L’ex-rugbyman français Thomas Castaignède s’est confié dans les colonnes du Midi Olympique au sujet du quart de finale Européen à venir entre Clermont et Toulon. Pour cela, il s’est amusé à comparer les deux ouvreurs du XV de France que sont Camille Lopez et François Trinh-Duc.

En ce qui concerne le rôle de buteur, il donne l’avantage à Camille Lopez. Il propose d’ailleurs à François Trinh-Duc de ne plus butter. Extrait:

« On oppose là un buteur naturel à un buteur forcé. Camille Lopez aime cet exercice et cela se ressent jusque dans son attitude. Avec une posture plus renfermée, la tête baissée et en frappant fort dans le ballon, il obtient une frappe puissante et très droite. Trinh-Duc, lui, ouvre les épaules et passe sous son ballon, par un mouvement de balancier. Mais les résultats ne sont pas toujours là. Je lui conseillerais presque d’arrêter le tir au but. Cela lui nuit, il y perd de la confiance et cela peut altérer les regards extérieurs sur ses performances. »

Dans le secteur de la défense, il donne l’avantage à François Trinh-Duc, même s’il estime qu’il y perd justement trop d’énergie. Extrait:

« Je trouve que Lopez a fait d’énormes progrès, ses défaillances supposées ne me semblent plus être une évidence et il répond, selon moi, aux standards internationaux. Pour Trinh-Duc, on sent qu’il aime s’investir dans ce secteur mais je trouve qu’il y perd trop d’énergie. Il semble compenser de la frustration offensive par du combat. C’est un excès de générosité, difficile de lui reprocher mais il devrait garder plus de recul. »

Plus généralement cette fois-ci, Thomas Castaignède compare les deux joueurs. Extrait:

« L’ascension de Trinh-Duc s’est faite très tôt et comme une évidence. C’est un joueur naturellement doué, instinctif. Mais c’est aussi quelqu’un qui a une énorme force de caractère. Il a été monté en flèche, puis critiqué. Il s’est aussi beaucoup blessé et, à chaque fois, il s’est relevé. Camille Lopez a un profil différent de par son parcours. Il s’est construit plus longuement, en commençant chez les amateurs, à Mauléon. Il a travaillé dur pour mériter ce qui lui arrive. Résultat, c’est un joueur peut-être plus complet. Plus gestionnaire, en tout cas. Naturellement moins doué mais plus accompli. La finalité: ce sont deux joueurs qui répondent aux standards internationaux. Reste à savoir ce que la France attend de son demi d’ouverture ; notre rugby n’a jamais tranché ce qu’est, pour lui, un n°10. Il ne forme pas d’ouvreur qui corresponde à un modèle choisi mais cherche des joueurs qui savent tout faire. Or, ils sont rares… Même Wilkinson, avec son immense talent, entrait dans une case bien particulière. Il faudrait commencer par décider quelle case on veut remplir… »