Toulon – Paris: Les premiers impacts seront déterminants
Toulon – Paris: Les premiers impacts seront déterminants
Le vendredi 5 juin 2015 à 9:21 par David Demri
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Les vieux briscards toulonnais ont-ils toujours de l’appétit ? Il vaudra mieux parce qu’en face les titis parisiens, privés de demi-finales depuis six ans, ont les crocs.
À ma droite, le RC Toulon, fier tenant du bouclier de Brennus qui n’a pas perdu une rencontre de phases finales européennes depuis trois ans ; à ma gauche, le Stade Français, qui n’a pas disputé un match couperet du Top 14 depuis six ans, ni le moindre match de poules de la « vraie Coupe d’Europe » depuis cinq. Au milieu, un ticket pour la finale, en forme d’oeuf de Pâques, devinez qui décrochera la timbale ?
A priori, la réponse est contenue dans l’énoncé du problème. Et si tout le mystère d’une demi-finale de Championnat se résumait à l’arithmétique simpliste du cumul des sélections entre Toulon, qui n’aligne que des internationaux, et Paris, dont le tiers de l’équipe n’a jamais joué un test, ça ne vaudrait même pas la peine de pousser jusqu’à Bordeaux-Lac avant un Clermont-Toulouse a priori autrement équilibré, demain après-midi. Mais la demie la plus incertaine des deux n’est peut-être pas celle que désignent les chiffres.
Car ne croyez pas que « Normal Sup Rugby » s’imagine organiser une visite plan-plan des demi-finales à l’usage de potaches du lycée Papillon, ni que ces Toulonnais s’avancent avec le sourire satisfait de ceux qui ont réduit la conquête de deux des plus prestigieux trophées de clubs à l’ésotérique géométrie d’une figure de patinage artistique : « Et maintenant, Mesdames et Messieurs, le “Double doublé” avec les mains et sans les pieds ! »
C’est que, pour viser l’improbable quadrature de l’ovale que représenterait un nouveau jackpot Coupe d’Europe-Championnat, un an après la retraite définitive de l’artilleur Wilkinson, Bernard Laporte et son armada ont su changer leur fusil tactique d’épaule pour entretenir leur appétit d’ogre. Et c’est même à se demander si entre une équipe, Toulon, qui n’a plus rien à prouver et une autre, Paris, qui a tout à démontrer, la plus expérimentée des deux n’a pas intérêt à tirer la première. Histoire d’étaler sa plus grande fraîcheur après une semaine à l’ombre des parasols – tandis que le Stade Français consommait beaucoup d’émotion dans son troisième derby parisien de l’année – et son gigantesque surplus d’expérience des centres et du trident arrière (317 sélections à 9 !).
ON SAURA TRÈS VITE, DÈS LES PREMIERS IMPACTS…
Oui, à rebrousse-poil des idées reçues, c’est peut-être derrière, là où le jeune Stade Français a bâti sa réputation tout au long de l’année, que Toulon peut trancher. Mais c’est aussi que la démonstration de force parisienne en conquête vendredi dernier à Jean-Bouin (38-15) a sérieusement marqué les imaginations. À commencer par celles des avants du Racing qui n’ont pas fini de cauchemarder sur la leçon de maintien subie en mêlée fermée.
Et si le Racing était en plein doute, ça n’était pas exactement la première fois de la saison que Van der Merwe prouvait qu’il était le meilleur gaucher du pays, que Slimani imposait sa force tranquille et que l’impayable Bonfils étalait une santé aussi flamboyante que sa tignasse ! Pour sûr, le combat pour la conquête vaudra à lui seul le détour. Et, malgré son immense savoir-faire au ras du gazon, Toulon ne l’a pas gagné d’avance.
En fait, on a le sentiment que ces deux équipes, qui s’affrontent pour la première fois dans la plus intrigante des deux demi-finales, sont mues par un même ressort, une même volonté de montrer à tous, et donc d’abord à elles-mêmes, qu’elles ne sont pas là par hasard.
Pas seulement là, pour secouer le profond morlingue de Mourad Boudjellal, mais pour gagner et pour gagner encore, quand on est un de ces vieux « mercenaires » de la Rade qui parviennent à tirer la larme à Bernard Laporte, quand sonne l’heure de raccompagner Botha, Williams et Heyman jusqu’à la sortie. Pas seulement là, parce que Thomas Savare, gérant son club en bon fils de famille, a un peu eu des oursins dans les fouilles à l’heure d’étoffer le banc, quand on est un jeune espoir français du Stade du même nom et qu’on s’acharne à colmater à grands renforts de camaraderie ce qu’il peut manquer de talent à quelques-uns.
Oui, les ressorts sont finalement les mêmes entre ces deux équipes que tout semble opposer. Ils se nomment solidarité, faim de conquête, soif de légitimité. Et on saura très vite, dès les premiers impacts, dès les premiers lancements de jeu, où le croisement entre Bastareaud et Danty promet de faire des étincelles, de quel côté ces ressorts-là sont le plus tendus. Mais, en attendant, les paris sont drôlement ouverts !
Source: lequipe.fr
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Effectivement, les premières minutes vont être importantes. Les parisiens vont sauter à la gorge de nos guerriers. Là, attention aux pénalités contre nous (…) et surtout il faudra répondre.