Le puissant trois-quarts centre du Rugby Club Toulonnais, Mathieu Bastareaud s’est confié dans les colonnes du quotidien L’équipe au sujet de sa personnalité et sa façon d’être.

Ce-dernier explique qu’il avait perdu de son naturel. Extrait:

« J’ai perdu assez de temps dans ma carrière. Je me suis pris beaucoup la tête pour des choses qui – je m’en suis rendue compte avec le recul – ne valaient pas le coup. Vouloir prouver à tout prix, cela me pompait une énergie folle. Ce n’était pas naturel et ce n’est jamais bon pour un joueur de ne pas être naturel. Là, je prends les choses beaucoup plus à la cool. Et quand j’estime n’avoir rien à dire, et bien je ne dis rien. Après, quand il y a un, deux, trois, quatre journalistes qui insistent même quand je dis non, ça me fatigue. Mais je n’ai rien contre personne. Et puis autant l’équipe que moi, nous étions tombés dans une routine. On avait besoin de changement dans la manière de s’entraîner, de se préparer. Et je me retrouve dans ce qui est proposé aujourd’hui. C’est beaucoup plus facile de s’intégrer et de participer à un plan de jeu quand tu as envie d’y être. Quand tu sens qu’en face, on attend beaucoup de toi. Et quand on te responsabilise, c’est encore plus motivant. »

Par ailleurs, le joueur Varois affirme prendre désormais les choses avec beaucoup de recul quand il voit les catastrophes qui ont lieu dans le monde. Extrait:

« Il n’y a pas que le rugby. Je me lève le matin, je fais mon boulot car c’est mon boulot. Ça occupe cinq à six heures de ma journée, parfois plus, mais après je passe à autre chose. N’en déplaise à certains. Quand tu vois ce qu’il se passe un peu partout dans le monde, tu te dis qu’il y a plus grave qu’un match raté ou perdu. Il y a des gens qui meurent assassinés, leur maison est dévastée, comme dans les Caraïbes aujourd’hui. Avant je prenais les choses bien trop à cœur. Or il faut savoir lâcher prise. »

Pour conclure, Mathieu Bastareaud avoue avoir le visage fermé. Mais il trouve certains jugement à son égard bien trop durs. Extrait:

« Je suis un grand solitaire, bien que la vie en collectivité ne me pose aucun problème. Mais je garde beaucoup de choses pour moi. Je ne suis pas non plus un grand communiquant. Je donne ce que j’ai envie de donner. Pourtant, au début, j’avais l’impression de faire des efforts mais à trop vouloir montrer que je n’étais pas le mec ronchon, ce n’était pas naturel. Et puis je suis quelqu’un de très méfiant. Je compartimente le pro et le perso. Quand j’entendais que j’étais nonchalant, que l’on ne me sentait pas concerné. Tout ça parce que j’ai le visage fermé… Ou que je ne souriais pas, que je n’étais pas intéressé par ce que l’on pouvait dire. Je crois avoir toujours été le premier à reconnaître mes erreurs. Souvent j’ai été dur envers moi-même. Mais je trouvais que, parfois, les jugements extérieurs étaient un peu gratuits. Je n’ai pas trouvé ça très juste. Même si je ne suis pas quelqu’un qui lit les journaux ou regarde la télé, cela revient aux oreilles. C’est pour ça aussi que je me suis refermé. Et puis, forcément comme ces personnes-là sont  »courageuses  », elles ne viennent jamais le dire en face. Après c’est le terrain qui valide ce que tu fais. «