Samedi dernier, le XV de France s’est fait très peur contre l’Ecosse, à Saint-Etienne.

Les Bleus l’ont emporté de justesse sur le score de 30 à 27 grâce à une pénalité inscrite par Thomas Ramos à la 78ème minute de jeu.

Interrogé via Midi Olympique, un ancien joueur du XV de France s’est montré critique envers les Bleus.

En effet, l’ex-ouvreur Yann Delaigue a notamment pointé du doigt la prestation du demi-de-mêlée Antoine Dupont.

Il avoue avoir senti le joueur Toulousain presque perdu au cours de cette rencontre. Extrait:

« Les joueurs ont tenté plusieurs combinaisons, peu ont fonctionné. Mais, on a senti l’envie de cette équipe de répéter une gamme de combinaisons bien précises. Sauf qu’il y a eu, à chaque fois, quelques accrocs. À mon avis, ce n’est qu’une question de réglages. Avec un peu plus d’entraînement, ce sont des animations qui devraient fonctionner. D’ailleurs, l’essai de Romain Ntamack est né de ce type de mouvement. Il y en a eu trois ou quatre autres dans cet esprit-là, pas loin de passer. C’est plutôt encourageant. En revanche, j’ai été surpris sur d’autres mouvements.

Évidemment, Antoine Dupont a réalisé un très bon match. Il a été décisif quasiment sur tous les essais des Bleus, il a su dynamiser. Mais parfois, je l’ai presque senti perdu. On l’a vu prendre du temps avant de faire un choix, comme s’il ne savait pas quoi faire du ballon. Alors, c’est bien de retarder son choix, mais parfois il a mis ses partenaires dans des situations peu favorables. Je revois encore cette action où il tarde à servir Cyril Baille, qui se fait prendre en même temps qu’il reçoit le ballon.

Idem sur l’action où Damian Penaud fait un long travers et finit par perdre le ballon. En clair, j’ai parfois eu le sentiment que cette équipe de France jouait à 7. Certains joueurs à la prise de balle s’arrêtaient, regardaient la situation, parfois reculaient et croisaient avec un partenaire pour se lancer. Un peu comme l’on peut voir sur le circuit à 7. Et franchement, cela m’a surpris. Ce n’est pas le genre de choses que l’on voit au rugby à XV. »

Yann Delaigue a également pointé du doigt la défense hasardeuse des Bleus contre l’Ecosse. Extrait:

« Ce qui est sûr, c’est que durant les vingt premières minutes, l’équipe de France n’a pas vu le ballon. Sur les trois premiers lancements, il y a eu une perte de balle. Heureusement, les joueurs se sont repris. Et puis, c’est un match de préparation. C’est normal qu’il y ait du déchet.

J’ai parfois eu le sentiment que la défense montait moins fort et moins vite que par le passé. Globalement, le premier joueur, le plus proche du ruck, montait vite, mettait une grosse pression, souvent dans la zone où se situe cette cellule de trois joueurs, que Villière et Penaud sur leurs ailes, fermaient bien les extérieurs. En revanche, au milieu de ces deux blocs, ça montait beaucoup moins vite et ça laissait à Finn Russell le temps de faire ses feintes, de jouer dans le dos, ce qui a créé beaucoup d’incertitudes dans la défense française. Et la conséquence de ça, c’est que les deux ailiers se sont parfois retrouvés isolés pour défendre dans leur couloir.

Quand tu laisses trop d’espace à l’attaquant, tu le laisses gagner les impacts et jouer dans l’avancée. Et c’est encore plus vrai avec un demi d’ouverture comme Finn Russell. C’est un excellent ouvreur quand son équipe avance. »