Tempérament toulonnais et maîtrise toulousaine
Tempérament toulonnais et maîtrise toulousaine
Le samedi 11 février 2012 à 12:03 par David Demri
Publicité
« S’il avait été avec nous, il aurait fait partie des rudes ! » Venant de Thierry Louvet, c’est le plus beau des compliments. Ça s’adresse à Yoann Maestri, deuxième ligne du XV de France, qui sera titulaire ce soir face à l’Irlande pour la première fois d’une carrière internationale entamée le week-end dernier, comme remplaçant, contre l’Italie. À 24 ans, le néo-capé, bien qu’engagé au Stade Toulousain depuis 2009, est le premier Varois à enfiler le maillot bleu depuis la fin de carrière de l’ailier Christophe Dominici il y a quatre ans.
« Ce n’était qu’une question de temps, relève » Domi ». Je pensais même qu’il aurait pu faire la Coupe du monde 2011. Il a des qualités et un potentiel exceptionnel, de par son tempérament, de par ses capacités athlétiques qui lui permettent de se déplacer beaucoup malgré son gabarit (2,01 m, 119 kilos, NDLR). Il y avait juste un bagage technique à améliorer, mais le tempérament, il l’avait. Là où il a été formé, on demande disons » l’essentiel » à un avant. »
Thierry Louvet, l’« Indien de la Rade », 49 ans aujourd’hui, reconnaît le « gène toulonnais » chez le garçon de Carqueiranne. « C’est ici qu’il a fait ses premières armes, il a ça au fond de lui. On a tous cette fibre-là. » L’ancien troisième ligne du RC Toulon parle bien de la fibre d’un jeu physique et agressif, qui a fait la réputation sulfureuse du rugby toulonnais : « À l’époque, le sport nous permettait d’extérioriser la part de violence qu’on portait en nous. Notre réputation de violence n’était pas exagérée », assume celui qui ramena deux fois le bouclier de Brennus dans la rade aux côtés d’Eric Champ (1987, 1992).
« C’est clair que, quand on l’a regardé jouer à ses débuts, Maestri nous a semblé incarner plus le rugby toulonnais historique que le jeu à la toulousaine, sourit Thierry Louvet. Mais le rugby a changé et c’est bien qu’il ait appris la maîtrise. Il reste un vrai combattant, ce qui est important pour un deuxième ligne, mais il participe de plus en plus au jeu. Et en mêlée, il a une belle caisse aussi… »
« Novès l’a modelé »
Président du RCT dans les années 1990, Loris Pedri relève : « Il est courageux, hargneux, agressif, parfois un peu trop, c’est bien un Toulonnais ! Maintenant, ce n’est plus comme dans les années 1980, quand on allait à Grenoble et qu’il y avait vite fait six Grenoblois couchés par terre sur le terrain… Quant à Maestri, il s’est assagi depuis qu’il est à Toulouse. Guy Novès (manager général du Stade Toulousain, NDLR) l’a modelé, il est en train d’en faire un grand joueur. »
Ce que le nouveau Bleu a appris depuis qu’il est à Toulouse, l’ancien joueur et entraîneur toulonnais Daniel Herrero le résume ainsi : « Il était brut de décoffrage et, au Stade Toulousain, ils ont su le façonner. Il a eu une grande chance d’y aller. S’il était resté chez nous, il n’aurait peut-être pas percé à ce niveau. » L’homme au bandeau rouge poursuit : « Il me rend une tête et quelques kilos. Il a un physique impressionnant, alors bien sûr qu’il fait mal. Il était peut-être un peu brutal au début, mais c’est un garçon intelligent qui ne va pas compromettre sa carrière comme ça. »
L’intéressé a reconnu, cette semaine, les efforts consentis dans le domaine de la discipline. « Par rapport à mes premières années, c’est indéniable. Ça faisait partie des choses que je devais travailler. Les entraîneurs que j’ai connus à Toulon puis à Toulouse m’ont tourné vers cet aspect pour ne pas pénaliser l’équipe et le travail collectif. Et puis devant, il y a aussi une certaine expérience, une certaine maturité qu’il faut avoir sur des postes comme le mien. »
Ce soir, aux côtés de Pascal Papé, il devra en découdre avec la 2e ligne irlandaise O’Connell – O’Callaghan. « Magnifique, pour un baptême du feu », siffle Daniel Herrero.
Sud Ouest
Publicité
Comments are closed.
J'espère qu'il reportera nos couleurs un jour!
Faut pas trop rêver…
fiere de toi mon yoyo
Pour moi c un très bon. Mais il a trahi les notres et avec plus de patience il aurait fait parti du projets actuel et il serait quand même en bleu
Je crois pas que nous aurons la chance de le revoir porter le maillot du RCT, ou alors pas avant un sacré bail. C'est dommage mais il faut reconnaître qu'il a saisi une opportunité en or à une époque où le RCT était encore exsangue. Toulon l'a formé, Toulouse l'a fait grandir. Je lui souhaite de briller avec les Bleus, et j'espère qu'il fera parti des cadres pour la prochaine Coupe du Monde.
Ben ça dépend ce qu'il veut faire. Tant qu'il veut jouer en bleu il faut qu'il reste à Toulouse. Dès qu'il reviendra à Toulon sa place en EDF sera plus compliquée…