Thierry Louvet : « On a une identité dont on est fiers et que l’on revendique »
Thierry Louvet : « On a une identité dont on est fiers et que l’on revendique »
Le jeudi 14 mai 2020 à 10:20 par David Demri
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L’ancien troisième ligne du Rugby Club Toulonnais, Thierry Louvet s’est confié dans les colonnes du Midi Olympique pour évoquer la folie de Mayol lorsqu’il était encore joueur.
Ce-dernier indique dans un premier temps que les supporters Toulonnais ne sont pas paranos comme certains peuvent le penser. Il rappelle que Toulon est un ancien bagne. Extrait:
« Ce n’est pas de la paranoïa. Chez nous, c’est un ancien bagne. La ville est coincée entre la montagne et la mer. Il n’y a que peu d’accès. On est seuls ici, et on a une identité dont on est fiers et que l’on revendique. »
Il se rappelle les sorties des vestiaires du Rugby Club Toulonnais avec une foule en délire. Extrait:
« Cette sortie des vestiaires, c’était un moment à part. Dès que l’on ouvrait notre porte, on entendait un grondement qui s’intensifiait à mesure que l’on avançait dans le couloir : « Tou-lon, Tou-lon, Tou-lon… » Pour moi, c’était le battement du cœur du stade, et de toute la ville. Cela nous galvanisait, au point de vouloir traverser n’importe qui. On voulait être craints, et le public nous y aidait. »
L’ancien joueur Toulonnais et restaurateur Fabio Pedri explique que les gens de Besagne étaient les supporters les plus virulents. Extrait:
« Ce fameux « On nous veut du mal », ou « On dérange », a toujours été notre moteur à Toulon. Besagne est un quartier populaire, peuplé de travailleurs, de besogneux, où l’on trouve le marché de poissons. Les gens de Besagne étaient les supporters les plus virulents, les plus passionnés. »
Il se remémore d’une sortie de vestiaire des joueurs Toulonnais lorsqu’il était encore tout jeune. Il s’en rappellera à vie. Extrait:
« J’étais minot. Avec mon équipe poussins, on venait de jouer un match en lever de rideau. Notre vestiaire était juste en face de celui de l’équipe première. On nous demandait de rester silencieux, parce que les seniors se préparaient. Mais de ce vestiaire, on entendait des cris, des bruits bizarres et dehors, comme des bruits de guerre qui venaient des tribunes. En tant que gamins, cela nous faisait bizarre. Cela nous a profondément marqués aussi. Et stimulés bien sûr. C’est la tribune Bonnus qui donnait le tempo. Celle située en face de la présidentielle, donc la plus populaire. C’est là où l’on trouvait les supporters les plus virulents. Un jour, Bruno Motteroz m’a expliqué que c’est au moment où les supporters de la Bonnus apercevaient les chaussettes rouges des joueurs dans le couloir menant au stade que ce dernier s’embrasait d’un coup. C’était le signal. »
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Le rugby a perdu son identité, pas seulement à cause du professionnalisme, mais aussi de l’évolution de la société. Ce qui était admirable il y a 20 ans est scandaleux aujourd’hui. Le politiquement correct et la médiatisation ont créés une distanciation sociale bien plus tôt et bien plus grave que celle du Covid-19. Voir Thierry coller une mandale à Lhermet ou s’essuyer les crampons sur Kacala était jouissif pour tout un peuple dans les tribunes. Aujourd’hui voir Vahaamaina donner un coup de coude à la con l’envoie au tribunal des flagrants délires.
On aime…
total respect pour mon ami la louve qui n ‘était pas qu un guerrier sur le terrain mais aussi un beau joueur de rugby…. j ai encore en tête ce quart de finale de fou à Narbonne contre Tarbes où en fin de match sur une attaque désespérée pour revenir au score il fait nous fait une passe à la SBW au lieu d aller péter et essai …….
Je me souviens de ce quart de finale a narbonne, j etais dans les tribunes avec ma maman, inoubliable, a quelques minutes de la fin, il faut remonter 12 points, et on le fait, on gagne, magnifique!!! Encore des frissons en y repensant.
Plus il avait les cheveux mouillés en entrant sur le terrain, plus il chargeait tôt… et il n’avait pas souvent les cheveux secs!
Ce match à Narbonne, j’y étais aussi..
Ce grand coup de pompe de Jehl, je m’en souviendrais à vie..