Stephen Parez-Edo Martin voulait jeter l’éponge face à l’enchaînement des défaites
Stephen Parez-Edo Martin voulait jeter l’éponge face à l’enchaînement des défaites
Le jeudi 8 août 2024 à 9:01 par David Demri
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Le champion Olympique Stephen Parez-Edo Martin s’est confié via Midi Olympique.
Ce-dernier est revenu sur son expérience des Jeux Olympiques de Paris qu’il a vécue avec l’équipe de France à VII.
Il explique pourquoi le rugby à VII est un sport incroyable. Extrait:
Une fois que tu es au 7, tu es beaucoup plus indépendant et tu prends une claque en maturité. Tu t’ouvres au monde, le jeu est différent, tu te prépares de manière complètement différente, en partageant ton vestiaire avec tes adversaires du monde entier, tu fais trois matchs par jour… Tous les à côté sont tellement spéciaux. Ça te nourrit d’une toute autre manière. Et ça fait de toi un autre joueur, une autre personne.
L’approche des matchs est tellement différente. Je me souviens de mon premier tournoi à Wellington. J’entre dans le vestiaire, je mets mes écouteurs et, là, j’entends de la musique à fond, je vois les mecs avec la banane, ça rigole… Là, je regarde ma montre et je dis : “Mais les gars, on entre dans 5 mn sur la pelouse.” Je m’étais remonté la pendule tout seul. Au bout du quatrième match, je n’avais plus d’énergie. J’ai pris du recul et ça allait mieux. C’est beaucoup plus sain.
Il l’affirme : l’équipe de France à VII en 2013 n’était pas du tout soudée. Extrait:
A une équipe qui n’était pas vraiment soudée. Il y avait des gars qui se connaissaient déjà du rugby à XV, d’autres qui apprenaient à se connaître sur le tas, des jeunes qui gravitaient. Il y avait un peu cette ambiance que l’on peut retrouver à XV où tu ne peux pas t’entendre avec tout le monde. Mais à l’arrivée, avec toutes ces entités, on est arrivé à former un groupe.
De mon côté, je découvrais le professionnalisme. Je côtoyais soudainement des joueurs que je voyais à la télé, de vrais athlètes avec une endurance de dingues, une grosse technique… J’ai essayé de ne pas faire tâche au début. J’ai fait mon petit bonhomme de chemin puis j’ai grappillé du temps de jeu avec les blessures de Terry (Bouhraoua) ou Vincent (Inigo)…
Il ne cache pas avoir traversé des périodes très délicates puisque l’équipe de France à VII enchainait les défaites. Extrait:
Comment dire ? C’était presque déprimant. Les victoires se faisaient rares, les matchs contre les grosses équipes étaient perdus d’avance. Oui, c’était triste, on en “chiait”… On voyait les Blacks arriver et on se disait qu’ils allaient mettre des roustes à tout le monde. Nous, on gagnait une fois sur deux contre le Kenya, le Canada… Ce n’était pas faute de cravacher. C’étaient des moments très difficiles, encore jusqu’à cette année…
Je me souviens d’une discussion avec Jérôme au début de la saison. Je lui avais dit : “Ecoute, ça m’énerve car quand je regarde ma carrière, ça fait presque dix ans que je fais du 7, je vais bientôt avoir 30 ans, et je me rends compte que je n’ai que deux titres de champion d’Europe à 7, c’est maigre. J’aspirais à plus.” Et là il m’a répondu : “Attends cette année, on va faire des grandes choses.” Heureusement que l’on a fait une année pleine car il ne m’en reste pas des dizaines.
Il explique d’ailleurs avoir envisagé de jeter l’éponge. Extrait:
Franchement, oui, il y a eu plein de moments de doute. Surtout après des blessures, des matchs perdus bêtement. Ça représentait beaucoup d’efforts, de sacrifice… Je me remémore des moments dans la chambre avec Jo (Laugel). On s’interrogeait : “Tu crois qu’un jour on pourra gagner, à quoi bon continuer alors qu’on ne fait que perdre ?” Ça ne me donnait pas envie de continuer.
Pour conclure, il raconte la qualification de l’équipe de France à VII pour les Jeux Olympiques de Rio, en 2016. Extrait:
La victoire de Rio, c’était d’y participer. Pour tous. On s’est rendu compte un peu tard que tu ne vas pas aux JO juste pour y figurer. L’envie de chercher quelque chose est arrivée juste après la victoire face à l’Australie qui était dans le top 4 mondial. L’appât de la médaille était monté naturellement. La sélection était sur une pente ascendante, il n’y a que les Fidji que l’on n’avait pas encore battus.
Nous étions enfin prêts, on avait les armes. Ça avait été une grosse désillusion face au Japon, en quart. Les Japonais pratiquaient un très beau rugby à l’époque, ils avaient une défense de dingue. On sort un très mauvais match et on le perd à la dernière seconde. La chose qui nous a permis de basculer, c’est de se consoler en se disant qu’on avait fait les JO. Autant vous dire que ça ne nous aurait plus consolé aujourd’hui. Il y avait peu d’amertume et beaucoup de positif.
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Les JO nous font connaître des athlètes âgés d’une trentaine d’années et plus. Donc, il faut respecter l’Homme (homme ou femme) et sa nature. Quand allons-nous apprendre à découvrir l’individu et son éducation reçue et pas seulement son niveau intellectuel qui fausse l’approche.