Le troisième ligne international Italien Sergio Parisse s’est présenté en conférence de presse ce jeudi midi pour évoquer le match à venir contre le Biarritz Olympique, programmé samedi après-midi à Aguiléra.

Ce-dernier est dans un premier temps revenu sur la défaite du RCT sur la pelouse de Brive le week-end dernier. Extrait:

« Sur ce match, il y avait moyen de faire quelque chose de mieux. Au moins remporter un point de bonus défensif, chose que l’on n’a pas fait. C’est un match à zéro point et notre classement n’est pas acceptable. Sur certains domaines on n’a pas été assez bons comme sur les phases de rucks. On n’a pas été efficace, c’est évident. Sur la mêlée on a été plutôt dominant sauf lors de la dernière du match. A quatre minutes de la fin, on était encore à quatre points. C’est frustrant mais c’est désormais derrière nous. »

Il explique pourquoi le RCT n’arrive pas à gagner à l’extérieur depuis le début de la saison. Extrait:

« Si on joue à ce niveau, c’est parce que les choses basiques où il ne faut pas trop de talent, il faut bien les faire. Donc effectivement, on peut se raconter plein de choses, mais le jeu au sol et les rucks, c’est de la détermination. Il faut être concentré et arriver toujours avant l’adversaire. Souvent contre Brive le porteur de ballon ne faisait pas suffisamment d’efforts pour mettre à disposition le ballon et le soutien était un peu moins réactif. Les joueurs Brivistes mettaient les mains sur le ballon et après c’est plus compliqué de le sortir. »

Contre Biarritz, il s’attend à un match très rugueux contre une équipe qui veut également sauver sa saison. Extrait:

« Biarritz, c’est une équipe généreuse malgré leur position de dernier du Top 14. Ils ne vont rien lâcher et c’est aussi un match très important pour eux. On le sait bien. Pour préparer ce match, il ne faut pas seulement parler en conférence de presse mais être présent le jour J et être toujours avant eux. Si on le veut plus qu’eux, je pense que ça va le faire. »

Mais selon lui, il s’agira pas d’une petite finale. Extrait:

« Non, ce n’est pas une petite finale pour le maintien car ce n’est pas le dernier match du championnat. On a encore des matches à jouer mais on est conscient que la situation est très délicate. On connait très bien l’enjeu de ce match. On est dans une situation où il faut absolument prendre des points. C’est un contexte compliqué car ils sont derniers et nous on n’est pas très loin. Il va y avoir de l’enjeu pour les deux équipes. Dire que c’est un match pour la survie, je trouve que c’est inutile. C’est juste pour remplir du papier. C’est un match de rugby, 15 contre 15. C’est Biarritz – Toulon, deux équipes du bas de classement. Il y a des raisons à cela, mais ça ne reste qu’un match de rugby. Nous, on se concentre sur ce qu’il faudra mettre en place le jour J pour gagner ce match. Point barre. »

Il espère que le RCT y mettra l’engagement, le combat et l’agressivité sans quoi, l’équipe Varoise pourrait connaitre une nouvelle désillusion. Extrait:

« Deux jours avant le match de Biarritz il faut bien analyser le match contre Brive. Il y a eu des choix sur le terrain et ça appartient aux joueurs. On a perdu 9 points au pied. Eux aussi ont manqué une pénalité ou deux. On a eu des ballons portés et on aurait pu avoir des pénalités car les Brivistes n’ont pas toujours bien défendu dans la règle, mais c’est comme ça. On ne peut pas revenir en arrière. Si on avait marqué un essai sur notre ballon porté, peut-être que la deuxième mi-temps aurait été différente. Vu que Brive et Biarritz sont dans une situation comme nous, c’est sûr qu’il faudra y mettre de l’engagement, du combat et de l’agressivité. On doit être présent et le vouloir plus qu’eux. Car on a les qualités pour bien jouer au rugby et pas seulement se focaliser sur le combat. C’est un peu la base de notre sport. Mais contre Brive on a été défaillant dans le jeu au sol et sur des situations on aurait pu prendre quelques points au pied. C’est derrière nous maintenant. Contre Brive, c’est surtout le jeu au sol qui n’a pas été bon. »

Questionné sur les touches ratées contre Brive, Sergio Parisse y va de son analyse. Extrait:

« Je suis un joueur de rugby, je ne suis pas un spécialiste de la touche. Mais on a perdu de nombreuses touches importantes en seconde mi-temps. La touche c’est comme la mêlée : il n’y a pas que la première ligne qui pousse seule. Il y a tous les autres derrière. En touche, il n’y a pas que le lanceur qui lance mal il y a aussi les sauteurs, les lifteurs, des annonces à faire. En face, on ne joue pas contre personne, on joue contre une défense. Donc il y a un peu de tout. L’adversaire a le droit d’être très bon et de bien lire les touches. En mêlée nous avons été très bon et surtout la dernière mêlée du match, on aurait pu les mettre sous pression. C’est l’un des secteurs où on n’est pas performant et c’est la raison pour laquelle on est en bas du classement. Si on avait été très performant dans tous les secteurs, on ne serait pas dans une telle position. »

Dans la foulée, Sergio Parisse dresse un bilan de la situation du RCT. Extrait:

« Quand tu es dans un club qui a pour ambition de jouer le haut du tableau et gagner des titres, la pression automatiquement, quand tu es au fond du classement, elle est palpable de partout : dans la ville, entre nous les joueurs, dans le staff, dans le club entier, le président… Il faut gagner des matches pour sortir de cette pression. Pour gagner des matches il faut être bon sur le terrain et pour être bon sur le terrain il faut bien se préparer. Pas juste dire que l’on veut et que l’on va gagner. Aujourd’hui, on a encore deux matches en retard contre Montpellier et La Rochelle. On a mathématiquement 10 points à prendre. Je dis cela pour dire qu’on est sous pression, qu’on a deux matches en moins, mais ce qui peut nous sortir de cette situation, c’est un résultat. Si on avait gagné à Brive, on aurait abordé le match contre Biarritz avec plus de confiance. Aujourd’hui, après les victoires contre Bordeaux et Perpignan, on ne prend aucun point à Brive et ça remet une couche de pression car au classement, on est toujours dans la partie basse. Mais quand on est joueurs, le seul moyen d’en sortir, c’est sur le terrain en gagnant des matches. Il n’y a pas d’autre stratégie. Ce ne sont pas les mots et les déclarations dans la presse qui vont changer la donne. C ‘est le terrain ! On va se concentrer sur ce processus que l’on doit mettre en place pour gagner à Biarritz. »

Selon lui, il manque encore beaucoup de confiance à Toulon pour réussir à s’imposer à l’extérieur. Extrait:

« A l’extérieur, on n’a pas joué uniquement contre Pau, Stade-Français ou Brive. On a aussi joué des matches où nous n’avons pas eu la possibilité de gagner. Je pense que quand tu es une situation de confiance, il y a des choses qui te réussissent davantage et des choses que tu tentes plus. Des situations de stress que tu vis avec plus de sérénité et avec moins de peur de te tromper. A l’extérieur, on a eu des occasions à Paris ou à Pau de gagner. Mais on ne l’a pas fait. Ca fait partie d’un état d’esprit de l’équipe et de la dynamique de l’équipe. Quand tu gagnes à l’extérieur et que tu rejoues à la maison et que tu gagnes encore, tu créés de la confiance. Et cette confiance te permet d’approcher le match à l’extérieur d’une manière différente. Alors que là, on sait très bien que quand on se déplace on n’est pas favoris. On sait aussi que l’équipe qui reçoit a plus de pression car tu joues à la maison. Je pense que mentalement, l’équipe n’a jamais eu de confiance car elle n’a jamais gagné à l’extérieur. C’est notre saison… On n’a pas eu une même ligne de conduite tout au long de la saison car il y a eu un changement d’entraineur et d’autres choses. L’équipe n’a jamais eu cette dynamique positive pour gagner des matches à l’extérieur. »

Sa seule volonté du moment ? Faire en sorte que Toulon sorte de cette situation extrêmement délicate. Extrait:

« Il faut voir Toulon gagner, sortir de cette situation-là et ne pas oublier qu’il y a aussi la Challenge Cup. Nous sommes bien partis pour faire les phases finales et une victoire en Challenge Cup nous permettrait de qualifier le club en Champions Cup. Pour le moment, je suis focalisé au jour le jour. Donc je parlerais au moment souhaité après avoir discuté avec Pierre Mignoni et Franck Azéma. Mais pour le moment, je suis à 100% pour aider le club et l’équipe pour sortir de cette situation et de retrouver du confort. Sortir de la zone rouge et aller à fond vers la Challenge Cup car c’est un beau challenge et ça peut permettre au club de jouer la grande Coupe d’Europe. »

Pour conclure, Sergio Parisse a un mot pour l’équipe de France qui effectue un très gros Tournoi des Six-Nations. Extrait:

« J’ai vu les matches de l’équipe de France et c’est une équipe qui dégage beaucoup de solidité, de confiance… Ils ont tout ce qu’il faut pour aller au bout et gagner ce Tournoi par rapport à ce que je vois des autres équipes. La France dégage de la confiance et de la solidité. Je pense que tous les joueurs Français veulent gagner le Tournoi et ils montrent des prestations très solides, notamment en Ecosse avec un match piège. Ils sont en pleine confiance et ils ont de la qualité pour aller au bout du Tournoi. »