Le journaliste Nicolas Zanardi a rédigé un billet dans le Midi Olympique de ce lundi, dans lequel il évoque l’absence de Leigh Halfpenny pour la dernière ligne droite des phases finales avec le Rugby Club Toulonnais.

Sélectionné avec les Lions, l’arrière international Gallois manquera une éventuelle demi-finale et finale du Top 14 avec le RCT puisqu’il s’envolera vers la Nouvelle-Zélande avec la sélection Britannique afin de disputer la tournée d’été.

Ainsi, Nicolas Zanardi évoque toute l’absurdité de la situation. A lire ci-dessous:

« Les Lions ont-ils ôté tout espoir à Toulon de décrocher le Bouclier de Brennus cette saison ? En tout cas, ils ne les auront certainement pas aidé, en sélectionnant l’arrière-buteur gallois pour cette tournée au bout du monde, privant de fait le RCT de son meilleur atout pour les matchs couperets à venir.

En vouloir à l’arrière gallois ? Ce serait stupide, bien sûr. Parce que revêtir le maillot des Lions constitue pour les joueurs britanniques et irlandais un Graal que le rugbyman français moyen ne peut probablement pas comprendre. La réaction de la famille de Leigh Halfpenny à l’annonce de sa sélection (certes savamment mise en scène et filmée « comme par hasard  » pour mieux être diffusée sur les réseaux sociaux, alors que la probabilité d’absence du Gallois en sélection était proche de 0) est là pour le prouver.

Alors, à qui s’en prendre ? Au RC Toulon lui-même, pas capable de convaincre sa star de demeurer au club pour disputer les matchs pour lesquels il s’entraîne tous les jours, avec ses copains de club ? Ce serait quand même gonflé… Puisque, schizophrénie à part, il semble fort probable que le seul argument qui aurait pu convaincre Halfpenny de rentrer au pays lors de ses récentes négociations était justement de pouvoir disputer ce genre de tournée en continuant à évoluer avec le RCT.

En clair, pour mieux garder son joueur, Toulon n’avait d’autre choix que le laisser partir. Quitte à sacrifier un titre ? L’avenir le dira. Toute l’absurdité du Top 14 est ainsi résumée, dont les phases finales se chevauchent avec la période internationale. On le répète tous les ans, bien sûr, mais on ne cessera jamais de le déplorer. D’autant qu’à cette heure où la guerre n’a jamais été aussi prégnante entre le Ligue et la Fédé, polluant même le contexte et les interviews d’après-match (entendez ce week-end Laurent Labit accusant Mohed Altrad d’avoir « acheté  » la FFR, tandis que ce dernier répliquait en avançant les connivences entre le Racing et la LNR), on imagine mal voir une solution se dessiner sous peu.

La seule bonne nouvelle étant qu’à force de creuser, le rugby français ne devrait plus tarder à toucher le fond… »