Serge Blanco raconte un terrible traumatisme : « Quelle tragédie, putain… »

Serge Blanco raconte un terrible traumatisme : « Quelle tragédie, putain… »

Le samedi 24 août 2024 à 9:51 par David Demri

4 Commentaires

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L’ancien international Français Serge Blanco s’est longuement confié via Midi Olympique.

Ce-dernier est revenu sur les Tournées du XV de France.

Il explique apprécier ces Tournées qui sont, pour lui, une ouverture sur le monde.

Mais ce qu’il souhaiterait, c’est revoir des Tournées d’un mois et pas seulement deux ou trois semaines. Extrait:

C’est une ouverture sur le monde ! Moi, je repartirais même sur des tournées d’un mois qui auraient le mérite d’offrir des matchs en semaine, face aux provinces… Cette configuration permettrait de faire découvrir à nos jeunes talents le plus haut niveau et offrirait au groupe dans sa globalité la possibilité de vraiment se plonger dans la vie du pays, en s’entraînant la semaine dans des écoles, en visitant les clubs… (il marque une pause)

Qu’ont vu nos Bleus de l’Argentine, cet été ? Mis à part le terrain d’entraînement et le hall de l’hôtel, pas grand chose… Tu arrives trois jours avant le premier test, tu joues… Puis tu récupères, tu joues encore et tu dégages… C’est dommage. On apprend beaucoup en tournée.

Il se rappelle de sa première Tournée avec les Bleus. Extrait:

La première fois que l’on m’a appelé en tournée, j’ai pris ça comme un aboutissement. Je ne me suis pas fait violence et évidemment, je n’ai pas affronté les All Blacks le week-end. Avant de rejoindre la France, Jean-Pierre Garuet m’a mis une secouée… Parce que je ne m’étais pas donné les moyens de jouer les tests ! Ses mots m’ont servi de déclic. Derrière ça, je n’ai jamais plus manqué un match.

Il évoque ensuite les dérapages qui peuvent se produire pendant les Tournées. Extrait:

La communication est tellement négative, aujourd’hui : tu envoies un message à un pote et pour faire le buzz, celui-ci est capable de le balancer à tout le monde… Ces réseaux sociaux, c’est la mort… […] Nous, on vivait entre nous pendant six semaines. Des conneries, on en a faites mais elles étaient moins graves, je pense.

Il se rappelle de son coéquipier Dominique Bouet, lequel avait perdu la vie en 1990 après s’être étouffé avec son vomi. Extrait:

Oui, j’étais le capitaine de l’équipe. Ce fut un traumatisme. On venait de gagner un test en Australie et dans la foulée, on avait pris l’avion pour Nouméa, où nous avions fait une soirée. Ce soir-là, on a envoyé Dominique au lit et on a appris le drame un peu plus tard, dans la nuit. (il marque une pause) Quelle tragédie, putain…

On ne voulait pas jouer le lendemain mais on nous a demandé de le faire, en la mémoire de Dominique. Et on est rentré en France dans la foulée. (…) Dans l’avion, il n’y avait plus de vie dans le groupe. Quelque chose s’était brisé.

Questionné sur les troisième mi-temps, Serge Blanco donne clairement son avis sur le sujet. Extrait:

Il ne faut pas tout mélanger… La troisième mi-temps, elle a toujours existé et fait partie de notre culture. Il faut juste apprendre où placer le curseur. Nous, on s’est amusé, on a rigolé et vécu des moments exceptionnels qui nous ont lié à vie. Le ciment de l’équipe, il prenait sur le terrain et se renforçait en troisième mi-temps.

Pour conclure, il raconte une anecdote : sa décision de couper la musique des joueurs du XV de France après la rouste prise contre les All-Blacks, en quart de finale de la Coupe du monde de 2015. Extrait:

J’avais trouvé ça inadmissible et si ça se reproduisait, je referais exactement la même chose. (…) Je ne comprends pas comment certains joueurs peuvent faire un tour de terrain après avoir perdu. Ce n’est pas un tour de chant, le rugby… (…) Ce jour-là, on avait pris une vraie branlée et en écoutant cette musique, j’ai eu l’impression que ce n’était pas grave, qu’on voulait déjà tourner la page.

Moi, j’étais traumatisé quand on prenait des raclées. Et encore, je n’en ai jamais prises des comme ça : soixante points dans un match international, tu te rends compte ? (il soupire) Il y a le respect du maillot, celui des supporters et de tous ceux t’ayant précédé en sélection… Après ce match, je me serais caché, moi… Finalement, je n’entendais pas que les Bleus puissent effacer ça d’un revers de la main, sans cogiter dessus…

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4 Commentaires

  1. Legaulois 24 août 2024 at 10h- Répondre

    Complètement d’accord avec toi Serge, les réseaux sociaux, c la mort, c là qu on voit toutes les bassesses de l homme !!! Quand au tour d honneur après une branlée, c bien français ça !!! Les valeurs du rugby !!!!! Mdr

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  2. Le dacquois 24 août 2024 at 11h- Répondre

    Domi , si je me souviens de cette tragedie , un pur landais ,qui jouait chez nous , un sacre client en pilier , mort bien trop jeune ,a l aube d une grande carriere, j ai eu ses parents comme client ,meme des annees apres le drame , ils parlaient avec fierte de leur fils , c etait touchant !!

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  3. marc 24 août 2024 at 12h- Répondre

    Quelqu’un a demandé la démission de Florian Grill en 1990 ou pas ?

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  4. HL1315 24 août 2024 at 18h- Répondre

    Ces tournées, c’est avec les U18, U19, U20 que je les ferais, mais pas un mois, deux ou trois mois, l’été, tant que leurs salaires ne sont pas trop élevés et tant qu’ils ne sont pas trop indispensables pour leur équipe.
    3 tournées différentes, en 3 ans couvrir le globe, y compris les TOM.

    Pas tout le temps les mêmes destinations.

    Ceux qui arriveraient à faire les 3 tournées, en plus des Tournois et coupes du monde U20, il y a de fortes chances qu’ils fassent carrière en A. La cohésion et l’habitude des longs rassemblements, il serait acquis là.

    Et en 2 ou 3 mois, il y a de quoi faire bien autre chose que du rugby.