Sa montée en puissance et le XV de France : Gaël Dréan se confie sur sa folle saison !
Sa montée en puissance et le XV de France : Gaël Dréan se confie sur sa folle saison !
Le samedi 11 janvier 2025 à 13:52 par David Demri
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Il est la sensation de cette première moitié de saison au Rugby Club Toulonnais. A 24 ans, l’ailier Gaël Dréan confirme son exercice précédent (19 matchs, 7 essais) et explose sous le maillot toulonnais en étant le co-meilleur marqueur du Top 14 (10 essais en 9 matchs, à égalité avec le Bayonnais Maqala).
Avant la venue des Harlequins, ce dimanche (14h), et un mois de janvier important pour confirmer la bonne période de l’équipe, cet ‘ovni’ formé en Bretagne et passé par la Fédérale 1 à Rennes nous explique son bonheur et ses bonnes sensations. Avec humilité, surtout quand on évoque le Quinze de France.
Gaël Dréan, vous êtes actuellement co-meilleur marqueur du Top 14. Qu’est-ce que ça vous procure?
C’est sûr, à titre personnel, c’est bien. Après, si on s’arrête sur ça, on ne va pas aller loin. Ce sont des essais qu’on marque grâce à ce qu’on fait en équipe le week-end. Donc c’est bien, mais ça ne veut pas dire grand-chose.
Si on revient un peu en arrière, y a-t-il eu un déclic, un moment qui a compté? Ou s’agit-il d’une progression linéaire à vos yeux?
Non, je pense que c’est plutôt linéaire. Ça va aussi avec la manière dont le groupe évolue cette année par exemple. Donc c’est quelque chose qui suit son cours. C’est ma troisième année ici, je pense que j’ai fait un peu mieux chaque saison. Donc ça continue, c’est plutôt linéaire, je dirais.
Avec un statut de meilleur marqueur, on se sent plus fort?
Plus fort? Non, je ne dirais pas que je me sens plus fort. Je pense que ce sont les gens qui s’arrêtent beaucoup sur ces chiffres, ces stats, ces essais, en quelque sorte. Je ne suis pas très différent, on va dire, du joueur de l’année dernière. Je pense que c’est un concours de circonstances. Cette année, peut-être qu’on arrive plus à écarter les ballons. J’ai saisi peut-être plus d’occasions que l’année dernière, mais je ne me sens pas spécialement plus fort en marquant ces essais.
Concernant le jeu du RCT, le manager Pierre Mignoni a dit qu’il fallait « libérer les talents ». Sentez-vous une évolution concernant l’attaque?
Oui, je pense. Clairement. Sur l’évolution qu’on a depuis le début de saison. Au début, on ne touchait vraiment pas beaucoup de ballons dans les couloirs, pour les ailiers. Et là, vraiment, on se régale sur ces derniers matchs. On marque beaucoup plus. Donc oui, je pense qu’on bénéficie de ce travail collectif.
Une équipe avec des ailiers qui marquent, c’est signe d’une équipe qui va bien?
Oui, je pense que, surtout à domicile, on réussit à envoyer du jeu. On a fait trois bonus offensifs sur les derniers matchs. Donc je pense que quand on les marque, peut-être que ça veut dire qu’on arrive à jouer plus libéré, à tenter plus de choses.
« Si on continue à faire ce qu’on fait, on aura peut-être de belles surprises »
Vous allez affronter les Harlequins dimanche (14h). Ressentez-vous une atmosphère particulière dans cette compétition?
C’est une compétition spéciale. Ça joue beaucoup, il y a plus de rythme, les matchs sont plus intenses. Donc c’est sûr qu’on appréhende ça différemment. Mais c’est bon de sentir cette envie et cet engouement autour de cette compétition.
La différence est-elle réelle entre Top 14 et Champions Cup?
Peut-être au niveau du rythme, oui. Après, sur certains matchs de Top 14, on a du très haut niveau. Déjà physiquement, je pense qu’on est le championnat où ça tape le plus. Mais je pense qu’il y a les règles et l’arbitrage qui font qu’en Coupe d’Europe, le jeu va peut-être un peu plus vite.
A Toulon, l’engouement est très fort et en lien avec vos performances. Pensez-vous que vous êtes légitimes pour rêver d’un titre en fin de saison?
Je pense que c’est bien trop tôt. Par exemple, l’année dernière, on a fait un parcours assez catastrophique en Champions Cup. Là, on démarre très bien. Je pense qu’il ne faut pas se prendre la tête. Et continuer sur ce qu’on fait. Normalement, si on continue à faire ce qu’on fait, on aura peut-être de belles surprises. Donc on verra bien. Ici, surtout quand on gagne, on se sent très bien. J’espère qu’on va continuer sur notre bonne dynamique et qu’il nous arrivera quelque chose de sympa avec ce groupe.
Il y a une progression indéniable. Il se passe quelque chose, comme le veut l’expression?
Oui, je pense qu’on est bien. C’est une évolution qui dure depuis un moment. On a un groupe qui ne change pas beaucoup depuis deux ans. Donc on se connaît de mieux en mieux. On travaille sur les mêmes choses. Donc oui, on se sent un peu plus fort.
On a évoqué vos performances. A la fin du dernier match, beaucoup de jeunes supporters toulonnais sont venus à votre rencontre, pour des autographes ou gratter un maillot. Tout va très vite pour vous?
Franchement, je n’y réfléchis pas beaucoup. Les gens ici sont vachement derrière nous. Ils sont super gentils. Comme on dit, il n’y a que des sourires, des encouragements, etc.. Donc franchement, je prends ça avec joie et sourire, ça me fait plaisir, et ça leur fait plaisir. Je ne cogite pas trop. Je suis content d’être ici et je me sens très bien à Toulon.
Vous pensez souvent à la Bretagne, vous qui êtes passés par Lorient, Plouzané et Rennes?
Oui, c’est sûr que je suis toujours tous les clubs par lesquels je suis passé. Amis, famille, j’ai beaucoup de liens là-bas. J’y retourne très souvent. Et c’est sûr que c’est une région qui me tient à cœur. Donc forcément, c’est chez moi aussi. Donc oui, j’ai un bon lien avec la Bretagne.
Il vous faut des chambres d’amis pour accueillir les Bretons à la recherche de soleil?
(Rires) Je n’ai pas forcément beaucoup de chambres d’amis! Mais oui, j’accueille avec plaisir les Bretons qui veulent du soleil. Parce qu’ils m’accueillent en retour quand je veux rentrer aussi.
« Pierre (Mignoni) sait très bien comment me gérer »
Votre coéquipier Jérémy Sinzelle a lâché samedi dernier à votre sujet: « S’il a le boulard, on va le calmer ». Vous avez dû en rigoler?
Oui, ça ne m’étonne pas. Et il m’a dit en plus qu’il avait dit ça. Il l’a fait exprès. Il l’a dit pour me mettre des pièces. On s’entend très bien avec ‘Jérem’’. De toute façon, c’est un peu notre papa. Et je pense que si un jour ça arrive, il saura nous recadrer. Mais ça n’arrivera pas!
On est un peu obligé d‘évoquer l’Equipe de France avec vous. Qu’est-ce que ça représenterait et est-ce que vous y pensez?
Honnêtement, je n’y pense pas vraiment. Parce qu’aujourd’hui, on est dans les deux compétitions avec Toulon. On a des matchs importants tous les week-ends. Je me focalise sur ce qui se passe à Toulon. Et j’avoue que je pense qu’on a déjà assez à faire ici pour que je me mette des idées. Il faut déjà travailler ici.
Ça fait rêver?
Évidemment que c’est un rêve pour tout rugbyman français. Mais je ne vais pas beaucoup parler de ce sujet car il n’y a pas grand-chose à dire.
Quand on évoque votre cas avec Pierre Mignoni, on le sent prudent et désireux de calmer le jeu. Sentez-vous qu’on cherche à vous protéger?
Je ne sais pas si on veut me protéger ou pas. Après, je n’ai pas forcément besoin qu’on me gère. Il n’y a pas de truc spécial mis en place. Pierre sait ce qu’il fait. J’ai confiance en lui.
Via RMC Sport
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