L’arrivée de Ma’a Nonu à Toulon conclut une folle semaine sur le marché des transferts. Le Championnat de France n’a jamais été aussi clinquant.

« Moi aussi, j’ai fait signer un All Black… » Hier, deux joursaprès l’officialisation de l’arrivée de Dan Carter au Racing-Métro dans un an, Mourad Boudjellal a annoncé celle de Ma’a Nonu au RC Toulon. Le trois-quarts centre néo-zélandais, trente-deux ans quand même, a signé pour deux saisons. En parallèle, Boudjellal a confirmé le recrutement de Jonathan Pélissié, Salesi Ma’afu (pilier, Northampton) et de l’ailier Napolioni Nalaga (3 ans), qui avait lui-même contacté le RCT. « On a été surpris, a expliqué le président varois sur Canal +. Il avait envie de changer de cycle, de partir, sans dénigrer tout ce qu’il a pu vivre à Clermont. »

Ce dimanche matin, le Top 14 sort donc de quatre jours fous, avec les annonces successives des arrivées d’un Wallaby à 104 sélections (Adam Ashley-Cooper à l’Union Bordeaux-Bègles), d’un double meilleur joueur du monde (Carter) et d’un All Black à 94 sélections (Nonu), ainsi que le transfert d’un triple meilleur marqueur du Top 14 (Nalaga). Plus que jamais, le Championnat français s’impose comme une place forte sportive et économique du rugby mondial. « Voir tous ces joueurs arriver m’amène à penser que ce sera encore plus dur la saison prochaine », réagit Fulgence Ouedraogo, le capitaine de Montpellier. « J’espère entraîner en Top 14 la saison prochaine pour voir tout ce joli monde, sourit Christophe Urios, le manager d’Oyonnax, qui dirigera Castres en 2015-2016. Plus sérieusement, ça ne peut être que bénéfique pour le Top 14. Mais ça prend des proportions qui font un peu peur. Quand on parle d’équité sportive, de salary-cap, il faut être prudent. De toute façon, les grands clubs seront toujours grands et les petits toujours petits. »

LE SALARY-CAP PAS SI CONTRAIGNANT…

Toulon et le Racing-Métro bousculent quand même les habitudes et les fiefs historiques. Quand on interroge René Bouscatel sur cette vague d’annonces, le président toulousain s’emporte : « Votre sujet, je m’en tamponne. Interrogez-moi plutôt sur ce Top 14 géré par Pierre Camou (président de la FFR), par Paul Goze (président de la LNR), par la Fédération et la télévision. Ce sont eux qui font les résultats du Championnat. Si je compte, moi aussi, recruter des stars ? Je vais recruter Boudjellal. » Ce massif débarquement de vedettes du Sud n’est pas une surprise, mais il contredit un peu ce qu’affirmaient certains présidents de club au sujet d’un salary-cap (10 M€) trop contraignant.

À ce jour, seul Montpellier a dû refuser un joueur à cause duplafonnement des rémunérations. Pour le reste, les départs de gros salaires et les efforts financiers feront que le Racing paiera Dan Carter 1,4 M€ par saison, pendant que Nonu et Ashley-Cooper coûteront entre 500 000 et 600 000 euros brut. « Le salary-cap est une contrainte, mais si les clubs veulent vraiment recruter un joueur, notamment une star étrangère, ça ne bloque pas les négociations. Ils trouvent des solutions », explique un agent. Et les présidents vont encore en trouver, car il reste du beau monde sur le marché. Certains contacts sont déjà bien avancés. Will Genia ira au Stade Français si le club parisien paie pour le libérer de son précontrat avec Bath. Les Springboks Eben Etzebeth et Willem Alberts sont annoncés en France, comme l’ouvreur anglais Danny Cipriani. Mais le gros coup sera la star australienne Israel Folau. Ce sera 1 M€ la saison au minimum.

Source: lequipe.fr