Le champion en titre, bien que victorieux face à la province sud-africaine de Durban samedi 11 janvier (20-8, 3e journée), voit sa situation se compliquer.

En effet, malgré cette victoire, Toulouse est désormais sous pression dans une poule 1 où les Girondins de Bordeaux-Bègles dominent avec un sans-faute. Avant de pouvoir se qualifier pour les huitièmes de finale, les Toulousains devront assurer leur place en terminant deuxième de la poule, ce qui les oblige à vaincre Leicester le dimanche 19 janvier lors de la dernière journée de la phase de groupes.

Au début de cette campagne européenne, les Toulousains avaient déjà exprimé leurs réserves sur les conditions d’un déplacement en Afrique du Sud, Ugo Mola admettant qu’une poule plus abordable aurait été préférable. Le technicien toulousain évoquait alors le décalage de rythme et des confrontations plus physiques, des éléments qu’il jugeait difficiles à anticiper. Après cette expérience, ses hommes ont désormais une idée précise des défis physiques et logistiques que représente ce genre de déplacement.

Le match de samedi a démontré que jouer sous de telles conditions – avec une chaleur intense (25°C de différence par rapport à Toulouse) et une humidité de 80 % – n’est pas sans conséquence sur la performance des joueurs. Le ballon, plus glissant que d’habitude, a compliqué les prises de décision et la précision des passes, et l’effort physique a laissé des traces sur la récupération des joueurs.

Bien que les Toulousains aient remporté ce match sur le fil, leur prestation a laissé à désirer par rapport à leurs performances précédentes, notamment face à l’Ulster. Ils n’ont pas su saisir toutes les occasions, notamment dans la zone de marque, et ont échoué à décrocher le point de bonus offensif, ce qui pourrait se révéler décisif en fin de parcours.

En revanche, Bordeaux-Bègles, invincible depuis le début de la compétition, occupe désormais la tête de la poule et pourrait, en cas de victoire face aux Sharks, assurer la première place avant le dernier match. Un positionnement idéal qui facilite leur route vers la finale, même si les Bordelais devront se méfier de tout faux pas en quart de finale, comme l’an dernier face aux Harlequins.

Ugo Mola reste néanmoins concentré sur l’objectif immédiat : la qualification.

« Se qualifier pour les huitièmes, c’est notre priorité. Après, on verra pour les phases finales, mais chaque match compte », a-t-il rappelé après la rencontre. Le manager toulousain a insisté sur la nécessité de ne pas perdre de vue l’objectif de qualification, tout en nuançant les attentes vis-à-vis de la première place. Toulouse devra d’abord s’assurer du succès face à Leicester avant de pouvoir envisager une suite plus favorable dans la compétition.

Pour le Stade Toulousain, l’enjeu reste donc de taille. La qualification pour les huitièmes est désormais assurée, mais la priorité est de décrocher la deuxième place pour éviter un parcours trop compliqué. Si Leicester venait à l’emporter à Toulouse, les Toulousains pourraient perdre la deuxième place au profit des Anglais.

En attendant, Mola préfère évoquer la domination actuelle de Bordeaux-Bègles, saluant la performance des Girondins qui sont actuellement en tête de la poule. « Bordeaux est aujourd’hui l’équipe la plus forte, et à nous de suivre leur rythme », a-t-il conclu, mettant subtilement la pression sur ses adversaires tout en restant lucide sur la difficulté de la tâche à venir.

Il conclut via La Dépêche :

« Notre objectif, c’est de se qualifier si possible à domicile pour le huitième de finale qui est éliminatoire. Après, évidemment on sait tous que dans un parcours plus réussi ou ambitieux, le fait de recevoir sur les matchs qui suivent peut être intéressant. Mais la réalité aussi, c’est qu’il faut gagner les matchs à commencer par se donner la possibilité de jouer un huitième.

Je sais bien qu’il y a une forme de volonté d’annoncer le Stade Toulousain comme ultra-dominant. Ben écoutez, ce n’est pas le Stade Toulousain qui est ultra-dominant, c’est Bordeaux et à juste titre. Les Bordelais sont premiers de poule, bravo à eux et à nous d’essayer d’accrocher le wagon et le rythme qu’ils mettent. »