Le troisième ligne et capitaine du Stade-Toulousain, Thierry Dusautoir s’est confié dans les colonnes du Midi Olympique, ce vendredi, avant d’affronter Toulon à Ernest-Wallon samedi après-midi, dans le cadre de la 10ème journée du Top 14.

Quels sont les mots d’un capitaine pour éviter la décompression après une victoire à Wembley contre les Saracens ?

« L’adversaire suffit à assurer la motivation: on reçoit le champion d’Europe en titre et actuel leader du Top 14. Il n’en faut pas beaucoup plus pour se rendre compte de ce qui nous attend. Et il n’ y a pas beaucoup de chemin à faire pour réaliser que le RCT aura la volonté de gagner et les moyens de le faire. Cardiff est un match que Toulon aurait dû gagner. La frustration aidant, ils vont vouloir faire un résultat ici. »

Estimez-vous pouvoir être portés par votre succès chez les Saracens ?

« Ça peut nous aider. Mais il faut bien regarder la physionomie du match. Nous aurions pu perdre et passer un week-end différent. Il faut relativiser tout ça. Nous sommes dans un « tube » avec des matches de très haut niveau. Là, ce sera l’apogée contre Toulon. Il faudra le même investissement, sinon plus. Par rapport au contexte, le RCT va venir avec de la colère.. Il faudra être prêt à y faire face. Je ne sais pas quelle équipe sera alignée. Mais à regarder l’effectif du RCT, je sais que beaucoup de clubs aimeraient pouvoir compter sur ceux qui sont soit-disant remplaçants… ils sont presque tous internationaux. Il n’y a pas d’équipe bis à Toulon. Et ceux qui seront-là, à Ernest-Wallon, ne viendront pas simplement pour passer un week-end à Toulouse. »

Mais si Toulon laisse des internationaux au repos et aligne des joueurs issus de la formation, le RCT n’a pas non plus la même dimension…

« Pierrick Gunther énervé vaut bien un Chris Masoe. On doit se concentrer sur ce qu’on maîtrise, ce que l’on sait faire et on doit travailler avec le maximum de sérieux, quelle que soit l’équipe alignée en face. »

La possibilité de récupérer le statut de leader vous interpelle-t-elle ?

« Ce ne serait que la conséquence. Il faudra un investissement maximal. Le reste, on le verra en suivant. Mettre la charrue avant les bœufs n’aiderait personne. »

Le bonus offensif fait figure de tarif maison cette saison à Toulouse: sentez-vous que l’équipe considère comme un challenge de prolonger cette série ? 

« Non. Réussir un bon match serait déjà super. Nous n’avons pas encore joué une équipe du niveau de Toulon cette saison, à l’exception peut-être du Stade-Français qui arrivait dans la peau d’un leader. Ce jour-là, il avait fallu, pour s’imposer, réussir un match salué par tout le monde. Il faudra au moins ça pour penser gagner. Le bonus offensif, on y pensera éventuellement, selon la physionomie… »

Guy Novès n’est pas apparu détendu mercredi…

« Cela démontre bien l’enjeu de ce match et le type d’équipe que l’on s’apprête à rencontrer: un monstre du championnat. Il y a inévitablement du stress. »

Frédéric Michalak en dit autant à l’égard de Toulouse…

« C’est son jeu. »

Il peut dire autant de vos paroles…

« Le champion d’Europe, c’est Toulon, qui a aussi été finaliste du championnat de France. On ne peut pas dire que Toulouse a dominé ces derniers mois comme Toulon a pu le faire. A Cardiff, je répète que Toulon aurait pu gagner. La frontière est mince. Je note que Ernest-Wallon sera plein et ce n’est pas par hasard. »