Candidat au titre en Top 14, le RCT reçoit les Scarlets en 1/4 de finale du Challenge Européen à Mayol(21h)

Merci pour tout ce que vous faites! » À Toulon, les amoureux du rugby ont leurs habitudes à La Tribune, une brasserie située au pied du stade Mayol. Philippe Saint-André y a les siennes aussi. Juste avant les séances de travail programmées dans la fameuse enceinte, l’entraîneur en chef du RCT vient y siroter un double express au comptoir, en feuilletant la presse.

Ce matin-là, Robert, inconditionnel du club depuis des lustres, avait tenu à remercier « PSA ». « Mais merci de quoi? » s’était interrogé ce dernier, avec un sourire respectueux. Les yeux humides, l’octogénaire avait, alors, répondu : « Eh bien, pour vos résultats! »

À deux journées de la fin du championnat régulier, le RC Toulonnais pointe au 2e rang, à trois unités de Perpignan, un leader qu’il « recevra » au Vélodrome dans une semaine tout juste. Le barrage d’accession aux demi-finales disputé à Mayol se précise. Mieux, une qualification directe pour le dernier carré du Top 14 est une éventualité de plus en plus crédible. Au milieu de telles perspectives, le quart de finale de Challenge Européen face aux Scarlets arrive un peu comme un cheveu sur la soupe.

Il suscite aussi une question. Quand on est désormais un candidat plus ou moins déclaré au titre de champion de France, d’ores et déjà qualifié pour la prochaine H-Cup, que peut valoir cette compétition continentale, l’équivalent de la Ligue Europe de football pour le rugby ?

Cette semaine, tout le monde au club s’est naturellement dit pleinement concerné par l’échéance de ce soir. Le thème qui consiste à rappeler que tout compétiteur entre sur un terrain pour gagner a ainsi été décliné à l’envi. De fait, si le staff toulonnais laisse des cadres comme Fernandez Lobbe, VanNiekerk, El Abd, Bruno, Emmanuelli, Kubriashvili, Chesney, Mignoni et Kefu au repos total ou partiel en vue du Top 14, il a la certitude que les suppléants ont la dimension nécessaire pour dominer et repousser un adversaire gallois qui a fait de ce Challenge son objectif prioritaire. On peut lui donner raison ne serait-ce qu’au regard de la détermination avec laquelle les titulaires du jour vont se lancer dans ce quart européen aux allures de tremplin personnel en cette fin de saison extrêmement attractive.

Il n’est pas interdit de penser qu’il y a peut-être des places à gagner pour certains dans l’optique du choc de samedi prochain face à l’Usap. On songe notamment à Suta et Skeate, voire à Auelua et Missoup. D’autres encore ont peu ou pas l’occasion de jouer régulièrement et ce Challenge a, dès lors, la portée d’un vrai bol d’air. C’est le cas de l’Australien Matt Henjak, « sacrifié » en Top 14 pour libérer une place d’extra-communautaire au bénéfice de l’Argentin Felipe Contepomi.

« Pour moi, signale celui qui a annoncé vouloir rester à Toulon malgré la concurrence avec Cibray en plus de Mignoni, chaque match du Challenge européen est comme une finale. À chaque fois, je le joue comme si c’était le dernier de la saison. » Promu à nouveau capitaine dans cette compétition, Henjak aura-t-il l’opportunité de rejouer après la venue des Scarlets d’ici à l’exercice 2010-2011 ? Une qualification pour les demi-finales de ce Challenge, programmées entre le 30 avril et le 2 mai, serait-elle vraiment opportune au moment où le RCT a une réelle carte à abattre en phases finales du Top 14 ?

« L’ambition de Toulon, c’est d’être en mesure de jouer sur les deux tableaux à partir de la saison prochaine, rappelle Henjak. Il faut savoir s’y appliquer dès à présent.«