Raphaël Lakafia : « Je n’étais plus heureux à Toulon »

Raphaël Lakafia : « Je n’étais plus heureux à Toulon »

Le mercredi 1 novembre 2023 à 19:03 par David Demri

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Le troisième ligne Raphaël Lakafia a décidé de mettre un terme à sa carrière avec effet immédiat.

Recruté par Bordeaux-Bègles en tant que joker Coupe du monde, l’ancien joueur du Rugby Club Toulonnais va donc raccrocher les crampons.

Interrogé via L’équipe, le joueur de 35 ans a expliqué sa décision. Extrait:

Ce n’est pas une décision évidente. Tu es toujours en train de te dire que tu peux continuer, que tu peux faire une année de plus. Mais il faut s’écouter. La vraie question est : qu’est-ce que je vais aller chercher de plus en continuant ? J’ai beaucoup discuté avec mon papa. J’ai vécu beaucoup de choses. Est-ce que j’ai besoin d’en vivre encore ? Lors de mon dernier match à Chaban-Delmas face à Toulon avant la trêve Coupe du monde (22-17, le 3 septembre), le président Laurent Marti m’a remis un cadre avec un maillot. Il m’a félicité en me disant que j’avais disputé plus de 300 matches de Top 14.
 
En y réfléchissant bien, que j’en fasse 314 ou une dizaine de plus, qu’est-ce que ça va changer ? Il faut savoir arrêter au bon moment. Je n’ai pas envie d’arrêter sur une blessure ou en ne me reconnaissant plus sur le terrain. Donc je considère que j’arrête au bon moment. J’ai fait ce que j’avais à faire ! C’est dur car en tant que sportif de haut niveau, nous sommes conditionnés pour en faire toujours plus. C’est ce qui nous anime au quotidien. Mais je suis très en phase avec la décision d’arrêter. Mon dernier match, je savais que c’était le dernier. Je l’ai joué avec plaisir.

Celui-ci a quitté Toulon l’été dernier. Il affirme qu’il n’était plus heureux à Toulon. Extrait:

Oui, je voulais terminer ma carrière avec le sourire. Je n’étais plus heureux à Toulon où j’ai vécu de belles années (2017 à 2023), ça n’efface rien. Donc je suis allé me chercher quelques matches en plus pour finir sur le terrain, avec la banane ! C’est le plus important. Je remercie le club de Bordeaux de m’en avoir donné l’opportunité. J’ai fini les armes à la main. Je suis content d’avoir fermé ce bouquin comme il faut, avec une belle fin.

Il affirme n’avoir aucun regret de sa carrière. Extrait:

On s’interroge toujours de savoir si on a fait les bons choix. Mais si je n’avais pas fait ces choix, est-ce que j’aurais été champion de France (en 2015 avec le Stade Français) ? Est-ce que j’aurais rencontré ma femme (Lesly Boitrelle, journaliste sportive) ? Donc je n’ai aucun regret. Je suis surtout très reconnaissant. Je suis également fier du chemin parcouru. Il n’y a pas grand-chose à jeter. Surtout quand tu viens d’un petit village en Touraine où le rugby n’est pas très développé. Ce n’est pas « dégueu » !

Il a ensuite évoqué les moments forts de sa carrière. Extrait:

Je vais forcément évoquer ma convocation pour la Coupe du monde en 2011 alors que je n’avais jamais été sélectionné. Ç’a été une grosse surprise pour ma famille et moi. Mais aussi beaucoup de fierté. J’ai vécu une aventure exceptionnelle (il a disputé deux matches face au Japon, 47-21, et le Tonga, 14-19). Comme en 2015, quand j’ai été champion de France avec le Stade Français. Nous avons vécu une année incroyable, intense d’un point de vue rugbystique et humaine.

Nous étions une vraie bande de potes. Gonzalo (Quesada, le manager) et son staff avaient été très forts. Que ce soit les jeunes, les moins jeunes, les nouveaux, les anciens, ils avaient su nous guider et nous prouver qu’on avait tous une bonne raison de faire une grande saison. Enfin, même si la fin n’a pas été heureuse, Toulon reste un souvenir fort. J’y ai vécu de belles choses. Rejoindre le RCT a été mon plus gros challenge. J’aurais pu y aller avant, mais je ne me sentais pas prêt.

Concernant l’équipe de France, il a quelques regrets. Extrait:

J’ai été pris très jeune (22 ans) et je ne regrette rien. Après, j’ai été appelé plusieurs fois, mais je n’ai pas joué ou je me suis blessé. (Il souffle) J’avoue qu’à une certaine époque, je me suis beaucoup pris la tête à cause de l’équipe de France. Ça me rongeait. Je ressentais beaucoup de frustration.

Je savais que j’étais un meilleur joueur qu’en 2011 et pourtant, je n’étais pas pris ou je n’avais pas ma chance. Mais ce n’est pas une plaie qui est restée ouverte. J’ai su tourner la page. Je me suis fait une raison, aussi parce que je me régalais en club. Et surtout parce que j’avais eu l’honneur d’être déjà sélectionné. Il y a une énorme différence entre 0 et même 4 sélections. J’ai été international et j’ai disputé une Coupe du monde. C’est un rêve de gamin. Ce qui n’est pas donné à tout le monde.

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