Elle est arrivée portée à bout de bras par des hommes du service de sécurité du club. Étincelante sous le soleil. La Coupe d’Europe était là comme prévu, à la descente du car avec les joueurs Toulonnais qui rejoignaient les vestiaires du Stade Mayol.

Hier, à Toulon, l’avant match ressemblait à un après-match tellement l’ambiance était à la fête. Du rouge et du noir partout, de la ferveur à fleur de peau. Et un accueil de feu pour l’entrée sur le terrain des champions d’Europe, sacrés pour la troisième fois une semaine plus tôt contre Clermont.

Ils étaient bien seuls, les Castrais, en cercle pendant le Pilou-Pilou. Ils allaient le rester longtemps. Dans la fournaise de Mayol, les joueurs qui luttent pour leur maintien n’ont existé que pendant les vingt-cinq dernières minutes. Entre temps, ils ont vu ce qu’était un champion d’Europe qui ne lève pas le pied, aligne sa grosse équipe et joue à fond. Le spectacle était magnifique. Il aurait pu être grandiose si Toulon n’avait pas laissé échapper le point de bonus offensif qui lui tendait les bras.

Mais personne dans les tribunes n’en voulait aux hommes de Bernard Laporte. Et ces derniers ont apprécié le spectacle offert par l’enthousiasme de leurs fans. Jean-Charles Orioli, le talonneur et enfant du pays, était ému: « C’était peut-être une des plus belles ambiances que j’ai vues. Déjà, à la descente du bus on avait compris qu’on ne pouvait pas gâcher la fête. Je vais garder ce moment dans un coin de ma mémoire, comme un des plus forts de ma carrière. »

Après la victoire, tous les joueurs faisaient un tour d’honneur avec la Coupe d’Europe. « C’était un bon moment, glissait Sébastien Tillous-Borde, le demi-de-mêlée. On n’avait plus joué à Mayol depuis les quarts de finale de la Coupe d’Europe contre les Wasps. »

Maintenant, les rois du continent vont souffler. Pour le match à Clermont, dimanche prochain, l’effectif va beaucoup beaucoup tourner a annoncé Bernard Laporte, le manager Toulonnais. Priorité au dernier match à Mayol contre Oyonnax pour assurer l’une des deux premières places au classement, synonyme d’accès direct aux demi-finales du Top 14. Car maintenant, tout Toulon attend un autre titre, celui de champion de France, déjà conquis l’an dernier. Et une autre fête.

Source: L’équipe