Toulon, le coup de blues (Rugbyrama)
Toulon, le coup de blues (Rugbyrama)
Le dimanche 23 mai 2010 à 19:26 par David Demri
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Dominateur durant le premier acte, Toulon s’incline finalement en finale du Challenge européen face à Cardiff 28-21. Deux essais de Halphpenny et Davies ont scellé le sort des Varois qui ont baissé de pied après la sortie sur blessure de Wilkinson. Toulon termine mal sa saison.
A la 46e minute, le match aurait pu être quasiment plié. Les Toulonnais avaient en tout cas l’opportunité de faire le break et de s’envoler vers un succès en Challenge européen. Le RCT menait 13-6 et Jonny Wilkinson tentait une pénalité des 22 mètres en coin. Celle était ratée… Et surtout l’Anglais restait au sol, touché au dos, et devait céder sa place. C’est Tom May, peu à son avantage du début à la fin du match, qui glissait à l’ouverture. Et il négociait mal un de ses premiers ballons à ce poste dans son propre en-but. Ceci offrait une mêlée à 5 mètres pour Cardiff. Après plusieurs temps de jeu, Jamie Roberts marquait (13-13). Le match était relancé. La tendance inversée et Toulon sous pression. Jusque-là, les Varois méritaient pourtant leur avance au score. En effet, ils s’étaient montrés dominateurs dès l’entame du match.
Dix secondes de jeu… Et déjà une première occasion d’essai pour les Toulonnais. Le ton de cette finale était donné. Fernandez-Lobbe récupérait le ballon sur le coup d’envoi mais Sonny Bill Williams décidait de revenir à l’intérieur. Un choix qui s’avérait infructueux. Une action qui symbolisait la première demi-heure du RCT. Les hommes de Philippe Saint-André, s’appuyant notamment sur un alignement efficace, monopolisaient le ballon. Mais ne parvenaient pas à convertir leurs opportunités. Nouvelle illustration cinglante à la 16e minute quand Fernandez-Lobbe revenait encore une fois à l’intérieur mais n’assurait pas sa passe pour Van Niekerk. Une somme de maladresses, imprécisions et autres mauvais choix, notamment au moment d’effectuer le dernier geste, qui empêchaient les locaux (ou presque) de prendre le large. Des approximations en partie dues à la fatigue certainement… En effet, les cent minutes disputées contre Clermont une semaine auparavant a laissé des traces pour les joueurs reconduits, à l’image d’un Joe Van Niekerk inhabituellement brouillon dans ses prises d’initiative.
L’absence de Contepomi sur le banc…
PSA avait modifié son XV de départ pour récompenser plusieurs joueurs qui ont participé à l’ensemble de l’aventure européenne et qualifié Toulon pour cette finale. Et le RCT a paru manquer de liant et de cohérence, et trop souvent chercher la solution individuelle. Certains avaient néanmoins envie de prouver. Des acteurs peu habitués aux honneurs confinés dans les rôles de « morts de faim » comme l’ailier Jérémy Sinzelle, particulièrement en vue en première période. Pour le reste, l’équipe du président Boudjellal peut toujours s’appuyer sur ses individualités capables de faire la différence à tout moment… Alors que Jonny Wilkinson venait de réussir une pénalité de 50 mètres en coin (32e) ramenant le score à 6-6, Sonny Bill Williams faisait parler son talent. Au terme d’une magnifique action initiée par une relance des Varois dans leurs propres 22 mètres, il recevait le ballon dans les 22 gallois (37e). Le reste : du grand art. Deux crochets intérieurs pour le premier essai du match. Et sa formation regagnait les vestiaires avec sept points d’avance (13-6).
En face, les joueurs de Cardiff n’étaient pas vraiment dangereux. Ou presque. Oui mais… Eux étaient parvenus à scorer sur chacune de leurs intrusions dans le camp toulonnais durant la première demi-heure. Au total, elles furent au nombre de deux, pour autant de pénalités (6e, 23e). Oui mais… Après la sortie de Wilkinson et alors que les imprécisions varoises se multipliaient encore, les Gallois ont pris confiance et démontré qu’ils étaient capables de pratiquer un jeu offensif. Au terme d’une action interminable marquée une multitude de temps de jeu et prises d’intervalle, Leigh Halfpenny marquait en coin (65e). Et Cardiff menait alors 21-16 ! A cet instant-là, Saint-André devait regretter d’avoir fait rentrer certains cadres tard dans cette finale (Mignoni, Emmanuelli, Suta, Kefu) et surtout de ne pas avoir placé Felipe Contepomi sur le banc (il devait choisir entre lui et Fernandez-Lobbe dans le groupe, ndlr). Surtout que le deuxième ligne Bradley Davies allait tuer le suspense à la 68e minute (28-16).
La révolte tardive des Varois et l’essai de Thomas Sourice (78e, 28-21) n’y changeaient rien. Au terme d’une magnifique saison et une semaine après sa désillusion en championnat, le RCT a encore chuté sur les dernières marches. Mais il faut dire que Toulon n’a pas montré son véritable visage ce dimanche au Vélodrome… Ni sa meilleure formation ! Le staff pourra longtemps le regretter. Triste sortie pour Umaga.
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