Derrière les stars du RCT, les jeunes joueurs issus du centre de formation toulonnais commencent à se trouver une place dans le groupe professionnel, à l’image de Pierrick Gunther et de Vincent Martin. La récompense d’un travail de fond.

Les curiosités de la feuille de match. Au milieu des Jonny Wilkinson, Bakkies Botha, Frédéric Michalak, Delon Armitage, Andrew Sheridan ou encore Gethin Jenkins, quatre joueurs issus du centre de formation toulonnais figuraient parmi les 23 samedi dernier à Mont-de-Marsan. Titulaires sur la pelouse de Guy-Boniface, Pierrick Gunther et Vincent Martin ont séduit. Le premier, auteur d’un essai, commence à s’imposer dans le groupe professionnel depuis deux ans tandis que le second y fait son entrée en ce début de la saison. Encore timide lors de sa première apparition contre le Racing-Métro, l’ailier international français des moins de 19 ans prend de l’assurance. Mickaël Ivaldi et Xavier Chiocci, remplaçants au coup d’envoi, étaient eux aussi du voyage dans les Landes, apportant leur contribution à la victoire (15-29). Une satisfaction pour Bernard Laporte. « On n’en parle pas beaucoup, se désole le manager du RCT dans un entretien accordé au site officiel du club. Il faut les mettre en valeur. C’est tout à l’honneur de ceux qui les ont formés et du club de Toulon. Je suis très satisfait de ceux-là aussi. Au milieu de quelques anciens expérimentés, ces jeunes vont se nourrir de leur expérience pour grandir plus vite. »

Par exemple, Jean-Charles Orioli, actuellement blessé, a clairement franchi un cap la saison passée au contact de Sébastien Bruno. Il a même été à deux doigts de prendre la place du « maître » pour les phases finales du championnat. Dans son sillage, Virgile Bruni, Stéphane Munoz ou encore Florian Fresia devraient eux avoir du temps de jeu dans les prochaines semaines. Depuis plusieurs saisons, nombreux sont les éléments issus du centre à avoir découvert le plus haut niveau, dans le Var ou ailleurs. Les internationaux français Marc Andreu et Yoann Maestri sont notamment sortis du moule du RCT, comme Olivier Caisso, Thomas Sourice, Clément Magnaval ou encore Baptiste Bonnet. Signe que la formation n’est pas délaissée à Toulon depuis l’arrivée de Mourad Boudjellal en 2006, elle a été classée en catégorie 1 la saison dernière, pour la troisième année consécutive. Elle figure donc au même rang que celles de Toulouse, Agen, Clermont ou Montpellier. « Il y a trois gros critères d’évaluation : la réussite sportive, la réussite scolaire et la qualité des infrastructures », explique Clément Lambert, directeur administratif du centre.

Désormais renforcé par Laurent Emmanuelli, qui a pris sa retraite sportive en fin de saison passée, l’encadrement technique du centre cherche à accompagner les jeunes vers l’équipe première. Il travaille donc en relation directe avec le staff des pros. « C’est la logique des chose, estime Olivier Beaudon, directeur sportif chez les jeunes. Le centre de formation est là pour ça, pour que des jeunes de la région arrivent à montrer le bout de leur nez et à jouer avec le groupe professionnel. On sait que c’est de plus en plus difficile, parce qu’on a un groupe vraiment concurrentiel. On tire vers l’excellence, ça nous fait avancer. Tous les jeunes sont conscients qu’ils restent beaucoup de chemin à accomplir. » Mais le centre de formation toulonnais a encore une marge de progression. Les résultats peinent à décoller dans les catégories inférieures, même si les Espoirs et les Reichel ont été demi-finalistes au printemps dernier. Le RCT a aussi laissé filer Gaël Fickou, grand potentiel du rugby français parti s’exiler à Toulouse. Toulon doit donc encore façonner son image de club formateur. Même si le regard posé sur le centre varois est en passe de changer.

Source: rugby365.fr