Uini Atonio : « En tant que mec qui pèse 150 kilos, j’arrive à faire des centaines de matchs »

Uini Atonio : « En tant que mec qui pèse 150 kilos, j’arrive à faire des centaines de matchs »

Le jeudi 7 décembre 2023 à 18:22 par David Demri

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Le pilier droit international Français Uini Atonio s’est confié via Midi Olympique.

Ce-dernier affirme avoir cassé les codes par rapport aux régimes demandés par les docteurs aux joueurs professionnels.

Celui-ci affirme se sentir très bien avec un poids qui se rapproche des 150 kilos. Extrait:

« C’est ce que j’aime bien, vous savez : je casse les codes des docteurs qui demandent de faire des régimes pour être au mieux de sa forme. Oui, peut-être que si je pesais dix kilos de moins, je courrais 2 km/h plus vite. Mais en étant comme je suis, j’arrive à être performant, à être au niveau auquel je veux être. Avant, on nous mettait toujours dans des « boîtes » en disant : « Si tu ne fais pas 118 kilos et que tu ne cours pas à 32 km/h, tu ne peux pas réussir. »

J’ai cassé ce truc. En tant que mec qui pèse 150 kilos, qui mesure 1,96 m et qui court 2 km/h de moins que les autres piliers, j’arrive à faire des centaines de matchs. C’est ainsi : personne n’est parfait, chacun a ses caractéristiques et on ne peut pas demander les mêmes choses à tout le monde. Ce qui importe, c’est de trouver son équilibre. »

Il précise cependant faire davantage attention désormais, avec l’âge. Extrait:

« Là, je fais plus attention, c’est obligé. J’ai plus de mal à sortir du lit le matin. C’est normal, avec l’âge… Quand je vois les jeunes galoper à 30 à l’heure, je sais que ce n’est pas Uini Atonio qui le ferait. Mais si j’arrive à garder mon niveau, c’est déjà pas mal, je trouve. »

Ce qui lui manquait surtout, c’était le côté conquête. Il affirme avoir beaucoup appris avec ses différents managers. Extrait:

« Les skills, les mains, ce sont des choses que j’avais déjà. C’était le côté conquête sur lequel j’avais du mal, au début. Même encore en 2015 à la Coupe du monde, je me souviens quand on m’a aligné face à la Roumanie, sachant que les Roumains sont costauds (grimace)… Je n’ai pas passé mes meilleures années en équipe de France à cette époque, mais je me suis accroché jusqu’en 2017. C’est à ce moment-là que je me suis dit : « Soit tu grandis tout seul, soit tu laisses les autres t’aider à grandir. »

J’ai pris tout ce que je pouvais chez chacun de mes cooachs. « Collaz » avait essayé de m’aider jusqu’à son départ, « Garba » aussi, sur toute la partie jeu avec ballon, les courses… Chaque entraîneur m’a amené un petit quelque chose. J’étais à 7/10 un peu partout. Puis un jour, je me suis dit que je devais être à 9/10 en mêlée, 9/10 en défense… Avant, j’étais un pilier un peu « stylé », je voulais être celui qui fait la passe en plus. J’avais oublié que la base, c’était la mêlée. Tout le temps où je n’étais pas pris en équipe de France, je m’étais fixé de nouveaux objectifs : je voulais être le plus fort en mêlée. Et quand je dis « le plus fort », je voulais être le plus fort au monde ! Avec les années, je suis arrivé à progresser. »

Pour conclure, Uini Atonio indique qu’il est important pour un joueur d’avoir la mentalité de tueur, plus que le physique et la technique. Extrait:

« Tu peux être le plus costaud du monde, si tu n’as pas une mentalité de tueur, ça ne peut pas le faire. La force, c’est bien, la technique aussi, mais ça ne suffit pas. Ce n’est pas être méchant, c’est juste qu’il faut comprendre qu’à chaque entrée en mêlée, ce n’est pas du rugby. Tu as besoin de zéro talent, c’est juste celui qui ne sort pas la tête qui l’emporte. Entre 2016-2017 et 2020, j’avais ça en tête. Je suis très fier de ce chemin parcouru. »

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