Le 13 novembre 2015, le rugbyman professionnel Aristide Barraud était touché par trois balles de kalachnikov devant le restaurant le Petit Camdodge. Depuis ce soir d’horreur, son obsession était de rejouer au rugby. Malheureusement, il doit renoncer à son métier et sa passion. Son corps meurtri ne peut supporter les cadences et la douleur.

Après « un an et cinq mois de lutte et de sacrifice, d’espoir, de temps consacré à atteindre un objectif qui signifiait un retour à la vie de tous les jours perdu dans un moment de folie », le rugbyman Aristide Barraud doit renoncer à son rêve de rejouer au rugby.

Aristide Barraud c’est ce jeune rugbyman français formé au Stade Français, évoluant dans l’équipe italienne de Mogliano, club de Venise, qui fut très gravement blessé lors des attentats du 13 novembre par un des commandos sanguinaires qui tirèrent à la kalachnikov sur la foule rassemblée sur les terrasses des bars et des restaurants.

Aristide fut touché de plein fouet par trois balles : une balle dans la jambe, une autre dans le pied, la 3e dans le flanc lui perfore le poumon.

Le rugby m’a sauvé la vie

Depuis qu’il a survécu à l’enfer, Aristide n’avait qu’une obsession : rejouer au rugby. Il a tout entrepris pour cela. Sué sang et eau, lutté contre la douleur de son corps meurtris. « Un chemin fou », comme il le décrit.

Malheureusement, Aristide Barraud doit renoncer à sa carrière. Il l’a annoncé ce jeudi dans une lettre publiée sur le site de son club. Préférant ce mode de communication aux interviews.

« Le rugby m’a sauvé la vie, l’idée de revenir à jouer m’a sauvé la vie. Il m’a aussi tenu loin du cauchemar de la folie. Mais maintenant, je dois écouter ce que mon corps me dit depuis un certain temps. Je suis arrivé à la limite et je n’entends plus la dépasser », déclare le jeune joueur.

Comme il l’expliquait déjà dans le magnifique documentaire Alice et Aristide, qui évoquait sa renaissance et celle de sa sœur, il assure ressentir des douleurs qu’il n’aurait « jamais imaginées ».

Mais aujourd’hui son corps dit stop. Aristide ne peut plus supporter les charges de travail liées à la pratique du rugby. La faute à ses très graves blessures et aux traitements reçus pour le maintenir en vie.

Aristide Barraud préfère renoncer car continuer à en demander tant à son corps représente un risque pour sa vie. « Je ne veux pas prendre le risque de mourir sur le terrain devant mes proches », déclare t-il.

Aristide Barraud tourne donc la page, mais assure qu’il reviendra au rugby. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.

Source: ouest-france.fr