Au terme d’un match engagé et indécis, Toulon s’impose sur la pelouse de Bourgoin (9-13). Les Varois, solides dans tous les compartiments du jeu, peuvent remercier Felipe Contepomi, auteur de tous les points de son équipe. Le RCT s’empare même du fauteuil de leader grâce à ce précieux succès.

Qui arrêtera Toulon en cette fin de saison? C’est la question de tout le monde se pose à l’approche des phases finales. Car Bourgoin n’a rien pu faire face à la domination des hommes du duo Saint-André-Hueber, évoluant en totale confiance. Le tout malgré l’absence de son capitaine et fer de lance Joe Van Niekerk et la présence sur le banc des remplaçants de la gâchette Jonny Wilkinson. Mais le réservoir de joueurs est tel du côté de Toulon que le club varois peut se permettre de faire souffler certains de ses éléments majeurs sans que cela n’ait d’influence sur les résultats. Le RCT surfe actuellement sur une vague très positive et enregistre à l’occasion un sixième succès de rang.

Pour autant, cette victoire ne fut pas de tout repos. Bourgoin, en quête de points dans l’optique du maintien, fit preuve d’une réelle volonté de mettre à mal l’équipe toulonnaise. Solide en conquête, Bourgoin fut le premier à débloquer le tableau d’affichage grâce à la botte de Boyet (3e) qui sanctionna la nette indiscipline des visiteurs. En un quart d’heure, ces derniers furent pénalisés à quatre reprises avec en point d’orgue le carton jaune infligé à Steve Kefu pour un plaquage à l’épaule sur Janin (9e). Boyet en profita pour creuser l’écart (14e) mais le CSBJ n’arriva pas totalement à se libérer pour accentuer son avantage au score. Et face à Toulon, cela ne pardonne pas. Contepomi, après une bonne passe de Suta, déchira le rideau isérois pour s’affaler près des poteaux (22e). Réalisme glacial et défense de fer, voilà la réussite de Toulon en ce moment. Bourgoin ne se laissa pas déstabiliser pour autant et, sur un énorme effort de son pack, reprit l’avantage au score juste avant la mi-temps grâce au pied de Boyet.

Faillite au pied

Au retour des vestiaires, les trente acteurs eurent la bonne surprise de voir qu’un véritable déluge tombait sur Pierre-Rajon. Un ballon humide et une pelouse gorgée d’eau rendirent alors les débats très difficiles, les deux équipes mettant dix bonnes minutes avant de s’adapter aux conditions climatiques. Après cette période où il fut plus ordre de ping-pong que de rugby, Toulon décida de passer la vitesse supérieure et profita de la baisse de régime des partenaires d’Olivier Milloud sur le plan physique. Contepomi enquilla deux pénalités (51e et 55e) pour creuser un mini break. Les Varois se mirent à gérer cet avantage, s’appuyant sur la qualité de son banc de touche avec les rentrés précieuses de Wilkinson et Mignoni.

Bourgoin ne fut jamais largué mais peut se mordre les doigts de ne pas avoir su faire fructifier le tableau d’affichage. En effet, Boyet et Di Bernardo ratèrent la bagatelle de quinze points au pied (4 pénalités et 1 drop), l’Argentin voyant notamment une tentative primordiale heurter le poteau (65e). Une malchance que les locaux payèrent au final très cher. Dans un dernier sursaut d’orgueil et un pilonnage en règle dans les 22m de Toulon, jamais les Berjalliens ne purent faire le mètre décisif, butant sur un mur varois ô combien puissant et solide.

Le CSBJ, pour sa dernière rencontre de la saison à Pierre-Rajon, doit se contenter du point de bonus défensif. Une unité qui pourrait valoir son pesant d’or dans le décompte final pour le maintien. Toulon, de son côté, réalise une nouvelle performance de premier plan et s’empare même du fauteuil de leader du Top 14 en attendant la suite de la 23e journée samedi. Qui l’aurait cru en début de saison que Toulon serait à pareille fête à trois journées de la fin ?