Saint André maintient le cap dans la tempête ( Source Le Figaro )
Saint André maintient le cap dans la tempête ( Source Le Figaro )
Le samedi 11 septembre 2010 à 10:08 par David Demri
Publicité
Le sanctuaire s’est effondré. Oubliée la saison dernière vierge de défaites à domicile. Le Stade Félix-Mayol, cette «église où les moines ne sont pas chastes» selon Jacky Lorenzetti, le président du Racing, a déjà été profané deux fois, par ses deux premiers visiteurs, Bayonne (22-26), l’étonnant leader du Top 14, et le Racing-Métro (31-36). Blasphème ! Et, comme décidément rien ne va plus, le Rugby Club toulonnais, qui ne s’était plus incliné à l’extérieur depuis un voyage à Clermont en janvier 2010, a perdu à Brive la semaine dernière (27-9). Un revers plus «acceptable» dans la mesure où les Varois ont évolué à 14 presque tout le match, après la crucifixion de Palisson par Kefu d’une manchette spectaculaire. Preuve toutefois d’une certaine fébrilité…
Conséquence, le RCT, demi-finaliste du dernier exercice, affiche, malgré deux succès (à Biarritz et La Rochelle), un tableau de marche peu en adéquation avec ses ambitions, piteux 11e. C’est dire combien la victoire est impérative, samedi après-midi, pour la venue du promu Agen. En espérant que cette fameuse enceinte furieusement bouillante ne paralyse pas ses protégés. «Non, il n’y a pas eu de pression particulière, tranche Philippe Saint-André, le manageur des Rouge et Noir. Notre public est exceptionnel, il nous donne énormément. C’est juste que l’équipe a donné le bâton pour se faire battre. Nous n’avons pas été assez précis dans notre jeu, la finition et la réussite au pied. Le haut niveau, ça ne pardonne pas…»
Malgré ce retard flagrant à l’allumage, la raison semble l’emporter sur la passion toulonnaise. Même le président varois Mourad Boudjellal, réputé pour ses coups de sang, n’a pas souhaité envenimer la situation. «J’ai décidé de ne plus faire du Boudjellal mais du Bouscatel (le président de Toulouse). Quand ils perdent trois fois de suite, on ne les entend pas. La défaite est un virus qui peut ronger», lâchait-il après le raté face aux Racingmen. Une évolution que salue «PSA», président délégué en charge du domaine sportif : «Après avoir réussi quelque chose de beau l’an passé, on est tombé d’accord sur le fait que la saison à venir allait être plus difficile. Le président a confiance dans ses joueurs et son staff. Dans ces moments difficiles, il nous ôte de la pression.»
«Arrêter cette hémorragie»
Entre blessures en cascade et intégration de nouveaux éléments (dix joueurs, notamment le pilier All Black Carl Hayman ou le flanker des Wallabies George Smith), le RCT n’a pas encore trouvé la bonne carburation. «Je ne suis pas inquiet, poursuit Saint-André. Je ne crois qu’au travail et à l’abnégation. Le groupe est sain, il a juste besoin de se régler. J’ai des bons joueurs, mais, pour l’instant, on n’est pas encore une bonne équipe. Qu’on nous laisse du temps…»
Mais, après avoir bousculé la hiérarchie, Toulon se doit de faire honneur à son nouveau standing. Sans se montrer alarmiste, l’ancien technicien de Sale en Angleterre attend une réaction de sa troupe. «Nous avons à peu près le même nombre de points que Perpignan et Biarritz, avance-t-il. Pour l’instant on fait le dos rond. Les équipes qui sont actuellement dans une forme d’euphorie connaîtront également des périodes de doutes. Nous, c’est en début de saison. Il faut arrêter cette hémorragie le plus vite possible. La meilleure façon d’y arriver, c’est de rester positif et conquérant.»
L’an dernier, déjà, les Rouge et Noir avaient tâtonné avant de tout renverser. Une série de onze victoires d’affilée que seul Clermont avait stoppée. «Nous restons une équipe capable de gagner n’importe où, prévient l’ancien capitaine du XV de France. Comme on dit, ce n’est qu’à la fin de la foire que l’on compte les bouses…»
Publicité