Le directeur du rugby sur Canal +, Eric Bayle s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Olympique au sujet de la fameuse demi-finale de Top 14 entre le Rugby Club Toulonnais et Clermont de 2010, au Stade Geoffroy-Guichard de Saint-Etienne.

Dans un premier temps, ce-dernier se rappelle de la température glaciale en plein mois de mai. Extrait:

« Mon premier sentiment, ce fut la surprise. On arrivait de Montpellier où avait eu lieu l’autre demie entre Toulouse et Perpignan la veille, et où il faisait très chaud. À Saint-Étienne, le temps était glacial et le contraste saisissant. C’était l’hiver, ce qui est antinomique des phases finales. C’était à Geoffroy-Guichard, un stade mythique qui, pour les Français d’une certaine génération, est à part. Le rugby à Saint-Étienne, c’était rare. Il n’y avait pas la température des phases finales mais le chaudron, qui était bourré jusqu’à la gueule, posait le cadre d’un rendez-vous pas comme les autres. On a vite senti que ça ne ressemblerait pas à ce qu’on voyait d’ordinaire. On disait dans les commentaires qu’on assistait à un match phénoménal, mais il n’était meublé que par des pénalités… Jusqu’à l’essai de Zirakashvili à la 65e. »

Concernant l’essai de Davit Zirakashvili accordé à tort par l’arbitre Jérôme Garcès, Eric Bayle précise avoir rapidement constaté que l’arbitre effectuait une terrible erreur.

Il affirme que la procédure vis-à-vis de l’arbitrage vidéo s’était montrée terriblement inefficace. Extrait:

« On l’a constaté tout de suite et on sentait d’emblée que ça n’allait pas déboucher sur la vidéo, laquelle était récente. Avec le recul, on se dit : « Quelle procédure inefficace ! » Cette action était vue par des milliers de gens et le seul à ne pas la voir, c’était l’arbitre. En rugby, ça arrive assez rarement mais là, il y avait un cas d’école qui s’est heurté à un non-sens pratique. Le ralenti était très parlant et les spectateurs l’ont aperçu sur les écrans géants, comme Mourad Boudjellal qui demandera la vidéo. Il faisait le signe et c’était une séquence forte en termes de télévision. »

Une chose est sûre : l’ambiance était exceptionnelle. Il précise d’ailleurs avoir passé un moment exceptionnel aux côtés de Thomas Castaignède. Extrait:

« On a commenté toutes les prolongations debout avec Thomas Castaignède, qui était à mes côtés à l’époque. On ne pouvait plus être assis, car on ne tenait pas en place. »

Eric Bayle a ensuite détaillé le drop de 55 mètres passé par Brock James. Extrait:

« La longueur était folle mais la trajectoire encore plus incroyable. Ce ballon a fui les poteaux avant de revenir. Ce n’est pas un drop de 10, c’est un drop de fou… Il n’était pas préparé et mûri par les avants. Pour moi, c’est le sommet de Brock James en France. »

Selon Eric Bayle, ce Toulon – Clermont représente le plus grand match de phase finale des vingt dernières années. Extrait:

« On a fini dans un état d’euphorie. C’était un moment fort. On s’est dit qu’on avait bien travaillé parce qu’on n’avait rien raté et qu’on avait raconté une très belle histoire. C’est le plus grand match de phase finale des vingt dernières années. Il y avait tout : le suspense, le casting, la dramaturgie, la petite polémique arbitrale toujours nécessaire aux grands souvenirs. »