Philippe Saint-André ne cesse de le répéter : Toulon reste un «puceau» sur la scène continentale. Le déplacement du RCT dans l’antre de la Red Army fait partie de ces voyages qui permettent un apprentissage en marche forcée. Après avoir dominé les Ospreys à Mayol (19-14), les hommes de Mourad Boudjellal s’attaquent à un autre gros client. Le plus costaud de la poule avec une carte de visite qui parle à elle seule. Quatre finales pour deux titres (2005, 2008), la province de l’Ouest de l’Irlande reste ce qui se fait de mieux au pays.

Malgré un palmarès bien garni et une pléiade d’internationaux, le Munster aborde son rendez-vous face à Toulon dans le doute. Battus par les London Irish le week-end dernier (23-17), les Munstermen sont conscients qu’un nouvel échec anéantirait grandement leur avenir en H Cup. Un mal dont compte bien profiter le RCT, totalement décomplexé. «Nous restons sur cinq succès de suite, avoue Joe Van Niekerk, très lucide sur les possibilités varoises en terre étrangère. Gagner en Irlande serait historique, c’est dans nos cordes.»

«Un deuxième Mayol»
Quand les équipes françaises affrontent le Munster, elles savent à quoi s’attendre. Un gros combat d’avants avec des Irlandais très efficaces sur les rucks et solides en conquête. «Il faut être prêt à se livrer une grosse bataille», avoue Rory Lamont. Pour le reste, la science du jeu au pied de Ronan O’Gara peut faire la différence, même si l’emblématique Paul O’Connell, le demi de mêlée, Tomas O’Leary ou le talonneur Flannery sont blessés et donc absents pour ce rendez-vous.

Avec ces forfaits, le Munster n’est plus aussi effrayant, mais peut compter sur le soutien indéfectible des 28000 personnes présentes à Thomond Park. Un apport essentiel et dont devront se méfier les Toulonnais. «Les spectateurs seront chauds, lance Aubin Hueber. Il faudra rester solides dans nos têtes et faire face à une agressivité parfois malsaine.» Un avis partagé par Philippe Saint-André. «On ne devra pas disjoncter dans cette ambiance hostile, assure l’entraîneur du RCT. Thomond Park, c’est le Mayol irlandais.»