L’arrière Aymeric Luc a quitté le Rugby Club Toulonnais l’été dernier afin de rejoindre la Section Paloise.

Ce-dernier va effectuer son retour au Stade Mayol ce samedi afin d’y défier le XV de la Rade, dans le cadre de la 12ème journée du Top 14.

Interrogé via Var-matin, Aymeric Luc a expliqué que Pau n’était pas au niveau attendu en ce début de saison. Extrait:

Il n’est pas au niveau de nos ambitions, la faute notamment à des défaites à domicile. Aujourd’hui on est 10es, ce n’est pas ce que nous visions, surtout avant un déplacement très compliqué à Toulon.

Il évoque d’ailleurs ses débuts avec le club Béarnais. Extrait:

Rejoindre une nouvelle aventure était pour moi l’occasion de me challenger. Sur le terrain, mais pas que. Il a fallu trouver ma place dans un nouveau vestiaire, sortir de ma zone de confort. Mais finalement, dans un vestiaire, on a tous les mêmes passions, et on connecte facilement. Puis on le sait: c’est par le terrain qu’on s’intègre le mieux, ce que j’essaie de faire.

Il explique pourquoi il a décidé de signer à Pau. Extrait:

J’avais des discussions avec d’autres clubs, mais pas de proposition. Le marché des ailiers/arrières était bouché et la Section est venue avec beaucoup de détermination. Dès lors, le choix était soit de prolonger à Toulon, soit de partir à Pau. Et j’ai tranché pour la Section avec un projet qui me collait, dans un club qui correspond à mes valeurs. Assez serein, sûr de ses forces et de ses faiblesses, mais qui avance dans une direction et qui ne change pas de cap à la moindre turbulence.

Il explique ensuite pourquoi il n’a pas souhaité prolonger son contrat avec Toulon.

Selon lui, il n’était clairement plus dans les plans du staff. Extrait:

J’ai estimé que le temps de jeu qu’allait me proposer Toulon n’allait pas me rendre heureux dans le rugby. Donc j’ai préféré tenter un pari, repartir sur quelque chose de neuf, afin d’avoir toutes les cartes en main. À Toulon, je sentais que je n’étais plus une priorité. J’avais beaucoup joué jusqu’alors, mais j’étais persuadé que mon temps de jeu allait diminuer de saison en saison.

Il avoue qu’un accord avait été trouvé avec le RCT pour la prolongation de son contrat. Mais l’arrivée de Melvyn Jaminet a fait changer la donne. Extrait:

C’est vrai que j’avais enchaîné lors des deux premiers mois, dans une équipe qui marchait bien, et avec laquelle je prenais beaucoup de plaisir. C’était un bon cycle, et nos négociations étaient avancées pour une prolongation à Toulon. Nous avions même trouvé un accord. Mais c’est à ce moment que le RCT a bouclé l’arrivée de Melvyn Jaminet. Je pense que le club voulait nous avoir tous les deux sur le poste de numéro 15, mais je savais aussi que nous étions nombreux sur le triangle d’arrières, et que l’arrivée de Melvyn apportait un joueur/buteur de grande qualité qui allait jouer tous les week-ends.

Pierre Mignoni a bien tenté de rassurer Aymeric Luc sur son temps de jeu, mais l’arrière a préféré signer à Pau pour s’assurer d’avoir un temps de jeu élevé plutôt que d’accepter la concurrence à Toulon. Extrait:

J’en avais parlé avec Pierre Mignoni, qui m’avait expliqué qu’il y aurait évidemment de la concurrence, mais que je jouerai. À l’arrière comme à l’aile. Et que Melvyn serait parfois aligné à l’ouverture. Sauf que quand j’ai rassemblé tous les éléments, je me suis rendu compte que la saison de l’arrivée de Pierre [2022-2023], je n’avais que très peu été utilisé à l’aile [7 fois], mais également que je n’avais jamais vu jouer Melvyn en numéro 10. Tout ça cumulé, j’estimais ça allait bloquer. Et que si j’étais le mec qui se retrouvait sur le côté, et que mon temps de jeu chutait, je ne serai plus heureux.

Tout a alors subitement basculé et il s’est engagé en faveur de Pau. Extrait:

C’est vrai que nous étions d’accord avec Pierre, mais je n’ai jamais reçu le contrat. Au bout d’une, deux, trois semaines, j’ai compris que quelque chose clochait. Et sur cet espace-temps, Pau est arrivé. Tout s’est négocié en trois jours, alors j’ai compris que mon avenir ne devait probablement pas se dérouler à Toulon.

Il indique avoir été déçu de ne pas avoir joué les six derniers mois, avec Toulon. Extrait:

Je n’avais qu’une volonté: bien terminer mon aventure. Donc j’ai tout donné chaque jour, à chaque entraînement. Alors je ne jouais pas, et j’ai bien compris qu’à Toulon il y avait de très grands joueurs, et que si on voulait se passer d’un Aymeric Luc, on pouvait le faire. J’étais déçu, mais j’ai tout donné, car je ne voulais pas nourrir le moindre regret.

Il l’affirme : le RCT est un club qui l’a marqué. Extrait:

C’est un club qui a marqué ma vie. Car je suis arrivé à 23 ans, et que je me suis défini en tant que personne. Avec mes qualités et mes défauts. Donc ces années garderont toujours une place particulière dans mon cœur. Bien sûr, il y a eu des hauts et des bas. Mais ce que j’ai aimé pendant ces trois saisons, c’est cette tension permanente, ce besoin de résultat absolu. J’ai adoré ce quotidien et le fait d’être toujours attendu. Alors la fin ne m’a pas plu, m’a rendu triste, en colère, mais ça fait partie du rugby. Les carrières ne sont pas linéaires et je préfère m’en servir pour la suite.

Pour conclure, il explique être très heureux de pouvoir défier le RCT à Mayol, ce samedi. Extrait:

Ce ne sera pas un match normal, car les souvenirs sont encore frais en moi. Puis ça va être particulier, car je connaîtrais presque les 23 joueurs en face. Mais ce sera beaucoup de plaisir, de joie. J’espère que ce sera un bon match. Et qu’on parviendra à embêter le grand RCT.