Toulon programmé pour faire le doublé ?
Toulon programmé pour faire le doublé ?
Le vendredi 23 mai 2014 à 10:31 par David Demri
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Le RCT est-il mieux armé pour réussir cette saison le fameux doublé Coupe d’Europe-Championnat qu’il avait manqué l’an passé ? Tout concourt à répondre que oui.
LA CONDITION PHYSIQUE
Même Bernard Laporte en convient. La saison passée, le RCT avait fini rincé. Vainqueur en suivant de la Coupe d’Europe face à Clermont (16-15) et de la demi-finale du Top 14 contre Toulouse (24-9), il avait calé en finale du Championnat face à Castres (14-19). « Dire que la saison avait été longue et que certains joueurs étaient au bout du rouleau, c’est une vérité », admet le manager sportif. Bis repetita cette année ? La question peut se poser. D’autant que Toulon enchaînera ce coup-ci les deux finales à une semaine d’intervalle. Dur. Mais pas rédhibitoire. Car le RCT abrite un certain nombre de joueurs beaucoup plus frais qu’il y a un an, et pas des moindres. Leurs noms ? Fernandez Lobbe, Botha, Rossouw ou Williams. Des titulaires en puissance qui, pour la plupart, ont raté trois ou quatre mois de la saison sur blessure et reviennent donc au meilleur moment avec la fraîcheur physique et mentale et la faim de ceux qui n’ont pas beaucoup joué. Laporte a davantage puisé dans la profondeur de son effectif, aussi.« On a beaucoup plus tourné, reconnaît-il. Parfois par la force des choses. Mais on a quand même su tirer profit des blessures des uns et des autres en donnant leur chance à des jeunes qui se sont révélés très bons. Franchement, qui voyait Chiocci à ce niveau en début de saison ? Xavier a vite comblé le vide laissé par la blessure d’Andrew (Sheridan). D’autres se sont révélés aussi, comme Virgile (Bruni), Levan Chilachava ou Mikautadze… » Toulon n’a perdu qu’un seul de ses onze derniers matches (contre Clermont, 22-16, le 21 mars). Pas vraiment la cadence d’une équipe qui tire la langue.
LE JEU
Toulon est resté fidèle à sa philosophie de jeu. Celle d’un rugby musclé et conquérant basé sur les percussions de joueurs surpuissants au centre du terrain (Bastareaud, Steffon Armitage, Botha), une défense agressive, le pragmatisme du jeu au pied millimétré d’un Jonny Wilkinson et le talent instinctif d’un Matt Giteau. « Tactiquement, Toulon n’a pas changé, observe Laurent Travers, l’entraîneur des avants du Racing-Métro. Il n’y a pas de combinaisons nouvelles, pas d’options novatrices. En revanche, il possède un nouveau talonneur sud-africain, Craig Burden, qui est capable de casser les lignes à n’importe quel endroit du terrain. Sa vitesse et sa puissance permettent à Toulon d’avancer. »
Burden n’était pas au RCT la saison dernière. Tout comme les ailiers Bryan Habana et Drew Mitchell ou le troisième-ligne Juan Smith. À leur place jouaient Sébastien Bruno, Rudi Wulf, Alexis Palisson, Chris Masoe (blessé). Pas tout à fait pareil. Burden est beaucoup plus explosif et tonique que ne l’était Bruno. Habana et Mitchell défendent mieux, et leur vélocité mâtinée de puissance se révèle nettement plus efficace que celle de Wulf et Palisson pour mettre la pression sur les deuxièmes ou troisièmes rideaux adverses à la retombée des chandelles ou coups de pied à suivre de Sir Jonny ou Mister Matt. Plus riche, l’effectif toulonnais permet donc à Bernard Laporte de développer un jeu plus efficace, à défaut d’être plus spectaculaire. « La plupart des postes sont aussi doublés avec des joueurs de niveau égal, dit-il. Chiocci et Ménini, c’est du même niveau, donc ça te permet de mettre l’un ou l’autre sans crainte. Hayman et Castrogiovanni, pareil. T’en enlèves un, derrière c’est encore bon, même si Carl est un peu au-dessus pour moi. Tout ça, on ne l’avait pas la saison dernière. Et encore moins celle d’avant. »
LE MENTAL
Le gros point fort des Toulonnais. Six finales en trois ans, forcément, ça donne des garanties.« Cette expérience permet à l’équipe de maîtriser son sujet beaucoup plus qu’avant, explique Travers. Il n’y a jamais d’affolement, jamais de doutes. Menés, les Toulonnais savent qu’ils reviendront dans le match. Ils savent surtout comment… Du coup, ils sont sereins. On sent qu’il y a des liens forts entre les joueurs, probablement nés de leur titre européen de la saison passée. Avoir gagné quelque chose les a rendus encore plus fortS. »
Les Varois savent aussi exactement après quoi ils courent. Ils veulent entrer dans la légende de ce sport en réussissant ce doublé prétendument impossible. Il y a un an, après trois finales de rang perdues (une en Challenge européen et deux en Top 14), ils souhaitaient juste gagner un trophée. Pour vaincre le signe indien. Du coup, sans doute s’étaient-ils inconsciemment relâchés après avoir soulevé la coupe d’Europe. Parce qu’ils avaient déjà fait le taf. Là, c’est différent. Le RCT a été programmé pour gagner les deux. Pour la portée historique de l’exploit, bien sûr. Mais aussi pour offrir à l’immense Jonny Wilkinson et aux très estimés Danie Rossouw et Joe Van Niekerk, futurs retraités, la sortie qu’ils méritent. « Il nous reste cent soixante minutes pour écrire une page d’histoire », conclut Bryan Habana.
Source: lequipe.fr
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