Sébastien Tillous-Borde: La reine ? On s’en fout, elle ne va pas nous aider à gagner ! »

Sébastien Tillous-Borde: La reine ? On s’en fout, elle ne va pas nous aider à gagner ! »

Le jeudi 15 octobre 2015 à 10:54 par David Demri

3 Commentaires

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tillousLe demi de mêlée des Bleus est apparu bien plus virulent que d’habitude, hier, à quelques jours du grand défi contre les All Blacks.

Avant la défaite contre l’Irlande (24-9), il avait donné son accord pour une interview cette semaine. Hier matin, en marge du point presse des Bleus, au Celtic Manor, Sébastien Tillous-Borde a tenu sa promesse et répondu, sur un mode combatif, à nos questions en se projetant sur le quart de finale, contre la Nouvelle-Zélande, programmé samedi (21 heures), au Millennium de Cardiff et qu’il n’est pas certain de disputer.

« Vous avez la conviction que vous jouerez, samedi, au Millennium ?

Je ne sais pas si je jouerai, mais je suis prêt. Même si on ne m’a rien dit, dans ma tête, je joue contre les Blacks.

Avant le match contre l’Irlande, certains réclamaient le retour de Morgan Parra à votre place. Maintenant, on parle de Rory Kockott. Vous avez des échos de ce qui se dit en France ?

Chaque personne pense ce qu’elle veut, croit peut-être détenir la vérité, je ne sais pas. Mais ce ne sont pas les coaches, voilà ( sourire). Tout ça, ce sont de faux débats auxquels je ne prête pas attention.

Dimanche, alors que vous faisiez un bon match, vous êtes sorti en même temps que Frédéric Michalak (55e), laissant l’impression qu’il fallait un buteur (Morgan Parra) sur le terrain…

Je ne sais pas. Je me sentais bien, c’est vrai, même si je n’ai pas eu beaucoup de ballons. Le coach prend la décision, je ne peux rien faire contre. Je ne vais pas aller en tribune lui demander des explications. C’est la même chose à Toulon avec Bernard (Laporte).

En sortant dimanche, vous donniez le change en souriant. Étiez-vous catastrophé ?

Moi ? Sincèrement, non. Dans ma tête, j’avais déjà basculé vers le match contre les All Blacks. Ça m’est déjà arrivé de perdre des matches et, la semaine d’après, j’avais une demi-finale ou finale de Coupe d’Europe à jouer. Ce qui est passé est passé.

Votre coéquipier Yoann Maestri estime à 25 % les chances de la France de gagner samedi. Vu de l’extérieur, c’est presque beaucoup…

On a de vraies chances. En premier lieu, il faut qu’on croie en nous. C’est le plus important. Tout ce qui se passe à l’extérieur, tout ce qui se dit, on s’en fout, quoi… Vous me parlez de choses (sur sa place de titulaire)… Je ne suis pas au courant. Je me suis coupé du monde extérieur et ça me va bien comme ça. Quand ma femme m’appelle, on parle de la petite (Ynès, 3 ans), de l’école, pas du rugby. Ça, j’en bouffe toute la journée.

Après la défaite contre l’Irlande, vous disiez que si vous étiez aussi mauvais dans les rucks contre les Blacks, samedi, vous alliez en prendre 40…

C’est la vérité ! Regardez bien comment les Blacks récupèrent les ballons dans les rucks : des petits caviars. On peut le faire aussi, mais c’est un état d’esprit, comme la défense.

Si l’équipe de France gagne, ce sera un exploit magnifique. Si elle perd, elle sera à classer parmi les nuls…

(Il sourit.) Mais je pense à la victoire. Je ne joue pas pour éviter d’en prendre 50. Jamais. Si tu joues comme ça, tu en prends 80…

Quand avez-vous commencé à préparer le match contre les Néo-Zélandais ?

Juste après l’Irlande, je vous l’ai dit, j’ai basculé. Je me suis dit : “Putain, les Blacks, c’est génial !” Sincèrement, je suis très content, plus que si on devait affronter les Argentins. Lundi, c’était la journée de repos, chacun a fait ce qu’il voulait, on ne s’est pas trop vus et…

Si chaque joueur ne peut pas amener quelque chose, ça ne sert à rien d’être là.”

(On le coupe.) Lundi, Philippe Saint-André, Thierry Dusautoir et Dimitri Szarzewski étaient invités par la reine d’Angleterre à Buckingham. Ils vous en ont parlé ?

(Très surpris.) De quoi ? De la reine ? Sincèrement, on s’en fout. On joue contre les Blacks dans quatre jours ! La reine ne va pas nous aider à gagner. On a les Blacks et vous me parlez tous de la reine, ça me rend fou !

Vous êtes dans un mode très virulent, beaucoup plus que d’habitude…

Ben oui. Mais si on n’est pas comme ça, on ne va pas exister samedi. On a quelques jours pour se préparer et faire les choses.

C’est très court…

(Il s’emballe.) C’est court, mais on le savait ! Qu’on joue samedi à 21 heures ou dimanche à 14 heures, on s’en fout. On ne doit pas faire attention à l’environnement, seulement se concentrer sur ce qu’on fait.

L’équipe de France semble manquer de leaders. C’est une semaine où vous allez beaucoup plus souvent vous réunir pour épauler Thierry Dusautoir ?

Avec vous (les médias), j’ai l’impression qu’il faudrait qu’on soit tout le temps en train de parler… Mais, à un moment donné, on est des grands garçons : tout le monde doit, personnellement, amener quelque chose à l’équipe. (Grave.) Si on ne prend pas conscience de ça, si chaque joueur ne peut pas amener quelque chose, ça ne sert à rien d’être là. Moi ? J’amène mon vécu, de l’exigence. Dès lundi, seul, j’ai regardé les matches des All Blacks contre l’Argentine (26-16) et les Tonga (47-9). J’ai étudié tous leurs lancements.

Vous semblez crispé. C’est votre vrai caractère qu’on voit apparaître là, alors que vous avez toujours le sourire ?

Je ne suis pas quelqu’un qui fait la gueule, ça n’apporte rien. J’aime être positif, je souris. Mais je peux être super motivé derrière mon sourire. Je ne suis pas crispé, comme vous dites, ça m’arrive rarement. Tendu ? Non plus. Pourquoi voulez-vous que je sois tendu ? C’est un bonheur de pouvoir défier les All Blacks.

Vous êtes dans l’idée de sauver la France, la patrie en danger. Ou est-ce exagéré ?

Sauver la France, sauver la France… On veut aller en demi-finales. C’est pour nous. On a cette possibilité. J’ai l’impression qu’en ayant perdu contre les Irlandais on a perdu la Coupe du monde. Non ! Je suis remonté, mais c’est mon état d’esprit, je suis comme ça. On dirait que ça vous surprend.

Samedi, c’est le match de votre vie ou ce serait plutôt la finale ?

Ce sera le match de notre vie parce que, sans celui-là, il n’y aura pas de finale. C’est clair et net.

En 2007, Bernard Laporte avait opté pour un jeu minimaliste, avec des shoots partout de Beauxis, Jauzion et Traille. Il faudra une trouvaille pour samedi ?

Il faudra surtout ne pas jouer n’importe comment, ne pas se perdre. On ne va pas réinventer le rugby, mais il faudra les mettre en difficulté d’une manière ou d’une autre. (Il sourit.) Je ne dirai pas comment dans les journaux. » 

Source: lequipe.fr

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3 Commentaires

  1. cicoudu83s l'intellignece 15 octobre 2015 at 11h- Répondre

    Billet personnel qui ne concerne pas l’article mais pour samedi je pense qu’il ne faut pas se raconter des histoires car les all blacks c’est vraiment le trés trés haut niveau et ça n’est pas nouveau le pire dans tout ça c’est que les néozélandais même en jouant moyen plantent 50 pions à n’importe qui et que la france a joué moyen contre la roumanie , a joué trés moyen contre le canada qui sont des équipes supposées trés faible et dés qu’il y a eu le 1er test d’envergure c’est pas qu’on perd de peu ou que l’on a vu des choses interessantes ,c’est qu’on a pris la foudre y compris sur notre mélée la meilleure du monde sois disant !!!!

    Le problème n’est pas du aux étrangers il faudrait que la lnr se pose les bonnes questions : Pourquoi recrutent t-on beaucoup de joueurs étrangers ou star internationale en top 14 ??? Tout simplement parceque le niveau des joueurs français actuel est trés moyens c’est tout , dans la plupart des clubs de top 14 c’est l’étranger qui est la star de son equipe : wilkinson botha giteau chez nous , talebula chez bordeaux ,broke james a clermont (c’est quand meme lui le meilleur ouvreur devant lopez il n’y a pas photo et fofana pour moi c’est un bon joueur mais trop coffre a ballon, toulouse c’est macalister qui dans un bon jour est le plus dangereux meme si en ce moment il a un perdu et les joueurs français comme vincent clerc , dusautoir sont vraiment sur la fin , etc etc.

    Tout n’est pas de la faute de st andre même s’il ne m’a pas laissé un grand souvenir au rct c’est même le moins que l’on puisse dire , mais aujourd’hui un essai et un cadrage ou une percussion et on fait d’un joueur moyen une légende !!!! Le problème est là : je me rappelle de benjamin fall un essai et une pub d’enfer comme quoi c’est la nouvelle légende , le racing en a d’ailleurs fait le transfert le plus chere pour un joueur français pour quel résultat ??? Meme s’il a été trés souvent bléssé quand il joue il n’a rien d’une légende internationnale.

    en 2007 l’irlande qui était pourtant ptentiellement plus forte qu’en ce moment ( trimble , peter stringer , brian o’driscoll , heaslip , ronan o’gara ) se prenait branlée sur branlée contre le xv de france et maintenant c’est le contraire c’est nous qui prenons branlée sur branlée :

    pour moi cela symbolise la différence de niveau ce n’est pas que de la faute de l’entraineur ou des plans de jeux , déja on est nul en technique individuelle puisque nous savons même pas faire une passe sans en avant , on est l’équipe qui fait le plus d’en avant dans la coupe du monde ce n’est quand meme pas PSA qui dit aux joueurs surtout les gars faites des passes de merde sinon vous aurez une amende ou vous ne jouerez pas le prochain match !!!

    Aprés ce n’est pas un défonçage de ma part même si mon analyse peut paraître crue mais plutôt un constat !!! Commençons à faire travailler aux jeunes la technique individuelle il y aura déja un gros changement

  2. djano 15 octobre 2015 at 13h- Répondre

    Je pense que si Sébastien est aussi tendu et agressif c’est qu’il savait qu’il ne serait pas retenu pour le match des Blacks….

  3. Trompette 15 octobre 2015 at 16h- Répondre

    Au moins, on pourra rien lui reprocher si on se prend une branlée.