A 48 heures du retour de l’enfant prodige sur ses terres natales à l’occasion de la demi-finale de H-Cup entre les Saracens et Toulon (16 h), Johnny Wilkinson reste l’idole du peuple anglais même s’il est peu présent dans le Hall of fame de Twickenham. Explications et reportage.

Le moment est solennel. Philip McGowan enfile ses gants et ouvre la précieuse boite avec attention. A l’intérieur, un ballon. LE ballon. Celui-là même que Jonny Wilkinson expédiait entre les poteaux en finale de la Coupe du monde 2003 contre l’Australie. Celui de la victoire. La précieuse relique n’est pas encore exposée dans le musée de Twickenham. Il le sera au moment de la réfection des lieux. Peu de traces donc de celui qui est devenu l’idole d’un peuple. Le nom de Jonny Wilkinson n’apparait même pas sur le Hall of Fame des illustres joueurs ayant foulé la pelouse londonienne. Seule une photo dans la salle des trophées rappelle l’importance du demi d’ouverture de Toulon.

« Il y a trois ans, nous avons organisé un sondage pour savoir qui avait été le meilleur à avoir joué à Twickenham, se souvient McGowan. Martin Johnson a gagné, mais j’ai reçu de nombreux coups de téléphone et d’emails de gens qui se plaignaient et qui demandaient où était Jonny Wilkinson et pourquoi n’était-il pas dans les candidats. » La raison est toute simple : il n’est pas éligible pour ce sondage car il n’est pas à la retraite. « La prochaine fois, il sera inclus, et pas de doute qu’il sera le favori à la victoire », conclut McGowan. Car le joueur de 33 ans ne manque pas de fans. Même si l’ancien élément de Newcastle n’a jamais évolué dans la capitale anglaise. La preuve que la sélection est au-dessus de tout.

Une femme a pleuré devant lui

Jonny Wilkinson c’est 91 sélections dont 42 disputées devant son public. Cette fois, c’est avec le maillot toulonnais, dans le rôle du visiteur, qu’il posera ses valises. Dans le vestiaire, toujours la même place. Celle réservée aux ouvreurs, dans un des coins de la salle. Toujours les mêmes habitudes. « Il était une machine à marquer des points pour l’Angleterre, salive Malcom, un fan. Il a gagné des matchs à lui tout seul. Il était fantastique. Il est devenu capitaine, notamment parce qu’il savait galvaniser ses coéquipiers. Jonny Wilkinson revient à Twickenham. Il revient dans sa deuxième maison. » Dans la boutique qui jouxte le stade, Betsy est d’ailleurs fin prête à retrouver l’icône locale. « Pourquoi on l’aime ? Parce qu’il est tellement beau », glisse la jeune femme qui semble en pincer pour Jonny.

Un physique, mais pas seulement. Betsy se souvient quand Jonny est venu dédicacer son livre. « Il a commencé à signer puis a terminé à 2h30 du matin, se souvient-elle. Il a dédicacé 660 bouquins, a serré la main de tout le monde et a eu un petit mot pour chacun. Une femme a même pleuré devant lui. Et pendant tout ce temps-là, il n’a même pas demandé un verre d’eau. Chaque livre était personnalisé. C’est symbolique de l’homme qu’il est. » Et preuve supplémentaire de son succès, les objets à son effigie continuent à se vendre comme des petits pains. Comme cette succession de photos encadrées et qui décomposent le drop victorieux de 2003. Celui qui l’a élevé au rang de Dieu vivant.

Source: rmcsport.fr