Toulon va-t-il réussir ses phases finales sans Jonny Wilkinson ?

Toulon va-t-il réussir ses phases finales sans Jonny Wilkinson ?

Le vendredi 3 avril 2015 à 13:40 par David Demri

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toulon-toulouse-record-daffluence-battu-pour-le-velodromeS’il existe bien un risque dont le RCT semble dépourvu, c’est bien celui de la banalisation de la défaite. À tel point que les rafales de vent du Nord relevées sur les plages du Mourillon en début de semaine ont eu au moins le bonheur de faire sourire Fabio Pedri, derrière le comptoir de son cher Othello. « Ça ? Non, ce n’est pas le Mistral. C’est juste la colère de Bernard qui revient de Marseille. ça a dû pas mal souffler dans le vestiaire, sur la Canebière… »

Il est vrai que l’inattendu camouflet concédé devant les Toulousains a au moins eu le mérite de réveiller une sainte colère. Au point de contraindre le président varois Mourad Boudjellal, autant par provocation que par superstition, à imaginer les conséquences d’un revers face aux Wasps. « La défaite, c’est un cancer qui te ronge sans que tu le sentes, et qui frappe toujours au pire moment. Dimanche, on peut tomber de très haut. Ce serait la fin d’un cycle. »

La fin d’un cycle… On peut l’imaginer, oui, avec les Hayman, Botha, Williams, Masoe et consorts, qui ont entamé leur dernière ligne droite avec le RCT. Comme on peut également penser que dans cette perspective, le dernier baroud des vieux lions peut constituer le meilleur des leviers de motivation… « L’an dernier, Jonny Wilkinson a réussi ce dont rêve tout joueur, prendre sa retraite au sommet, confirmait sans détours Bakkies Botha ce mardi. Cela nous avait fourni une sacrée motivation de lui offrir cette sortie et désormais, nous voulons la même chose. » Les sept kilos perdus par le deuxième ligne pour revenir à son poids de forme de 2003 en faisant foi…

UN SCENARIO À ÉCRIRE

Reste que la référence de Botha à Wilkinson n’est évidemment pas anodine, le président Mourad Boudjellal n’hésitant d’ailleurs pas à user de la métaphore pour exprimer les mêmes doutes… « Avec Toulon, nous avons entamé l’écriture d’une série qui nous a amenés jusqu’à cette neuvième saison. Jusqu’à l’an dernier, nous avons bénéficié d’un blond dans le premier rôle, qui nous a fait gagner des titres. La saison prochaine, le scénario sera articulé autour de la dernière de Bernard Laporte. Mais pour celle-ci, je ne sais pas encore. Je trouve juste que certains effets de style qui reviennnent régulièrement, comme le fait d’encaisser des essais stupides en fin de première période, sont un peu lourds… »

Comparaison à part, c’est en effet à un véritable saut dans l’inconnu que se livrera le RCT dimanche. La raison ? Celui-ci disputera pour la première fois depuis six ans une rencontre éliminatoire sans Wilko, l’homme dont le pied gauche fut le principal argument des grognards du Kaiser. En effet, sur les phases finales de ces trois dernières saisons, le pied de Jonny Wilkinson a marqué 239 des 340 points du RCT, soit 70 % du total. L’Anglais inscrivant même cinq fois en seize rencontres, soit en gros une fois tous les trois matchs, l’intégralité des points de son équipe…

LAPORTE : « LA VIE SANS JONNY COMMENCE VRAIMENT DIMANCHE »

Or, il n’a échappé à personne que pour plus spectaculaire qu’il soit devenu en attaque, le RCT a considérablement perdu de son efficacité aux tirs au but depuis la retraite de Wilko. Les Varois pointant même bons derniers du Top 14 en matière d’efficacité devant les perches, avec un maigre 60 % de réussite globale. Le RCT n’a même marqué que deux drops cette saison (qui plus est par Nicolas Sanchez, désormais écarté de l’effectif), quand on se souvient que Sir Jonny n’avait pas son pareil pour dégainer sa « spéciale » au meilleur moment, pour tuer les rencontres… De quoi instiller un brin de doute ? Eh oui, quand même… Car s’il demeure possible de marquer des essais en phase finale, c’est avant tout sur la défense et les tirs au but que se construit une campagne. En vieux briscard, Bernard Laporte ne se privait pas pour l’avouer :

« La vie sans Jonny commence vraiment dimanche. Dans ce genre de match, si tu veux l’emporter, il te faut dans ton XV un buteur de classe mondiale, qui soit constamment à 85, 90 %. Au très haut niveau, tu ne peux pas laisser quatorze points au pied à ton adversaire comme nous l’avons fait le week-end dernier. »

Toujours est-il que pour l’instant, c’est bien à l’aveuglette que les joueurs toulonnais s’enfoncent dans un nid de guêpes. En effet, sans ouvreur capable de gérer les temps faibles et les temps forts, le plus bel effectif du monde en devient très vite ordinaire…

« Ce qui faisait notre force, avant, c’était notre capacité à appuyer sur l’accélérateur et enfoncer l’équipe adverse, confirmait en début de semaine Mathieu Bastareaud. En ce moment, on n’y arrive plus… Mais je crois que l’équipe est prête à assumer la vie sans Jonny Wilkinson, sinon ce serait critique. Il nous a certes beaucoup aidés, mais on oublie parfois un peu vite qu’il y avait quatorze autres mecs autour de lui… » « On sait que Jonny Wilkinson a été un joueur spécial, souriait Juan Martin Fernandez Lobbe. Mais désormais, c’est du passé. L’histoire continue… »

Une histoire pour laquelle le réalisateur Mourad Boudjellal, fort de son casting de rêve, espère toujours légitimement un nouveau happy end. Beaucoup plus en tout cas qu’un épisode final avec Andy Goode dans le rôle du méchant victorieux…

Source: Midi Olympique

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2 Commentaires

  1. RALFIN 3 avril 2015 at 13h- Répondre

    la qualite de buteur de jonny etait un plus enorme,que seul halfpenny peut apporter,mais on oublie souvent de parler du travail defensif de wilko,qui etait aussi enorme,qui n est pas compense par nos ouvreurs actuels,peut etre giteau
    avec ces 2 là (giteau et halfpenny)au meilleur de leur forme on peut encore decrocher un trophee,sans eux,c est beaucoup plus difficile
    je rajouterais j smith,qui fait aussi un tres gros boulot defensif notamment,qui a mon sens en fait un element indispensable

  2. La Rafale 3 avril 2015 at 14h- Répondre

    On a le meilleur ouvreur au monde depuis la retraite de Carter.
    Encore faut-il que Matt soit revenu à 100% de son opération des adducteurs. Et définir une ligne de jeu plus claire. Car avec Giteau, Mermoz et deux flèches aux ailes se pose la question de la présence tout le match de Basta.