Un jeu offensif retrouvé et un première période bien négociée. Contre Toulon, les Toulousains se sont rassurés avant l’Europe (21-10). Notre antisèche.

Le jeu : Toulouse passe la vitesse supérieure

A une semaine du premier match de Coupe d’Europe, les coéquipiers de Thierry Dusautoir ne pouvaient pas rêver mieux. S’ils avaient montré quelques améliorations dans leur jeu face au Stade français, ils ont clairement passé la vitesse supérieure ce dimanche contre les Toulonnais, leaders avant le début de la 9e journée et dont les noms couchés sur la feuille de match laissent toujours admiratifs. Seulement, justement, les Botha, Halfpenny, Fernandez Lobbe et autres Ali Williams n’ont pas réussi à apporter leur expérience au RCT.

Il faut dire que les Toulousains, eux, avaient décidé de faire feu de tout bois en attaque, jouant tous les coups à fond et faisant preuve d’une plus grande inspiration que depuis le début de saison. Chahutée à de nombreuses reprises lors de l’exercice en cours, la mêlée toulousaine a retrouvé de la solidité avec le retour de Steenkamp. En conquête, ce sont d’ailleurs les Varois qui ont souffert avec quatre touches perdues. Et face à des Haut-Garonnais qui arrivaient enfin à produire des mouvements de trois-quarts intéressants (et sans trop de déchet), les Toulonnais se sont contentés de défendre, du moins lors du premier acte. Des relances incessantes à la main, des franchissements et une certaine sérénité retrouvée dans leur jeu: Toulouse a montré sur les quarante premières minutes qu’il pouvait aborder l’Europe avec l’esprit un peu moins préoccupé.

Les joueurs : Médard inspiré, Castrogiovanni fébrile

Si la mêlée toulousaine a retrouvé de la solidité, Gurthro Steenkamp, le pilier gauche sud-africain n’y est pas pour rien. Très actif dans le jeu courant, il a fait un retour remarqué du Four-Nations. Souvent critiqué pour ses prestations, Neemia Tialata a certainement livré l’une de ses meilleures prestations. En touche, Imanol Harinordoquy et Yoann Maestri ont tout simplement été impeccables, permettant à leur équipe de récupérer des munitions sur lancers adverses mais aussi de bien assurer sur ceux de Corey Flynn. Belle activité également de leur part. On soulignera aussi les bonnes copies rendues par Maxime Médard et Yoann Huget. Le premier cité a franchi plusieurs fois, s’est sacrifié pour sauver un essai (voir le « tournant du match ») et a même fait preuve d’une belle inspiration au pied pour servir Huget au pied, ce dernier remontant les deux tiers du terrain depuis ses 22 mètres.

Les Toulonnais attendaient beaucoup des retours de certains de leurs éléments. Pour le deuxième ligne Bakkies Botha, cela n’a pas été forcément couronné de succès. Redoutable guerrier, il a souvent été important pour le RCT. Ce dimanche, il a coûté plusieurs pénalités à son équipe et a même écopé d’un carton jaune. Dans le secteur de la mêlée fermée, le pilier droit italien, Martin Castrogiovanni, a été clairement pris par Steenkamp avant d’être remplacé par Carl Hayman à la pause. Pour James O’Connor, la reconversion à l’ouverture n’a pas été très concluante. Il n’a pas fait oublier Matt Giteau et est plus utile à l’aile. Difficile de se faire une opinion sur Leigh Halfpenny, très peu utilisé. D’autant plus que O’Connor lui a pris le rôle de buteur sur ce match. Au rayon des satisfactions, on retiendra le retour de Bryan Habana dont l’accélération a été fulgurante sur son essai. Maxime Mermoz confirme son bon début de saison au centre de l’attaque du RCT. Enfin, Jean-Charles Orioli s’est rendu très disponible lors de son entrée en jeu.