Aussi entier sur le terrain qu’en-dehors, il a évacué l’analyse de ce match en quelques phrases : « La première mi-temps fut ratée. En défense, on ne s’engage pas et on se consomme dans les rucks. On va le dire clairement, je pense qu’on s’est échappé. Et contre des mecs meilleurs que toi, si tu ne mets pas tout, il y a vingt points d’écart. »

Thomas Sanchou a le mérite de la franchise. Lui, actif et percutant, a pourtant été l’un des seuls Brivistes à surnager à Mayol. Ceci pour son retour à la compétition plus de trois mois après sa dernière apparition, au Stade français fin novembre, à cause d’une vilaine blessure aux ischios. « Je me sais fort mentalement et il m’est arrivé de serrer les dents mais là, c’était trop de douleur. Déchirure et pubalgie, je n’ai pas eu le choix. » Un crève-coeur pour celui, qui comme il le confirme, a décidé de mettre un terme à sa carrière en juin prochain.

« SPORTIVEMENT, JE NE SUIS JAMAIS DESCENDU »

Sanchou a en réalité tenté un pari dans l’espoir de revenir plus vite sur les pelouses du Top 14. « Au départ, le chirurgien m’a dit qu’il fallait opérer. J’avais les boules. C’est ma dernière saison, je voulais profiter… Alors j’ai refusé l’opération et j’ai bien travaillé avec le kiné. J’ai préféré souffrir un peu. »

Un seul objectif en tête pour ses ultimes mois dans l’univers professionnel : le terrain. Une obsession. Et un premier défi personnel : « Je voulais encore affronter les plus grandes équipes. Toulon bien sûr mais j’ai envie d’aller à Toulouse ou Castres également. Puis j’aimerais disputer le dernier match contre le Stade français et ainsi finir en beauté. » Manière de clôturer ce chapitre de sa vie. « Cela fait treize ans que j’évolue au haut niveau. Je crois vraiment que j’ai fait le tour. J’ai beaucoup réfléchi avec ma femme et mes enfants et nous en sommes venus à dire que c’était fini. On ne veut plus donner pour le rugby. On va retourner dans la Vallée d’Ossau, à côté de Pau. C’est là-bas que j’ai connu mon épouse, que nous avons tous deux nos familles… »

Mais avant la retraite pyrénéenne, il est un dernier challenge à relever pour ce compétiteur hors pair : le maintien de Brive dans l’élite. Plus qu’un contrat, un engagement moral. « Sportivement, je ne suis descendu avec aucune équipe depuis le début de ma carrière. La seule fois, c’était avec Albi pour des problèmes financiers. Faire reléguer Brive serait un déshonneur pour moi. Ce club mérite le Top 14. » Et peut compter sur un Sanchou déterminé.

Source: Midi Olympique