Le consultant rugby Richard Dourthe s’est confié dans les colonnes du Midi Olympique pour évoquer la large victoire du XV de France remportée contre le Japon, samedi soir au Stade de France.

Ce-dernier estime dans un premier temps que les Japonais n’ont pas été si nuls que ce que certains veulent bien le dire.

Dans la foulée, il précise ne pas s’être régalé devant sa télévision samedi soir. Extrait:

Je vais probablement vous surprendre mais je n’ai pas trouvé les Japonais aussi nuls que les gens veulent bien le dire. Pour être franc, les gars d’Eddie Jones m’ont même beaucoup surpris en conquête directe, tant ils furent propres sur leurs introductions en mêlée fermée et imperturbables en touche, en atteste le seul ballon volé dans ce secteur par Alexandre Roumat à l’heure de jeu. En revanche, nos invités ont samedi soir tapé dans un mur pendant quatre-vingts minutes, à la fois parce que la défense tricolore était agressive et que le rapport physique était largement défavorable aux Nippons.

En somme ? Si je ne me suis pas régalé devant ma télévision, j’ai néanmoins assisté à un bon galop d’essais et une première sortie séduisante, étant ici acquis que le match inaugural d’une tournée d’automne est généralement l’occasion, pour l’équipe de France, de prendre ses repères et trouver des automatismes.

Aussi, il affirme que les Bleus vont devoir hausser leur niveau de jeu pour éviter une grosse désillusion contre les All-Blacks. Extrait:

Pour autant, j’ai bien peur que les Tricolores soient à présent contraints de hausser le ton de plusieurs décibels, s’ils veulent battre la Nouvelle-Zélande pour la troisième fois consécutive. J’ai vu, comme vous, le dernier match des Tour Noir en Irlande et ceux-ci m’ont fait ce soir-là un drôle d’effet. Les Blacks, ils cognent en défense, « contrent ruck » comme des damnés, fracassent l’opposition en mêlée fermée et peuvent passer d’un système de jeu à un autre sans que le rendu global en pâtisse : de toute évidence, les Néo-Zélandais ont battu l’Angleterre à Twickenham (22-24) en mettant le feu au terrain puis, contre l’Irlande (13-23), ont soudainement réduit la voilure, accélérant une seule fois pour envoyer Will Jordan à l’essai.

Je n’oublie, pas non plus, qu’ils comptent en la personne de ce formidable troisième ligne qu’est Wallace Sititi une vraie machine de guerre. Le pilier droit irlandais (Tom O’Toole, 1, 85m et 129 kg) ne me contredira probablement pas, j’imagine : entré en jeu à la 50e minute, il a quitté l’Aviva Stadium à la 53e après avoir pris dans le teston le titan dont je cause et à qui Scott Robertson, le patron des All Blacks, a d’ores et déjà demandé de chasser Antoine Dupont au Stade de France…

Pour conclure, Richard Dourthe distribue les bons points.

Il insiste notamment sur la grosse prestation d’Alexandre Roumat.

Richard Dourthe savoure d’ailleurs la titularisation d’Alexandre Roumat à la place de Charles Ollivon. Extrait:

Avant de basculer totalement sur la plus belle affiche de cette parenthèse automnale, j’aimerais revenir rapidement sur les hommes ayant à mon sens confirmé au fil de ce France-Japon qu’ils avaient la dimension internationale. Thomas Ramos, déjà, a une nouvelle fois prouvé sa toute-puissance à un poste qui n’est a priori pas le sien et, au pied comme à la main, donné à l’animation offensive tricolore des atours souvent meurtriers. Paul Boudehent, l’autobus d’Angers, prend de son côté de plus en plus de place dans la hiérarchie des troisième-lignes et son retour au plus haut niveau va pousser François Cros à se sublimer, ces prochaines semaines.

Je n’oublie pas, enfin, que je fus l’un des premiers à annoncer à l’antenne qu’Alexandre Roumat n’était pas seulement un bon joueur de club : parfait dans ses courses, toujours juste dans son timing de passe et plus adroit que quiconque, « la Roume » m’a samedi soir donné raison et pour ne rien vous cacher, j’en éprouve un certain plaisir. Et pas seulement parce que son père est un ami, bande de médisants…