Simon Mannix totalement zappé du rugby Français pendant 4 ans : « En fait, je ne suis pas une grosse merde ! »

Simon Mannix totalement zappé du rugby Français pendant 4 ans : « En fait, je ne suis pas une grosse merde ! »

Le mercredi 10 janvier 2024 à 14:55 par David Demri

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Le technicien Néo-Zélandais Simon Mannix est récemment arrivé au Biarritz Olympique pour tenter de redresser la barre du club Basque qui semble sombrer.

Le week-end dernier, le BO a encore pris une claque, qui plus est à domicile contre le CA Brive : 8 – 23.

Interrogé via Midi Olympique, ce-dernier analyse la défaite concédée par ses joueurs. Extrait:

Il faut féliciter Brive pour sa gestion parfaite. Ce soir, c’est compliqué, mais je savais que ça allait l’être en signant ici. On ne va pas tout remettre en question, mais il faut se poser les bonnes questions. On va avancer ensemble, avec un groupe qui est très touché, ce soir. Nous avons des responsabilités par rapport à ce club historique dans le rugby français.

Tout n’est pas négatif. Même dans des conditions compliquées, on revient dans le match. Quand on a fait bouger les brivistes, on a vu les qualités de notre groupe. Cependant, nous avons été battus sur les contre-rucks, en l’air, ou autour des rucks. C’est une mauvaise journée, prenons le comme une leçon et avançons.

C’est un manque de précision dans ce qu’on fait. J’ai des leaders, de la qualité sur le terrain. J’ai zéro problème avec ce groupe. Je vais rester très positif avec lui, même si ce soir, c’est difficile.

Il explique comment il est arrivé à Biarritz. Extrait:

J’ai eu l’occasion de discuter avec Matthew Clarkin (directeur du rugby à Biarritz, NDLR) fin novembre ou début décembre. On se connaissait à distance. Il jouait encore à l’Union Bordeaux Bègles lorsque j’entraînais la Section paloise. Je pense d’ailleurs que je l’ai agacé, avec ma voix un peu forte sur le bord de la touche (rires). Là, il a pris le temps de m’expliquer l’histoire ici, les besoins du club dans l’immédiat. Après ça, j’ai regardé, de mon côté, comment est-ce que Biarritz était arrivé dans cette situation. Nous avons discuté avec le président, et à partir de là, tout est allé très vite et me voici devant vous.

Matthew a été très clair dans son discours. Il connaissait les qualités du groupe, mais aussi les besoins qu’il y avait. En regardant le BO, j’ai trouvé qu’ils jouaient très bien, ils pratiquent un rugby qui correspond à ma vision. Il y a beaucoup de choses qui se sont alignées. En plus, j’ai vraiment envie d’être encore dans le rugby professionnel, en France. J’ai été viré de Pau en 2019. Là-bas, j’ai fait plein de choses dont je suis encore très fier, comme la manière dont nous jouions au rugby. Je sais que j’ai encore beaucoup à donner dans un projet qui me correspond.

Aucun club professionnel ne s’est intéressé à ses services durant quatre ans. Il réagit à ce passage délicat. Extrait:

Après, la vérité, c’est que le téléphone ne sonne pas. Et là, tu es un étranger, qui est entraîneur en France, et ce n’est pas facile. J’ai vu beaucoup de postes se libérer, mais qui ont été pris par de jeunes entraîneurs sans expérience. Je suis toujours resté optimiste par rapport au fait que le travail que j’ai effectué à Pau était très bien. Certains vont peut-être dire autre chose, mais c’est difficile de trouver des arguments contre la manière dont on jouait à Pau. Cette année, la Section est dans le top six, quand je regarde comment ils jouent, avec Geoffrey Lanne-Petit, ça me fait plaisir. Il faisait partie de mon staff. Quand l’occasion de Biarritz s’est présentée, il n’y avait aucune question à se poser. Il fallait y aller et se jeter dans le bain du rugby français, en Pro D2, pour montrer ce que je suis capable de faire.

Ce n’est pas que le téléphone sonnait moins, il ne sonnait pas du tout ! C’était difficile à comprendre, avec l’expérience et les résultats que j’ai eus comme entraîneur. Après, il y a une perception médiatique, qui est peut-être loin de la vérité. Je suis vu comme une grande gueule, parce que je parle beaucoup au bord de la touche. Lorsque mon arrivée à Biarritz a été annoncée, j’ai vu le nombre de messages que j’ai reçus de la part d’anciens joueurs français ou étrangers. Ça m’a beaucoup touché. En fait, je ne suis pas une grosse merde. J’ai eu le soutien de ma famille, qui n’a jamais douté de moi. Moi non plus, je n’en avais pas, mais quand le téléphone ne sonne pas, tu commences à te poser de plus en plus de questions. Là, j’ai une opportunité de montrer ce que je suis capable de faire.

Questionné sur son avenir, il ne sait pas encore de quoi il sera fait. Extrait:

Pour l’instant, j’ai fait un match, une dizaine d’entraînements. Je veux montrer que je suis capable d’aligner tout le monde dans le bon sens. Mais je pense qu’il y a pas mal de monde qui va me regarder, pour voir si Mannix est bon ou si c’est juste une grande gueule, qui n’est capable de rien faire.

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