Toulon a craqué sur la dernière touche du match

Toulon a craqué sur la dernière touche du match

Le dimanche 26 avril 2015 à 15:40 par David Demri

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toulonLa Rochelle s’est imposée dans les arrêts de jeu face à Toulon, sur une pénaltouche, alors que son talonneur remplaçant, Benjamin Geledan, venait de se déchirer un mollet. Invraisemblable scénario !

Et dire qu’on a failli rater ça, ce dégoupillage général. Ç’aurait été couillon tant cette image de Malietoa Hingano fonçant vers la barrière et les supporters du fond de l’en-but, devant la tribune Jackson, après l’essai de la victoire marquera cette saison. Fils d’une Samoane et d’un Tongien, cet Australien de vingt-deux ans arrivé comme joker médical en octobre a peut-être sauvé la peau du Stade Rochelais en Top 14. Ça valait donc ce débordement, avec des coéquipiers sur le dos et des supporters ayant perdu temporairement toute lucidité. « Je crois bien que le public est entré sur le terrain sur la dernière action. L’arbitre n’a pas vu qu’on était plus nombreux que Toulon, plaisante Patrice Collazo. Mais il nous fallait bien ça, tout, pour l’emporter. »

On se répète, cet essai inscrit à 15 000 aurait pu ne pas exister. Il n’est pas chanceux mais miraculeux. La « B » toulonnaise qui s’était pointée à Marcel-Deflandre pour « gagner et prendre de l’avance sur Clermont » (Michalak) tient encore le morceau, à la dernière minute. Oh, de seulement quatre points, à quatorze – jaune pour Gorgodze – mais le RCT est presque en demi-finales du Top 14 à cet instant. Sauf qu’il ne sort plus de ses 22 mètres. Quatre touches lancer rochelais à colmater. La Rochelle n’a pas su conclure sur les trois premières, le scotch varois est gaillard. Voilà une mêlée. Pascal Gaüzère, l’arbitre fin comme un marathonien, dit que c’est la faute des Toulonnais, et pis c’est tout. Bon…

COLLAZO : « QUAND “GLOBUS” VIENT, ON GAGNE 10 % DE PRÉCISION AUX LANCERS »

Vous avez déjà entendu 15 000 personnes retrouver espoir, mais le vrai, le grand, en même temps ? Ben c’est une dinguerie. Une fureur. Un cri plus qu’un chant : « Ici, ici, c’est la Rochelle ! » « On s’est resserrés avant mon lancer pour bien entendre les consignes,explique Benjamin Geledan, le talonneur remplaçant, entré à la 65e. Je me voyais mal essayer d’écouter depuis le bord de touche, à 15 mètres. » Pendant que ses joueurs parlementent dans les 22 mètres, Patrice Collazo gueule plus fort que toute la Charente-Maritime réunie : « En touche ! en touche ! » Il reste deux secondes au chronomètre… « Je les voyais prendre leur temps ! Si la sirène retentit, le match est terminé. Et perdu. C’est le demi de mêlée qui tape en touche… » Ce n’était pas prévu mais tant pis, plus le moment de glandouiller, pam ! Berger a mis un shoot.

« C’est la touche la plus importante de ma carrière, confie Geledan, vingt-cinq ans, originaire de Lannemezan. Je sais bien, à ce moment-là, que c’est la balle de match. » On le revoit alors, la veille, 9 heures du mat’, prenant la leçon avec Akvsenti Giorgadze. Oui, cet ancien talonneur géorgien de Toulouse, consultant auprès de l’équipe de France depuis deux saisons. « Ça fait trois ans et demi qu’il intervient chez nous, expliquait Collazo vendredi matin pendant que “Globus” (*), son surnom, préparait sa séance avec une précision diabolique. Ça fait un petit moment qu’il n’est pas venu, pris par le Tournoi avec les Bleus. Mais j’ai senti que nos talonneurs en avaient besoin. » Le manager rochelais rappelait alors la difficulté du poste de talonneur, sa spécificité : « Même quand ils sont fatigués, qu’ils viennent de charger en mêlée, il leur faut lancer droit. » Affreux. Un exercice à rapprocher du buteur qui tape fatigué… sans passer par la case mêlée. « Quand je dis à Forbes (le titulaire) et Geledan que “Globus” vient, on gagne déjà 10 % de précision aux lancers. Ça peut compter. » Tu parles ! « Cette séance avec Akvsenti, c’était super s’enthousiasme Geledan. On bosse bien tout seul, mais quand il est là, surtout la veille d’un match, ça nous donne une grande confiance, jusqu’au lendemain. Bien sûr, je ne pense pas à lui sur la dernière touche, mais le bon geste est imprimé dans ma tête. »

Le « talon » va le réussir, encore une fois. Mais pas tout de suite. Sur la mêlée précédente, il a craqué. Physiquement. « Je me suis déchiré le mollet droit », raconte-t-il. Au téléphone, car on l’a conduit au plus vite passer une échographie après la rencontre. « Le muscle s’est désinséré, j’en ai au moins pour trois semaines d’arrêt. » On se pince. Quand on disait miraculeux… Le Stade Rochelais décide une touche à six, sur Loann Goujon. Le numéro 8 des Bleus rit nerveusement : « Forcément, je me dis que c’est la balle de match. Soit tu marques et tu gagnes, soit… Il fallait assurer. Après, il y a “Mali” (Hingano) dans l’en-but, ce moment de partage avec ce public qui nous a poussés jusqu’à la 81e minute. » Mais encore faut-il que Goujon capte ce ballon. Geledan, au sol, se relève de la mêlée précédente. Tous ces lancers, pendant cinquante minutes avec “Globus”, pour rien ? « Je suis allé vers la touche en boitillant. J’ai serré les dents et j’ai lancé ! » Vers le maintien, peut-être. La folie, c’est sûr.

Source: lequipe.fr

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4 Commentaires

  1. figat?ellijean 26 avril 2015 at 15h- Répondre

    On dirait qu ils ont gagne la cdm alors qu ils sont meme pas assures du maintien

    • lolo1963 26 avril 2015 at 16h- Répondre

      Il y a plus que du boulot en touche et dans la réception des ballons personne ne peut dire le contraire

      GO TOULON :pissedoff: ROUGE :yawn: NOIR :rotfl: :rotfl:

  2. laronde 26 avril 2015 at 17h- Répondre

    Bien joué La Rochelle. Mais l’arbitre avait décidé de donner un petit coup de pouce avec le carton jaune contre Gorgozhe, puis des pénalités à répétition contre le RCT. Et La Rochelle a sût saisir sa chance d’un gentil arbitrage à la maison en fin de match!

  3. chepa 27 avril 2015 at 00h- Répondre

    C’est malin de se moquer, si Toulon jouait le maintien vous seriez aussi heureux de cette conclusion plus que méritée. 4 essais quand même.