots auront clairement fait effet.


Le grand retournement

Ainsi, il ne fallut que deux minutes pour Jonathan Wisniewski pour inscrire un drop et montrer la voie (42′, 6-12). Quelques minutes plus tard, François Steyn l’imitait d’un missile monumental de 50m, qui aura rappelé à plus d’un un drop isncrit la saison dernière en barrages à Clermont (50′, 9-12).


A l’heure de jeu, Wisniewski remettait enfin les deux équipes à égalité d’une pénalité (12-12). Les vingt dernières minutes furent alors autant un long supplice qu’une lente et sublime montée au ciel. On sentit alors que le Racing prenait doucement le dessus. Mais à quel prix!


Chaque mêlée, chaque touche, chaque ruck, chaque plaquage était effectué avec l’énergie de ceux qui défendent leur territoire comme si leur vie en dépendait. Henry Chavancy, par exemple, fut une nouvelle fois énorme de générosité et de talent dans le combat, en défense comme en attaque. Il aurait d’ailleurs mérité de voir son essai accordé alors qu’il avait jailli au soutien d’une magnifique percée de Steyn (67′). Mais l’arbitre avait vu un en-avant et le jeune centre, dépité, reprit son rôle de l’ombre de plus belle.


La délivrance vint finalement d’un nouveau drop de JW, celui des Ciel et Blanc, concluant un énorme mouvement du Racing stoppé à seulement quelques centimètres de la ligne (71′, 15-12). Enfin devant, le Racing ne pouvait pas lâcher. Pas si près du but. Wilko essaya bien d’arracher le match nul, mais contré par la farouche défense des locaux, il finit, sur sa dernière occasion, par se décaler sur son pied droit mais rata la cible. Ouf…


Le coup de sifflet enfin retenti, il fut alors temps de savourer un succès qui vient de loin, très loin. Et alors que le Racing vient de repasser devant Montpellier au classement, et même si la route est encore très longue, il reste une certitude. Alors que se construit  une équipe, entraînement après entraînement, match après match, cette rencontre a apporté une nouvelle preuve qu’elle était composée de vrais champions. Des champions qui n’ont pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin.

Publicité

  1. Winawin 11 janvier 2011 at 00h

    C'est quoi cette pige 100% Racing sur le Blog?… Ouf / les champions en si bon chemin – on se recroisera …

Comments are closed.