Serge Simon: « Bernard Laporte savait nous transcender »

Serge Simon: « Bernard Laporte savait nous transcender »

Le jeudi 7 février 2013 à 12:43 par David Demri

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L’actuel entraîneur de Toulon a été champion de France avec le club girondin en 1991. Si le coach est reconnu, son passé de demi de mêlée est peu célébré. Qu’en pense son ancien coéquipier Serge Simon ?.

«Je me souviens de ses discours enfiévrés et de l’émotion qu’il suscitait. Mais je ne me rappelle pas de ses percées. Et pour cause, Bernard n’en a jamais fait ! » Ce n’est ni Noël Mamère, adversaire politique, ou André Boniface, contradicteur médiatique, qui parle ainsi du joueur Laporte mais bien Serge Simon, son ami fidèle avec lequel il a été champion de France sous les couleurs béglaises en 1991.

À propos de Laporte, l’image du sélectionneur beuglant à ses tricolores tétanisés « pas de faute, pas de faute » à la mi-temps d’un France-Italie (déjà !) est encore dans toutes les têtes quand celle du capitaine béglais demeure beaucoup plus discrète dans les mémoires.

« Il n’a pas marqué le rugby »

Pour Serge Simon, « on parle peu de ses qualités de demi de mêlée parce qu’elles sont similaires à celles qui ont fait sa renommée d’entraîneur. Il ne faisait pas de longues passes, il n’a jamais plaqué un type mais il avait un sens tactique hors normes. Et c’était un meneur d’hommes exceptionnel. Il savait nous transcender, il pouvait nous faire grimper à n’importe quels rideaux. Sur le terrain, il provoquait l’adversaire car il savait qu’on le protégerait. Il ne fallait pas toucher à notre 9. En dépit de sa faiblesse physique apparente, il était tout sauf un maillon faible. C’était notre stratège. »

Au fil du temps, l’image de « Bernie » l’entraîneur, du Laporte politique ou même affairiste a relégué au second plan le passé de Bernard le joueur. Un destin récemment moqué par André Boniface lors d’une passe d’armes désormais célèbre : « Il ne s’est jamais donné la moindre entorse à Twickenham ou à l’Arms Park, il n’a jamais marqué le rugby. » (1) Certes, Bernard Laporte n’a pas joué en équipe de France et n’a même jamais été à ses portes mais l’exploit est ailleurs. « Si l’on ne regarde que son potentiel physique, il n’aurait même jamais dû jouer en première mais il avait sur les hommes un pouvoir surnaturel », conclut Serge Simon.

Comment expliquer alors, qu’à Bègles, ce demi de mêlée conducteur de la célèbre tortue championne de France ne soit pas davantage célébré ? Pour Serge Simon, « il est clair qu’au club le souvenir de 1991 est occulté, anesthésié. En dépit des efforts de Laurent Marti qu’il faut saluer, un problème demeure avec l’héritage de 1991. Ce n’est pas propre à la personnalité de Bernard Laporte. C’est global. Il y a quelque chose qui n’est pas résolu. Peut-être, qu’avec le temps… »

Source: sudouest.fr

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