C’est le 13 mars prochain qu’aura lieu l’élection à la présidence de la Ligue Nationale de Rugby.

Deux candidats vont se retrouver face à face pour le poste de président de la LNR, à savoir le président sortant René Bouscatel et l’actuel président du LOU Rugby : Yann Roubert.

Interrogé via L’équipe ce vendredi, René Bouscatel a expliqué sa décision de présenter de nouveau sa candidature. Extrait:

C’est une candidature de conviction et non d’opportunité. En 2021, mon objectif était de faire de nos compétitions des références mondiales. Nous y sommes parvenus avec un mode de gouvernance participatif. Je veux continuer à faire vivre notre modèle de rugby professionnel qui est unique. Il y a quatre ans, je m’étais présenté avec la volonté de renouer les liens avec la Fédération.

J’ai très bien travaillé avec Bernard Laporte et je travaille aussi très bien avec Florian Grill sur un plan sportif. Aujourd’hui, la FFR revient vers nous car elle est en difficulté financière, le rugby amateur aussi, le rugby mondial également. On va discuter de ce soutien financier (une première réunion a eu lieu ce jeudi) mais je ne vois pas comment on pourrait prendre en charge son déficit.

Dans la foulée, il tente d’expliquer l’énorme déficit de la FFR causé par la Coupe du monde de 2023. Extrait:

Il y a eu des fautes de gestion par l’ancienne gouvernance mais quand on propose 80 M€ pour les hospitalités afin d’avoir la Coupe du monde, cela me paraît absolument invraisemblable. On attaque et à juste titre Claude Atcher mais il n’était pas seul même si on dit qu’il était dictatorial, certainement, c’est quelqu’un qui avait de l’autorité et de la personnalité. Il y a eu aussi des manques de l’État, une faute collective. Au final, les seuls qui ont gagné c’est World Rugby.

Il explique ensuite ce qui le différencie de Yann Roubert. Extrait:

Beaucoup de choses mais surtout la personnalité. Ce n’est pas l’âge du capitaine qui compte mais son expérience et sa stature. Ça me paraitrait légitime de continuer. Les expériences vécues et les résultats qu’il a eus me font douter de son épaisseur pour être président de la Ligue.

Il ne comprend pas le retournement de veste de Pierre-Yves Revol, le président de Castres. Extrait:

L’an dernier, j’étais allé voir Pierre-Yves à Castres. Je lui avais annoncé que j’allais me présenter et il m’avait dit :  »Je te soutiens ». Deux mois plus tard, pour des raisons que j’ignore, il a tapé sur l’épaule de mon concurrent pour susciter sa candidature.

Dans la foulée, il explique pourquoi il est contre le fait que le poste de président de la Ligue soit rémunéré. Extrait:

Je ne pense pas que cela puisse être un métier. Nous avons un directeur général à plein temps et rémunéré (Emmanuel Eschalier). Le président, lui, est là pour donner une vision et veiller à ce qu’elle soit mise en place par la direction générale. Il représente la Ligue. L’an dernier, après un avis d’une commission dans laquelle figuraient cinq présidents de club importants, on a considéré qu’il ne fallait pas que le président soit rémunéré pour une question de fonctionnement.

Yann Roubert a voté en ce sens trois fois, au bureau, en comité directeur et en assemblée générale. C’est ça qui me choque, plus que le fait que président soit rémunéré. Je suis retraité, cela peut être un inconvénient mais aussi un avantage. Quel président de la LNR n’a pas continué à travailler en dehors de moi parce que je suis retraité ?

Aussi, il affirme ne pas du tout vouloir se séparer d’Emmanuel Eschalier. Extrait:

Il n’en est pas question. C’est une personne indispensable. On fonctionne parfaitement.

Pour conclure, il évoque sa position concernant le Salary Cap. Extrait:

Je considère que nous aurions pu le baisser jusqu’aux 10 millions d’euros prévus par Paul Goze (voté en 2020 puis gelé). Ça me paraîtrait raisonnable. Mais on ne peut le faire que progressivement. Certains comme Jacky Lorenzetti (président du conseil de surveillance du Racing 92) disent qu’il faut un plafond à 8,5 M€, je me demande comment il va faire. Il y a eu une inflation des salaires en France qui n’était pas souhaitable sans véritablement de concurrence à l’étranger.