Lors d’un long entretien accordé au quotidien régional Var-matin, le nouvel entraîneur des arrières du Rugby Club Toulonnais, Julien Dupuy s’est confié sur son arrivée sur les bords de la Rade.

Il explique dans un premier temps comment s’est faite son arrivée à Toulon. Extrait:

« Ce fut un peu bizarre, mais finalement ça s’est bien passé. Au départ, j’ai bien aimé ma rencontre avec Patrice Collazo. On s’était vu dans un endroit neutre. J’ai mangé avec lui le mercredi et le dimanche j’étais à Toulon. C’était plutôt rapide en fait. Mais une semaine après, il y a eu le confinement. J’ai juste eu le temps de partir en stage à côté de Saint-Tropez avec les joueurs pendant trois jours. On s’est entraîné puis on est rentré le jeudi. Le vendredi je signais mon contrat. Là, je me suis réengagé pour un an. »

Pour rejoindre Toulon, il a dû rompre son contrat qui le liait avec l’équipe de France U20. Extrait:

« En m’engageant avec le RCT, j’ai rompu mon contrat. On ne peut pas se permettre d’entraîner une équipe comme Toulon et partir faire des tournées plusieurs fois par an. J’ai pris beaucoup de plaisir avec les jeunes, mais il était clair que si je retrouvais un club en Top 14 ou en Pro D2, j’irai directement. Il n’y a pas eu de surprise. Tout le monde a très bien compris… Le RCT est un grand club du rugby français. C’est un club qui part sur un nouveau projet. Il y a beaucoup d’attente et c’est un challenge excitant. Maintenant, il va falloir être à la hauteur de ce challenge… »

Il se rappelle lorsqu’il était encore joueur d’avoir toujours disputé des matches très âpres à Mayol. Extrait:

« C’est vrai qu’il y a toujours eu de bonnes ambiances quand on allait à Toulon ! C’était toujours des matches un peu âpres. Des matches sympas à jouer, avec du combat et des choses intéressantes sur le terrain. Mais mon meilleur souvenir, forcément, c’est la demi-finale gagnée à Bordeaux en 2015. »

Julien Dupuy précise que sa rencontre avec Patrice Collazo s’est très bien passée. Extrait:

« Elle n’a pas été déterminante mais l’a sans doute facilité. En fait, j’ai passé le jour de l’An chez lui et j’en ai profité pour voir comment le RCT fonctionnait. Je ne connaissais pas forcément Patrice, mais j’ai alors eu l’occasion de passer un bon moment avec lui, et je pense qu’on s’est apprécié mutuellement. Il y a eu comme un petit déclic. Et ensuite, ça s’est fait naturellement… »

Lorsque le journaliste lui indique qu’il possède un gros caractère comme Patrice Collazo, Julien Dupuy estime que cela n’est pas du tout un obstacle à sa bonne entente avec le manager du RCT, au contraire. Extrait:

« Je ne sais pas si gros caractère veut dire mauvais. Patrice est quelqu’un d’entier, moi aussi. Mais ce n’est pas parce qu’on a du caractère qu’on n’est pas capable de respecter la hiérarchie. De mon point de vue, c’est clair : le chef, c’est Patrice. Je n’ai pas de problème avec cela. Je préfère avoir quelqu’un comme lui qui dit les choses et qui est entier. Au moins on se dit les choses, ça reste entre nous, et après quand on est sur le terrain, on est tous solidaires. Je pense que même Eric Dasalmartini, l’entraîneur des avants, a son caractère même s’il est plus discret. On va fonctionner à trois. Et pour l’instant, franchement, je suis vraiment content, c’est un plaisir de travailler ici. Dans tous les staffs, il y a forcément des moments où on se parle fort. L’essentiel est que ça vive. »

Concernant la reprise de l’entraînement, il affirme avoir hâte que le collectif puisse réellement reprendre. Extrait:

« Les joueurs n’ont le droit qu’à quinze minutes de skills et de ballon à la fin de l’entraînement. C’est court. Cela nous frustre un peu et surtout ça frustre les joueurs. Mais c’est peut-être une bonne chose qu’ils aient une grosse envie. Je pense que l’on va rentrer dans des choses plus sérieuse à partir de mi-juillet. Ça me tarde aussi. »

Si le terrain en tant que joueur ne lui manque pas, en revanche en tant qu’entraîneur, cela commence vraiment à lui manquer. Extrait

« J’ai eu la chance de pouvoir arrêter quand j’avais envie. Il me restait un an de contrat avec le Stade-Français et je ne voulais pas faire l’année de trop. Le terrain en tant que joueur ne me manque pas. En tant qu’entraîneur, il me manque un peu. On a repris mais il me tarde que l’on soit de plus en plus libre. »

Pour conclure, Julien Dupuy explique que sa famille va bientôt le rejoindre sur les bords de la Rade. Extrait:

« Je vais récupérer une maison début juillet. Ma famille qui est encore au Pays Basque me rejoindra bientôt. Même si le Pays Basque est très sympa, ce n’est pas trop compliqué de venir vivre à Toulon. Je pense que l’on va être bien ici. C’est important pour moi que ma famille soit là. C’est quand même elle qui m’a soutenu dans une période un peu délicate. »