Uini Atonio : « Non seulement je l’ai maudit, mais je l’ai quelques fois insulté »

Uini Atonio : « Non seulement je l’ai maudit, mais je l’ai quelques fois insulté »

Le mercredi 23 août 2023 à 10:23 par David Demri

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Le pilier droit international Français Uini Atonio s’est confié dans les colonnes du Midi Olympique pour évoquer son match contre les Fidji, le week-end dernier à Nantes.

Il est revenu sur sa prestation et avoue que ça a été très dur pour lui. Extrait:

C’était un premier match pour moi, même si j’avais un peu joué contre l’Écosse à Saint-Étienne. Ça a été dur. Oui, j’ai fait quelques percussions intéressantes mais il y a encore du boulot. Évidemment, je me sens de mieux en mieux. La préparation que nous avons faite, notamment à Monaco, commence à payer. Je parle pour moi. Après, chacun son cas. Mais je sais que pour moi, ça prend du temps pour m’amener à mon pic de forme. Est-ce que c’est lié à mon poids ou à mon âge ? Je n’en sais rien… De toute façon, c’est le 8 septembre avec ce match contre les Blacks qu’il faudra être en forme.

Il est aussi revenu sur la prestation collective des Bleus et sur le secteur de la mêlée. Extrait:

Nous avons vraiment appuyé sur ce secteur de jeu. Nous avions bien travaillé avec William Servat durant la semaine. Nous avons surtout bien regardé toutes leurs mêlées depuis leur premier match de préparation. On savait que ça taperait dur, que ce ne serait pas des mêlées de Top 14. Avec Reda Wardi et Peato Mauvaka, on avait vraiment envie de faire une grosse partie dans ce secteur de jeu. Je crois qu’on a réussi à donner de l’énergie à l’équipe. Pourtant, j’ai trouvé cette mêlée fidjienne plus forte que celle de l’Écosse. Je n’en ai pas parlé avec les autres, mais personnellement, je l’ai trouvé dynamique, dure à l’impact. Souvent, ils ont essayé de pousser fort après l’impact. C’est un peu différent des mêlées que l’on a l’habitude d’affronter en Europe.

Il revient dans la foulée sur la préparation physique des Bleus pour ce Mondial. Extrait:

Je confirme (rires). Après, c’est dans la tête. De toute façon, je sais que je n’irai jamais plus vite que Damian Penaud. Mon objectif, c’était juste de finir cette préparation. Je peux vous jurer que Thibault Giroud ne nous a pas épargnés. Il nous a mis des entraînements vraiment très durs. Peut-être les plus durs que je n’avais jamais vécus. Sur deux ou trois séances, je me suis retrouvé au fond de la gamelle. Je peux vous dire que j’ai rarement été le premier sur les tests, mais j’ai tout donné. Vraiment. Je savais que je devais en passer par là pour être performant.

Il confirme avoir maudit Thibault Giroud. Extrait:

Non seulement je l’ai maudit, mais je l’ai quelques fois insulté tellement je n’en pouvais plus. C’était en rigolant, évidemment. Je savais que ses séances étaient pour notre bien. Fabien Galthié veut que je porte le ballon et que je sois solide en défense. Il sait que ce n’est pas moi qui vais déborder l’ailier adverse. Il sait aussi qu’après trois, quatre ou cinq mêlées, ça commence à piquer. Il me connaît.

L’interview ayant été faite avant l’annonce des 33, Uini Atonio a exprimé sa frayeur de ne pas apparaître dans cette liste malgré son statut. Extrait:

Évidemment que je serai très fier. C’est la France qui m’a donné la chance de jouer au plus haut niveau international. Personne d’autre. Je serai un homme fier et heureux. Je veux tout donner pour ce maillot. Maintenant, attention, à part Dupont, personne n’a l’assurance d’être sur la liste. On sait qu’il y aura des déçus. C’est comme ça, c’est la vie. Aujourd’hui, nous avons un super groupe de 42 mecs. Demain, on ne sera plus que 33.

J’ai quand même un peu de stress… Je me souviens qu’en 2019 je croyais dur comme fer que je serais sélectionné, je n’ai même pas été retenu pour participer à la préparation. Je sortais tout de même d’une très bonne saison avec La Rochelle. J’ai quand même le sentiment d’être un peu plus en place qu’en 2019 et je pense que ça va bien se passer. Nous sommes quatre piliers droits pour trois places et je suis celui qui a le plus d’expérience. Mais bon…

Un gros travail mental a été fait. Nous avons travaillé tous ensemble : les 42 joueurs et le staff. Durant toute la semaine, nous en avons beaucoup parlé. Il y a eu de la sensibilisation. Mais on savait qu’il fallait en passer par là. C’est assez violent, mais c’est le jeu.

Il précise que les joueurs ont travaillé avec des psychologues à l’approche de l’annonce de cette liste. Extrait:

Nous avons travaillé avec les deux psychologues qui nous suivent, notamment sur le début des deux dernières semaines. On a parlé de notre stress, de nos peurs. Chaque nouvel événement au sein du groupe apporte son lot d’interrogations. Il y a eu des joueurs blessés depuis longtemps qui sont revenus, d’autres qui se sont blessés durant la préparation mais qui sont restés, d’autres qui sont partis. À chaque fois, on se pose des questions. Maintenant, je pense que ça va être plus difficile pour certains que pour d’autres.

Il précise être impressionné par certains jeunes du groupe France. Extrait:

Franchement, les jeunes m’impressionnent. Quand je vois Louis ou Émilien, des gamins qui ont quatorze ans de moins que moi, qui ont donc moins d’expérience, je les ai sentis tranquilles. Un peu comme sur le terrain finalement. J’ai l’impression qu’ils n’ont jamais subi la pression. Ils ont fait de belles performances, comme si de rien n’était. Je préfère être à ma place plutôt qu’à celle des coachs.

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