Jonny Wilkinson va devoir bousculer ses habitudes. Quatre-vingt-onze sélections sous le maillot anglais, dont 42 disputées à Twickenham, et c’est dans la peau du visiteur que l’idole locale retrouvera Londres à l’occasion de la demi-finale de Toulon contre les Saracens ce dimanche (16h). Battu au tirage au sort, le RCT aura donc droit au vestiaire numéro 2. Une première pour « Wilko », mais il en faudra bien plus le perturber. Car Wilkinson est ce « perfectionniste », celui qui « apporte vraiment de la sérénité sur le terrain », note son coéquipier Alexis Palisson.

« Je ne crois pas qu’il y ait d’autres personnes sur terre qui ressentent le rugby comme lui. C’est vraiment une raison de vivre », ajoute pour sa part Maxime Mermoz. En quarts de finale contre Leicester (21-15), Wilkinson avait passé la totalité des points de son équipe. Alors forcément, ça booste. « Quand on n’arrive pas à marquer mais qu’on obtient une pénalité, que c’est trois points, ça nous rassure et l’équipe d’en face, ça l’assomme », ajoute Alexis Palisson.

L’entraîneur des Saracens : « Il mérite le respect »

A bientôt 34 ans, le natif de Frimley collectionne les records (nombre de points en sélection sous le maillot anglais, nombre de points en Coupe du monde, nombre de points en Tournoi des VI Nations…) Un succès qu’il s’est forgé en grande partie à Twickenham. « Je pense qu’au fond de lui, ce n’est pas une crainte mais plutôt une joie de refouler la pelouse de Twickenham, salive Bernard Laporte. Je suis convaincu que ça lui fait plaisir de rejouer devant le public anglais, même en étant à l’extérieur. » Dans les rangs des « Sarries », on a d’ailleurs parfaitement identifié la menace.
« Jonny est une icône du rugby. Il mérite le respect. Il joue un très bon rugby à Toulon. Peut-être son meilleur rugby », avance Mike McCall, le coach des Saracens. « C’est un grand joueur, un grand professionnel qui mérite tout ce succès, enchaîne son ancien coéquipier sous le maillot anglais, Matt Stevens. Je suis tellement heureux pour lui. C’est le capitaine de cette équipe, je suis certain que c’est une grande expérience pour lui. C’est le genre de joueur qui dure longtemps. C’est toujours un des meilleurs ouvreurs au monde. Je ne suis pas surpris. Et puis il jouera un grand rugby à Twickenham. J’en suis sûr. On devra s’y préparer… »

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