Le doyen du Top 14 en a encore sous les crampons. Il explique les raisons de son incroyable longévité.

Quel est votre secret à plus de 39 ans ?
J’approche de mes 40 maintenant. Je n’ai pas vraiment de secret. Je pense que cela m’est possible car je reste en forme. Je n’ai pas eu trop de graves blessures. J’ai été un peu blessé une fois ou deux au début de ma carrière, mais ça ne m’a pas freiné. C’est aussi et surtout une question de détermination. Si ce n’est pas le cas, on ressent les blessures, les coups, la douleur avec davantage de dureté surtout quand on vieillit… Je reste passionné par le jeu. J’ai toujours aimé le rugby depuis que je suis amateur. A cette période, j’ai avant toute chose joué au rugby car c’était une passion, sans penser à courir après l’argent. Ensuite je suis passé professionnel. Mais j’aime toujours autant ce sport.

Êtes-vous malgré tout à l’écoute de votre corps ?
Il m’est arrivé au début de ma carrière de jouer parfois alors que j’aurai dû prendre un peu de repos. Il est important de se fixer ses propres limites quand on s’entraîne. On demande parfois à des jeunes de faire beaucoup d’exercices dans la salle de gym. Ce n’est pas toujours une bonne chose surtout si un jeune doit faire des squatts et qu’il connaît des soucis de dos. Si vous ne vous connaissez pas bien, vous ne refusez alors pas des exercices que vous ne pouvez pas faire surtout quand vous débutez dans une équipe. Bref, il est très important d’être à l’écoute de son corps.

Jusqu’à quand allez-vous jouer ?
C’est une question difficile. Je ne sais pas vraiment. Pour le moment, j’ai de l’énergie. Je suis capable de jouer, mais peut-être qu’en fin de saison je répondrai que je suis exténué et que je n’en peux plus. Je n’en suis pas là. Je vis au jour le jour. Je prends le maximum de plaisir, car contrairement à d’autres joueurs, mes heures sont comptées.

Savez-vous si Wilkinson va continuer ?
Je n’en sais rien. Il faut lui poser la question.

Comment les jeunes loups du RCT vous voient-ils ?
Il faut là encore leur poser la question. Mais je sais que je suis le sujet de nombreuses blagues. Des fois j’entends des « grand-père » qui fusent (rire). Finalement, je trouve cela bien. Beaucoup d’entre eux ne savent pas vraiment que je joue depuis plus de vingt ans.

Pensez-vous, à près de 40 ans, à avoir encore à apprendre ?
Bien entendu. La beauté de ce sport fait qu’il évolue tout le temps. Les règles changent souvent. Il y a de nouvelles techniques. Il faut continuer à apprendre sinon vous reculez.

Que préféreriez-vous, gagner le Top 14 ou la H-Cup ?
Je n’ai jamais gagné le championnat de France donc j’irai plutôt dans ce sens. Mais l’un ou l’autre, je serai heureux.

Un mot sur Michalak ?
On voit qu’il a vraiment gagné en maturité. Il est sans doute un bien meilleur joueur qu’il ne l’était à ses début en équipe de France. Il démontre actuellement de belles choses. Il va être important pour le club.

Pouvez-vous comparer le RCT de cette année par rapport à celui de 2011 / 2012 ?
L’équipe a été renforcée dans le domaine qualitatif. Le RCT a perdu de très bons joueurs mais en a pris d’autres très costauds aussi. On voit aussi qu’il y a un surplus de détermination dans l’équipe. C’est normal quand vous passez si près du titre. La saison qui suit, vous avez envie de franchir une marche supplémentaire.

Entretien réalisé par le Journal du Rugby.